Trottinettes : qui sont les acteurs intéressés par l'appel d'offres de Paris ?
En attendant la liste des candidats officiels, le JDN a obtenu celle des entreprises qui ont demandé un dossier de candidature à l'appel d'offres parisien, qui se clôture ce 11 mars. Avec quelques surprises, comme Lyft, le grand concurrent américain d'Uber.
Après des mois d'attente et de communication à outrance, l'échéance tant attendue arrive pour les opérateurs de trottinettes en libre-service. Le 11 mars est en effet la date limite d'envoi de leur dossier de candidature à l'appel d'offres organisé par la mairie de Paris. A noter qu'il n'y aura aucune question ou audition de la part des services de la Ville, qui choisira trois opérateurs pour opérer 5 000 trottinettes chacun après les municipales. Le début des opérations sous ce nouveau format est prévu pour juin.
Pour candidater, les entreprises doivent demander le dossier candidature à la mairie de Paris. Cette requête permet également d'intégrer une mailing list via laquelle la ville répond aux questions des intéressés. On y trouve une trentaine d'entreprises. Si certains membres de cette liste sont tout à fait attendus, d'autres sont plutôt surprenants. Attention toutefois, la présence dans cette liste n'indique pas obligatoirement une candidature à l'appel d'offres. On y trouve, par exemple, des observateurs qui n'ont aucune ambition dans le secteur, comme le cabinet de conseil Roland Berger, la plateforme de données de mobilités Urban Radar ou… le JDN, pour les besoins de cet article. Des opérateurs peuvent aussi avoir fait la démarche dans le simple but d'espionner la concurrence.
Les suspects habituels
Sans surprise les opérateurs de trottinettes opérant déjà à Paris sont de la partie. Bird, Dott, Voi, Jump (Uber), Lime, Tier, et Wind font partie des prétendants officiellement déclarés. On y trouve également deux revenants, qui avaient quitté le marché en juin dernier : le VTC estonien Bolt et la société allemande Hive, issue de la joint-venture de mobilités entre Mercedes et BMW. Hive a d'ailleurs officialisé sa candidature le 5 mars, sous la marque Free Now. On notera, en revanche, l'absence de la start-up allemande Circ, rachetée en janvier par son concurrent Bird.
Les nouveaux venus
La plus grande surprise chez les nouveaux venus potentiels est la présence de Lyft, grand concurrent d'Uber dans le VTC aux Etats-Unis mais aussi opérateur de vélos et trottinettes en libre-service dans plusieurs villes américaines. L'entreprise n'a pas d'activité commerciale en Europe et n'a jamais manifesté son intérêt pour le continent. Sa seule présence se résume à un laboratoire de R&D sur le véhicule autonome à Munich. Autre Américain sans présence européenne, mais aux ambitions parisiennes avérées : Spin. La filiale de trottinettes en libre-service de Ford s'est portée candidate fin février et fait partie de la liste.
Parmi les nouveaux venus, on trouve aussi la start-up de vélos en libre-service d'Eric Careel, Zoov, ainsi que le spécialiste des scooters partagés Cityscoot. Son PDG, Bertrand Fleurose, maintient le flou sur ses intentions. "C'est toujours un dossier brûlant sur nos bureaux. Ce dossier représente un très gros enjeu pour de nombreux acteurs. Tellement d'enjeux que je ne peux pas vous dévoiler ma stratégie pour le moment," déclarait-t-il au JDN le 19 février dernier.
Pony fait, elle, partie des nouveaux arrivants qui se sont officiellement déclarés. La start-up exploite des vélos et trottinettes à Angers, Bordeaux et Oxford. Elle a candidaté à l'appel d'offres et souhaite également proposer des vélos électriques deux places dans la capitale dans les prochains mois.
Les inattendus
On trouve aussi des entreprises du secteur, mais dont l'activité semble périphérique, et qui pourraient plutôt jouer le rôle de partenaires pour d'autres entreprises. Par exemple, Crazy Moove, société basée à Perpignan qui propose à ses clients de lancer leur propre service de trottinettes en marque blanche. Dans la même veine, Comodule se focalise sur la connectivité des vélos, trottinettes et scooters, en fournissant les capteurs, le système de partage et de gestion de flotte à d'autres entreprises. La société californienne Sweep est de son côté spécialisée dans la logistique liée aux trottinettes : acheminement, replacement, récupération et stockage. D'autres entreprises sont bien sur le créneau de la location, mais avec des pratiques d'un autre temps. Mention spéciale pour le parisien Bazoocar, qui propose de louer trottinettes, vélos, scooters et voitures uniquement par téléphone ou par e-mail.