Avec Ucar Pool, le loueur Ucar veut créer des communautés locales d'autopartage

Avec Ucar Pool, le loueur Ucar veut créer des communautés locales d'autopartage L'entreprise française lance Ucar Pool, une application qui facilite le partage de véhicules entre particuliers, avec des prix plus proches du covoiturage que de l'autopartage.

Loueur traditionnel, Ucar a toujours eu un œil sur l'autopartage. Mais pour son PDG et fondateur Jean-Claude Puerto, les solutions existantes ne sont pas satisfaisantes : les véhicules de particuliers chez Ouicar sont trop vieux et trop chers, tandis que les engins flambants neufs en free floating des professionnels de Getaround subissent trop de dégradations. Il pense avoir trouvé la solution avec le lancement le 12 octobre de l'application Ucar Pool, qui vise à créer des communautés locales d'autopartage entre particuliers. 

A son lancement, l'appli visera d'abord à faciliter le partage d'un véhicule dans le cercle proche des amis et de la famille. "Les gens veulent bien partager leur voiture avec des proches pour deux ou trois jours, mais pas les risque qui vont avec : les 300 euros de franchise, le malus et le véhicule indisponible pour aller travailler en cas d'accident", estime Jean-Claude Puerto. Ucar Pool facilite donc le prêt gratuit d'un véhicule entre des proches en proposant une assurance facturée 5 euros par jour, qui en cas d'accident couvre la franchise payée par le propriétaire et s'engage à lui trouver une nouvelle assurance au même tarif qu'avant l'accident si un malus lui est appliqué. Ucar Pool fournira aussi un véhicule, issu de la flotte de location d'Ucar, au propriétaire le temps que le sien soit réparé. Cette assurance peut-être aussi bien souscrite par le propriétaire du véhicule que le conducteur auquel elle sera prêtée. Afin d'éviter d'éventuels conflits sur l'état initial de la voiture, l'application propose également de réaliser un état des lieux numérique, en prenant une série de photos du véhicule. Ucar fait ici office d'intermédiaire assurantiel et juridique, et se rémunère en tant qu'apporteur d'affaires auprès d'un assureur partenaire.

Dédommager plutôt que rémunérer

Mais il ne s'agit que de la première étape d'un plan en trois actes. Le second acte, qui devrait se jouer d'ici quelques semaines, verra l'application Ucar Pool proposer des locations entre particuliers à l'échelle de communauté locales comme un immeuble ou un quartier. L'appartenance à cette communauté sera vérifiée par les équipes de l'application avant de pouvoir la rejoindre. "Sont concernées toutes les communautés qui ressemblent aux communautés de voisins : des personnes qui se connaissent sans être aussi proches que les amis ou la famille, et pour lesquelles un dédommagement est nécessaire pour inciter au partage", précise Jean-Claude Puerto.  

Il parle bien de dédommagement et non pas de rémunération, et compare la pratique à ce qui existe dans le covoiturage, où les conducteurs ne sont pas censés réaliser de bénéfices, mais seulement être dédommagés pour l'essence, l'assurance et l'entretien du véhicule. Selon lui, les prix des plateformes de location entre particuliers comme Ouicar "ne sont pas acceptables" au regard de l'ancienneté des véhicules. Il évoque une fourchette de prix située entre 5 et 20 euros par jour, selon les véhicules. Comme chez BlaBlaCar, Ucar ne souhaite pas imposer un barème de prix, mais plutôt inciter les propriétaires à ne pas abuser, par exemple en affichant aux potentiels locataires l'échelle de prix recommandée. L'entreprise se rémunèrera via une commission sur ces locations. Elle compte également la déployer auprès d'entreprises après avoir réalisé plusieurs projets pilotes en cours de préparation.

On peut toutefois se poser la question de l'incitation des propriétaires de véhicules à les mettre en location sur Ucar Pool avec un simple dédommagement, alors que d'autres plateformes leur proposent de réaliser des bénéfices. Et si l'on prolonge la comparaison avec le covoiturage, chez BlaBlaCar, le conducteur réalisera le voyage quoiqu'il arrive. Il a donc tout intérêt à trouver des personnes avec lesquelles partager ses frais car il peut réaliser des économies substantielles, malgré l'absence de bénéfices. Ce qui n'est pas le cas dans le cadre d'une location de voiture.

Une plateforme nationale dans les cartons

La troisième étape du déploiement d'Ucar Pool est encore floue, l'entreprise refusant d'en révéler trop pour le moment. Mais elle précise qu'il s'agira de proposer des locations entre particuliers partout en France. L'offre devrait donc se rapprocher davantage des activités existantes d'Ucar : la location de ses propres véhicules, ainsi qu'un programme qui propose à des particuliers de louer leurs véhicules récents sur Ucar. Le prix de cette troisième offre n'est pas encore arrêté, mais Jean-Claude Puerto précise qu'il s'agira cette fois-ci pour les propriétaires d'engranger des revenus. On comprend donc que l'offre sera plus chère que celle dédiée aux communautés locales. Difficile de ne pas y voir un clone de OuiCar, ce dont se défend Jean-Claude Puerto. Il met en avant un accent plus fort mis sur la sécurité : tous les véhicules loués sur la plateforme devront passer dans le réseau physique d'agences Ucar pour être inspectés et certifiés conformes à la location. 

Cette plateforme devrait surtout servir à pallier les manques des deux autres offres entre particuliers d'Ucar Pool. Car le fait de créer des communautés locales, donc de subdiviser les utilisateurs, pourrait empêcher l'appli d'atteindre une masse critique, si importante dans ces business pour permettre la rencontre entre l'offre et la demande. Le temps dira si les prix bas locaux sauront davantage attirer les utilisateurs que l'échelle massive d'une plateforme nationale.