Verdissement des flottes : migrer en douceur sans attendre les sanctions
Pour la journée mondiale des véhicules électriques (World EV Day), qui a eu lieu le 9 septembre, François Denis explique dans ce texte l'importance pour les entreprises d'anticiper le virage règlementaire pour les parc automobiles.
Dans un contexte où plus de 60% des entreprises françaises ne respectent pas les recommandations de l'État en matière de verdissement des flottes, le Gouvernement prévoit dans sa feuille de route un durcissement des obligations quant à l’adoption de véhicules à faibles émissions au sein des flottes de véhicules professionnelles. Pourtant, la meilleure stratégie pour les gestionnaires de flottes serait d’entamer une transition progressive vers l’électrique et vers une mobilité bas carbone dès maintenant et sans contraintes, plutôt que d’attendre le spectre des sanctions pour agir dans l’urgence, sans préparations, et risquer de mettre à mal leur processus d’électrification.
Si la « stratégie nationale bas carbone » du gouvernement français, lancée il y a presque 10 ans, posait les premiers jalons d’une transition énergétique efficace, les réglementations successives qui ont vu le jour passent clairement à la vitesse supérieure. En 2019, la loi d’orientation des mobilités (LOM) est la première à définir des obligations et sanctions. Elle évolue au 1er janvier 2024 pour désormais imposer aux entreprises possédant un parc de plus de 100 véhicules d’intégrer au moins 20% de véhicules électriques ou hybrides rechargeables au moment de renouveler leur flotte (contre 10 % auparavant).
Autre exemple répressif : la proposition de loi de l’ancien député Damien Adam, présentée au gouvernement en décembre 2023 et finalement avortée il y a quelques mois, emportée par la dissolution de l’Assemblée Nationale. Avec un objectif de 95% des parcs composés de véhicules électriques d’ici 2033, la dernière version du texte stipulait que les véhicules électriques devraient représenter 20 % des véhicules renouvelés en parc d’ici 2025, avec un rehaussement de ce pourcentage de 10 points chaque année. Si le projet avait abouti, les gestionnaires de flottes auraient désormais un délai beaucoup plus court pour se conformer à ces exigences, sous peine d’amendes en cas de manquement (jusqu'à 5 000 euros par véhicule manquant à l’appel dès 2027, contre initialement 2 000 euros dès 2025).
Cette initiative renaîtra-t-elle de ses cendres au programme du prochain Gouvernement ? Les probabilités sont fortes, et les entreprises françaises n’auront alors plus le choix que de rattraper leur retard et se conformer à ces exigences.
Anticiper pour mieux gérer la transition
Si les mesures gouvernementales restrictives parviennent à se concrétiser à court ou moyen termes, les gestionnaires réfractaires n’auront alors plus le choix que d’adopter rapidement l’électrique.
Pour les entreprises, il y a toutefois une grande différence entre transitionner leur parc progressivement, avec un ou deux véhicules renouvelés tous les 6 mois afin de s’organiser, s’approprier les outils de gestion et de sensibiliser les chauffeurs ; et renouveler presque l'intégralité d’une flotte de véhicules en quelques mois, sous la pression d’une amende de l’Etat pour non respect des obligations.
Pour faciliter la transition des flottes vers des solutions durables et bas carbone, les entreprises doivent faire preuve d’anticipation en s’appuyant sur des outils d’aide à l'électrification pour prendre des décisions éclairées et ainsi assurer une continuité d’activité tout en se conformant aux lois.
Une transition à l’électrique non préparée et réalisée sous d’importantes pressions, sera infructueuse, difficile et pénible, pour toutes les parties prenantes en entreprise.
Les avancées technologiques et télématiques permettent aujourd’hui d’accompagner les gestionnaires de flottes à travers cette transition plus verte. L’urgence environnementale comme l’urgence réglementaire sont des raisons plus que suffisantes, auxquelles s’ajoute le bénéfice financier pour l'entreprise : une flotte de véhicules électriques sera, à terme, plus rentable et plus facilement gérable, au fur et à mesure que les infrastructures urbaines et routières autour de l'électrique se développent.
Technologie : connectivité et donnée, l’alliance parfaite
L’électrification des flottes engendre historiquement des inquiétudes, autant de la part des entreprises que des conducteurs: peur inconditionnelle de la panne, coût à l’achat élevé, problème de la recharge, valeur à la revente incertaine, etc Pourtant, avec la démocratisation des véhicules électriques et le développement des infrastructures et dispositifs d'accompagnement, ces problèmes se résolvent petit à petit et ne représentent plus réellement de freins ; quelques exemples : déploiement de bornes de recharges partout en France et aide financière pour leur installation, augmentation de l’autonomie des batteries et du nombre de modèles de véhicules électriques disponibles sur le marché, etc.
En plus des freins à l’acquisition, les questions sur la gestion dudit parc apparaissent également : là aussi, des solutions existent, telles que le suivi et de traitement de données télématiques, permettant de faciliter la gestion des véhicules et apportant aux gestionnaires plusieurs types d’informations relatives à leur flotte.
Ces données (diverses, précises, récoltées en temps quasi-réel et facilement analysables) permettent aux entreprises de gérer leurs véhicules électriques tout en optimisant leur utilisation, leur temps de recharge et in fine, leurs coûts.
De manière générale, pour gérer un véhicule électrique, il faut de la connectivité. La télématique est indispensable pour garantir une optimisation maximale de l'utilisation de ces véhicules, que ce soit pour la gestion des itinéraires, de la recharge, et surtout pour contribuer à la performance globale de l’entreprise.
La télématique soutient également les gestionnaires dans leur prise de décision tout au long de leur processus d’électrification. En analysant les données de chaque véhicule d’une flotte, la télématique permet d’identifier les véhicules qui pourraient facilement passer à l’électrique, sans générer de coûts pour l’entreprise, et sans modifier ou impacter leur usage au quotidien. Une solution essentielle pour les flottes qui doivent rapidement se pencher sur la situation et ajuster leur quota de véhicules à faibles émissions sans attendre les sanctions.
Ainsi, pour assurer la performance de leur opération sur le long terme, les entreprises doivent commencer dès maintenant à adopter les outils et les technologies nécessaires pour soutenir leur transition vers des solutions bas carbone.