Shrinkflation : ces marques ont trouvé comment contourner la loi - les consommateurs risquent de se faire avoir
Le phénomène de la Shrinkflation devait prendre fin avec cette nouvelle règlementation. Mais certaines marques présentes dans tous les supermarchés ont trouvé comment la contourner.
Payer plus cher pour moins de quantité. Ce phénomène est désormais tristement célèbre. Il s'agit de la shrinkflation, une technique consistant à réduire la quantité d'un produit tout en maintenant son prix, voire en l'augmentant. Cette pratique des industriels est désormais dans le viseur du gouvernement. Bien que légale, la shrinkflation est considérée comme déloyale envers les consommateurs.
Face à ce phénomène, l'État a promulgué une loi visant à obliger les distributeurs à signaler les cas de shrinkflation aux consommateurs. Depuis le 1er juillet 2024, une nouvelle étiquette devra être apposée, dans les rayons des supermarchés, sur tous les produits concernés par la shrinkflation. Sur cette nouvelle signalétique, les clients pourront lire "pour ce produit la quantité vendue est passé de ... à ... et son prix a augmenté de ...%".
Cependant, cette nouvelle réglementation comporte plusieurs failles qui permettent aux industriels de la contourner facilement. Tout d'abord, elle ne s'applique que dans les magasins de plus de 400m², excluant ainsi les supérettes de quartier et les drives. De plus, la mise en place de l'étiquetage est à la charge des distributeurs et non des fabricants, ce qui soulève des doutes quant à leur capacité à détecter tous les cas de shrinkflation.
Les marques ont également trouvé des astuces pour éviter de tomber sous le coup de cette loi. C'est le cas de Nestlé, qui a lancé de nouveaux formats pour ses céréales. Par exemple, la boite de céréales Chocapic classique est devenue plus étroite. Son poids est passé de 430 à 375 grammes, soit une perte de 13%. En parallèle, le prix au kilo a bondi de 37%. Même constat pour le paquet de céréales Lion grand format, dont la quantité est tombée à 675 grammes contre 750 grammes auparavant, alors que son tarif a grimpé de 29%.
Or, dans ce cas précis, l'entreprise Nestlé échappe à la nouvelle loi contre la shrinkflation. En effet, la réglementation ne concerne que les produits emballés "à quantité nominale constante", c'est-à-dire dont la quantité est la même d'un emballage à l'autre. Un nouveau format, un nouvel emballage et un nouveau code-barres suffisent donc à contourner la loi facilement. Bien que le contenu soit identique, ces produits sont considérés comme nouveaux et échappent donc à l'obligation d'étiquetage.
De son côté, Findus a fusionné deux formats existants de ses pommes de terre rissolées surgelées (500 et 600 grammes), pour créer une nouvelle boîte de 590 grammes, évitant ainsi d'être accusé de shrinkflation. Face à ces pratiques, les consommateurs doivent redoubler de vigilance et se référer systématiquement au prix au kilo ou au litre pour comparer les produits. C'est le seul moyen de déjouer ces astuces marketing et de s'assurer de ne pas payer plus cher pour moins de quantité.