La plateforme d'autopartage Carlili lève 2 millions d'euros

La plateforme d'autopartage Carlili lève 2 millions d'euros La start-up de locations de voitures accueille la Caisse des Dépôts à son capital. Elle espère que son modèle de livraison chez le client fera la différence pendant le déconfinement.

Carlili sécurise son avenir et espère se renforcer avec le déconfinement. Cette start-up française d'autopartage annonce une levée de fonds de deux millions d'euros auprès du fonds familial Parthan et de la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts). L'opération a été bouclée juste avant le confinement, le vendredi 13 mars, "mais nous avons attendu pour l'annoncer car tous les détails n'étaient pas encore arrêtés et nous avons dû nous réorganiser pour gérer le confinement", explique Vincent Moindrot, fondateur de Carlili.

Carlili ne possède aucune flotte de véhicules et ne fait pas appel à des particuliers pour lui en fournir. La start-up se branche sur les inventaires des grands loueurs pour trouver de nouveaux débouchés à leurs véhicules inutilisés. Sa spécificité : livrer les véhicules directement chez le client avec l'aide de partenaires autoentrepreneurs.

Les abonnements sauvent le bilan

Avant le confinement, la start-up comptait environ 10 000 utilisateurs actifs mensuels. Evidemment, son activité s'est écroulée. Mais elle enregistre une baisse de "seulement" 60% de son chiffre d'affaires, là où de nombreux services de mobilité voient leurs revenus anéantis. Car la start-up a développé une formule d'abonnement mensuel, Carlili Max, qui représente en temps normal un quart de son chiffre d'affaires. Elle lui a permis de conserver une partie de ses clients, certains engagés sur plusieurs mois, d'autres découvrant le service à l'occasion de la crise. "Nous avons conservé un certain nombre de locations de la part de professionnels autorisés à se déplacer, comme des journalistes ou des restaurateurs qui se réorganisaient pour livrer à domicile," précise Vincent Moindrot. L'entreprise a d'ailleurs revu ses procédés pour respecter les nouvelles normes sanitaires et éviter tout contact entre le livreur et le client.

Les fonds levés par Carlili lui permettront de doubler ses effectifs d'ici 2021 et de se lancer dans six nouvelles villes dans les 18 prochains mois. L'entreprise s'est longtemps focalisée sur les agglomérations francilienne et lyonnaise, avant de s'étendre à Aix-Marseille, Lille et Rouen en septembre 2019, puis à Bordeaux, Nantes, Toulouse et Metz en novembre. Carlili espère mettre à profit le puissant réseau de la Caisse des dépôts auprès des collectivités. "Elle peut nous aider à pousser notre solution auprès de nouvelles villes. Et une de ses filiales comme l'opérateur de transport Transdev pourrait nous aider à réfléchir à l'intégration de notre service à une offre plus large de services de mobilités", détaille Vincent Moindrot.

D'ici là, l'entreprise se dit confiante dans ses capacités de reprise. "Depuis quatre ou cinq jours, je reçois davantage de demandes d'abonnement à notre offre Max qu'avant la crise", assure Vincent Moindrot. Comme d'autres entreprises du secteur des mobilités, il espère tirer parti de la peur des transports en commun et de la limitation de leurs capacités par les mesures de distanciation sociale, qui pourraient entraîner un report vers des solutions de transport individuelles. Mais il croit aussi que le modèle de Carlili lui permettra de se démarquer, puisque la société propose des livraisons directement chez le client, lui évitant ainsi de prendre les transports pour aller chercher son véhicule, ou d'être en contact avec d'autres personnes dans une agence de location.