La transition numérique, le dernier rempart contre la barbarie

La souffrance, l'exclusion, la divergence d'opinion ou de croyance, sont-elles des motifs suffisants pour légitimer la violence ? Il n'y a de mort tolérable que pour les causes justes. Le numérique nous offre une chance de pouvoir célébrer l’avènement de l’Homo Umanista et d'éradiquer les fanatismes de toutes sortes.

La souffrance, l'exclusion, la divergence d'opinion ou de croyance, sont-elles des motifs suffisants pour légitimer la violence ?
Toutes les grandes avancées sociales ont nécessité leur lot de morts.
La révolution française, à elle seule, aura fait plus de deux millions de morts parmi nos concitoyens, soit plus que la première et la seconde guerre mondiale réunies. Près de six cent ouvriers laisseront leurs vies dans la révolte des Canuts à Lyon. Aux Etats-Unis d'Amérique, la guerre de sécession réunira dans la tombe six cent mille soldats esclavagistes ou abolitionnistes. Plus récemment, le printemps arabe coûtera la vie à plus de deux cents Tunisiens.
Dans chacun de ces cas, ces hommes et femmes sont tombés pour un monde meilleur, un monde plus juste et c'est là l'unique compensation pour les familles endeuillées.
Ce qu’il y a d’insoutenable dans les crimes récemment perpétrés sur le sol français, c’est qu’ils ne sont pas légitimes. Ils ne constituent pas le tribut qu’arrache l’ogre des injustices avant de capituler, ils ne sont pas le prix à payer pour un avenir plus radieux pour les générations à venir.
La simple idée que l’on puisse porter atteinte à l’intégrité physique d’une personne en raison de son opinion, de ses croyances ou de sa foi, augure mal du modèle de société que ces meurtriers fanatiques essaient de nous imposer par la force.
L’appauvrissement du langage, et conséquemment de la pensée, consécutif à l'abandon progressif des livres et la dérive démocratique, engendrée par l'idée perfide que les minorités doivent faire reconnaître leurs différences au plus grand nombre et qui conduit à l'atomisation des sociétés, ont sans doute, favorisé le prosélytisme d’une vision aussi critique que caricaturale et simpliste du monde occidental.
Le capitalisme doit se réformer pour corriger ses excès; le libéralisme se retrouver pour ne plus s’exercer au profit de quelques-uns mais au bénéfice de tous.
Les technologies numériques doivent servir prioritairement à la diffusion des connaissances et permettre l’accès à l’éducation pour tous. L’éducation est,  et demeure en effet, l’unique rempart contre la barbarie puisqu’elle assèche les rangs du fanatisme.
En facilitant l'accès à l'information, le numérique nous offre une chance de pouvoir célébrer l’avènement de l’Homo Umanista.
Ne laissons ni aux marchands du temple, ni aux obscurantistes,  le monopôle de ces technologies. Faisons la promotion des meilleurs contenus numériques, ceux qui véhiculent ce qui nous transcende et nous réunit tous, l'art. 
Profitons, aussi paradoxal que cela puisse paraître, de cette formidable opportunité pour protéger notre liberté et l’offrir à d’autres.
Faisons en sorte, pour leurs familles, que les victimes du fanatisme ne soient pas tombées pour rien.
Gageons que si Adam et Eve avait eu Internet, ils n’auraient pas été chassés du Paradis.