Pourquoi Blablacar rachète Less, start-up de covoiturage sans clients
La licorne française convoite les technologies développées par l'entreprise de Jean-Baptiste Rudelle, notamment la mise en relation en temps réel et le GPS.
A peine lancé, déjà racheté. Blablacar annonce ce 27 avril l'acquisition de la start-up de covoiturage urbain Less pour un montant non communiqué. En novembre dernier, le fondateur de l'adtech Criteo Jean-Baptiste Rudelle faisait sortir de l'ombre sa nouvelle société, et annonçait par la même occasion une levée de fonds de 16 millions d'euros. En décembre, Less s'était ouvert en beta aux conducteurs à Paris et sa proche banlieue, les incitant à conduire avec l'appli en les payant après un certain nombre de kilomètres parcourus. Le service avait ensuite commencé à accepter des passagers, mais sans vraiment communiquer sur son lancement, afin de continuer à expérimenter. De l'aveu même de l'entreprise au JDN, il était pour l'instant difficile de trouver un covoiturage sur l'application.
Blablalines absorbe Less
Alors, que peut bien vouloir faire Blablacar d'une application sans utilisateur ? "Ce n'est pas du tout l'usage qui nous intéresse. Pour être clair, il n'y en a pas", confirme Nicolas Brusson, PDG de Blablacar. "C'est la technologie qu'a développé Less qui nous attire : les blocs de géo-tracking, de GPS ou encore de temps réel. Nous sommes aussi intéressés par les cerveaux qui ont développé ces technos. Less possède l'une des meilleures équipes techniques de Paris en ce moment." Contrairement aux autres applications de covoiturage courte-distance qui fixent des rendez-vous à l'avance, Less propose une mise en relation en temps réel à la manière des VTC. Le service sera totalement absorbé par Blablalines, l'appli de covoiturage courte distance de Blablacar lancée l'année dernière, et fermera dans les semaines à venir. A noter que Blablacar et Less possèdent un investisseur en commun, Index Ventures.
"LESS possède l'une des meilleures équipes techniques de Paris en ce moment"
Avec ce rachat, Blablalines prépare aussi la concentration du secteur du covoiturage courte distance, qui enregistre pour l'instant peu de volumes et n'est rentable pour aucune entreprise. "Le marché est très fragmenté mais ce secteur a besoin de liquidités et de volumes si forts qu'il ne pourra rester que deux ou trois acteurs à la fin", anticipe Nicolas Brusson. Si Blablacar n'envisage pas d'autres rachats à court terme, l'entreprise voit dans l'acquisition de Less une "accélération de la roadmap techno et produit" de Blablalines. Outre les ingénieurs, toute l'équipe de Less rejoindra Blablacar. Toute ou presque : son fondateur Jean-Baptiste Rudelle revient à son premier amour, le ciblage publicitaire. En difficultés, Critéo a annoncé son retour aux manettes le 26 avril.