Un essor des vélos électriques encore timide, mais prometteur

Les vélos à assistance électrique (VAE) sont en plein essor en Europe, et la France, bien qu'un retard, y participe. Plus de 388 000 VAE ont trouvé acquéreur en 2019 selon le rapport de l'Observatoire du Cycle.

La France est en retard sur l’Allemagne mais débute une dynamique intéressante

Concernant les chiffres du marché allemand du vélo électrique publiés par le Zweirad-Industrie-Verband (ZIV) en 2019, le secteur du vélo électrique enregistre une progression avec 1,36 million d’unités écoulées sur l’année.

La France a encore beaucoup de retard sur l’Allemagne. Mais si des villes pionnières comme Strasbourg ou Nantes ont d’ores et déjà largement permis le développement de ces deux roues, Paris deviendra très prochainement, de par les fortes volontés affichées de la Mairie et les projets du Grand Paris, la Capitale française du vélo. Avec de plus en plus de pistes cyclables dans les espaces urbains français et des ventes tout de même en forte progression, le vélo s’empare également de l’Hexagone.

Les prévisions à l’horizon 2025 sont de 1 million de ventes de VAE en France, autrement dit proches de ce que l’Allemagne vend aujourd’hui, sachant que les reventes ne sont pas tracées, contrairement à celles des voitures.

Des choix de VAE pléthoriques mais répétitifs

L’offre de vélos électriques s’étoffe de jour en jour et devient pléthorique. Il est encore difficile de différencier les VAE entre eux car nous manquons de recul sur ces nouveaux véhicules et que les performances sont sensiblement les mêmes selon les gammes. Les seuls points véritablement comparatifs reviennent au moteur, au design et aux services associés pour enrichir l’expérience du cycliste.

Pourtant, parmi ceux-là, même si pour certains encore en pré-commande, des vélos parviennent à sortir du lot : Angell, Van Moof, Cowbow, Reine Bike, Coleen. Ces VAE ont tous un point commun : ils sont connectés grâce à des technologies les sécurisant face au vol et permettant aux usagers une approche plus fine de leur utilisation avec des services à forte valeur ajoutée, laquelle se verra encore davantage poussée par la 5G, ou le retour de l’Internet des Objets.

2020, année charnière pour le vélo

Il est encore difficile de dresser des perspectives pour 2020 à partir des premiers résultats tant le contexte actuel s’avère inhabituel.

Si l’année a débuté sur les chapeaux de roues avec une hausse de 20 % des ventes liées notamment à la grève des transports, les confinements liés à la Covid-19 ont brutalement stoppé cet élan.

Beaucoup des 2400 vendeurs français de vélos sont des TPE que les événements sanitaires ont temporairement placé dans une situation délicate. Quoiqu’il en soit, comme le démontrent les chiffres de vente en dehors des confinements, sans doute par souci sanitaire, l’engouement autour des VAE dans ces périodes-ci ne se dément pas. Cela se précisera très certainement dans le temps, avec des perspectives excellentes pour la France, la pandémie n’étant qu’un accélérateur.

Le vélo en phase de digitalisation

Là où les premiers véhicules autonomes attirent toutes les convoitises médiatiques et stratégiques, le vélo n’a pas dit son dernier mot en matière de nouvelles technologies et d’innovations. Si les vélos connectés se démarquent largement, cela signifie sans doute qu’ils seront la norme de demain. Aussi, les acteurs souhaitant sortir du lot se doivent prendre le virage de la digitalisation que prend tout le secteur des mobilités et transports dans son ensemble pour continuer à rendre ce moyen de locomotion à faible impact carbone attractif.