Autopartageons les JO !

Formidable opportunité de rayonnement pour notre pays, l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques est aussi un formidable défi à relever, notamment en matière de mobilités.

À l’heure du lancement du programme volontaires des JO de Paris, et à moins de 500 jours du début de la compétition, l’excitation monte et la mobilisation des acteurs économiques et des pouvoirs publics, mais aussi des citoyens, est de plus en plus importante. En 2024, la France va accueillir le monde et se doit d’être au rendez-vous de ce formidable évènement planétaire, en relevant plusieurs défis, notamment celui de la mobilité.

Début mars, la publication du plan de mobilités d’Île-de-France Mobilités pendant les JO mesurait l’ampleur du défi à relever : « En plein été, il faudra transporter autant de monde qu’un jour ouvré en plein hiver, dans toute l’Ile-de-France, sur une surface plus réduite ». De la même manière, la mission d’information de l’Assemblée nationale sur les Jeux olympiques, a estimé, le 15 février dernier, que les transports sont une « source d’inquiétude pour la réussite » de l’événement.

Notre conviction en la matière est que la solution ne viendra pas seulement des infrastructures, et que des solutions innovantes existent, au premier rang desquelles l’autopartage, qui permet à tous de louer le véhicule d’un particulier, ou de mettre son propre véhicule en location pour quelques heures ou journées. À l’occasion des JO, près de 10 millions de personnes sont attendues qui, pour la grande majorité, ne bénéficieront pas de véhicules personnels. L’offre de transports en commun, en Île-de-France, même si elle est modernisée et développée, devra être privilégiée pour les courtes distances, mais ne suffira malheureusement pas à répondre à tous leurs besoins.

Au-delà des enjeux de déplacement entre les sites de compétition, il s’agit de permettre aux visiteurs d’explorer notre pays, et de bénéficier d’offres de mobilités flexibles, modernes et adaptées à leurs besoins. En simplifiant le partage des véhicules individuels, l’autopartage est une solution collaborative de choix pour renforcer l’offre de véhicules disponibles sur tout le territoire. C’est un atout en matière d’attractivité touristique, car les loueurs de véhicules traditionnels ne seront pas en capacité d’absorber cette demande exceptionnelle.

C’est est un levier participatif qui peut susciter la mobilisation citoyenne en conduisant chacun à partager son véhicule lors de moments extraordinaires. C’est également un moyen de permettre à tous de profiter des retombées des Jeux, en donnant l’opportunité aux propriétaires de véhicules de dégager un complément de revenu en louant leur voiture pendant cet événement.

Enfin, c’est une solution de mobilité partagée qui se veut accessible et respectueuse de l’environnement, puisqu’elle favorise un usage partagé et raisonné du véhicule individuel. Selon le dernier rapport Autopartage de l’Ademe, chaque véhicule utilisé dans un système d’autopartage en boucle (la voiture est prise et restituée à la même place) représente 5 à 8 voitures personnelles de moins sur les routes, supprime 10.000 à 19.000 km en voiture personnelles par an, et libère jusqu’à 3 places de stationnement en voirie. L’autopartage est une solution vertueuse pour l’organisation de nos villes qu’il est pertinent d’encourager dès aujourd’hui.

Il est donc important que les pouvoirs publics soutiennent les collectivités locales, les propriétaires et les locataires et, plus généralement, l’ensemble des acteurs de l’autopartage en décidant de mesures fiscales et budgétaires ciblées en faveur de l’autopartage.

On pourrait notamment imaginer un dispositif d’exonération fiscale des revenus générés par les particuliers lors de prestations d’autopartage, fiscalité aujourd’hui encore trop peu incitative. Alors que des milliers de Parisiens et de Franciliens réfléchissent déjà à louer temporairement leurs appartements sur la période des Jeux, afin de générer un revenu tout en logeant les millions de touristes attendus, il convient de créer le même réflexe en matière d’utilisation de nos voitures, afin de participer aux déplacements du plus grand nombre tout en luttant contre l’autosolisme.

Lors de sa présentation du « Plan d’avenir pour les transports », le 24 février 2023, la Première ministre, Élisabeth Borne, a déclaré qu’il fallait poursuivre les efforts « sur les services permettant un usage collectif et partagé de la voiture. [...] Je pense aussi à l’autopartage, adapté aux villes comme aux territoires ruraux ».

Au-delà du signal fort d’hospitalité, le soutien à l’autopartage, à l’occasion des JO, est l’opportunité de déclencher l’électrochoc nécessaire au développement de mobilités responsables et respectueuses de l’environnement dans notre pays.