Des millions de Français vont déchanter en voyant leur fiche de paie
L'Insee vient de l'annoncer, l'inflation est beaucoup plus basse que prévue ce qui va empêcher l'augmentation de certains salariés.
C'était annoncé, crié sur tous les toits : le Smic va augmenter à la rentrée. Finalement, lors d'une conférence de presse organisée par l'Insee ce lundi matin, l'étonnement a régné. Le salaire minimum légal ne sera sans doute pas revalorisé à l'automne 2024, annonce l'institut de statistiques. À l'heure actuelle, le Smic net s'élève à 1 398,69 euros par mois et il risque de rester ainsi pendant encore de longues semaines.
Une hausse du salaire minimum avait pourtant été annoncée au début de l'été, mais la baisse surprise de l'inflation a tordu le cou à cette idée. En effet, l'inflation n'a augmenté que de 1,9% sur un an. C'est la première fois en trois ans qu'elle passe sous la barre des 2%.
Car en plus de la revalorisation annuelle au 1er janvier, le Smic peut être révisé en cours d'année, mais seulement en cas de forte inflation. Par exemple, en 2022, il a été revalorisé trois fois. Pour qu'une augmentation ait lieu, la règle est simple : l'indice des prix à la consommation des ménages modestes doit augmenter d'au moins deux points depuis la dernière augmentation du Smic.
Ce ne sera vraisemblablement pas le cas à l'automne 2024. "Vraisemblablement" car les chiffres définitifs doivent encore être consolidés à la fin de la semaine. L'Insee prévient d'ores et déjà que l'augmentation du Smic pour l'automne se joue à très peu. Une nouvelle mal accueillie par de nombreux travailleurs.
La confédération générale du travail (CGT) demande un coup de pouce du nouveau gouvernement. Mais si l'inflation reste haute, à 1,9%, elle stagne juste en dessous du seuil de revalorisation (2%). "Si aucun geste politique n'est pris, les salariés vont encore perdre près de 2% de pouvoir d'achat", peste la CGT dans un communiqué publié début septembre. Pour savoir si un coup de pouce sera donné, il faudra attendre quelques jours et la réponse du gouvernement de Michel Barnier, nouveau Premier ministre.
Lors de la conférence de presse, Dorian Roucher, agent travaillant pour l'Insee, confie "avoir été surpris" par cette baisse surprise de l'inflation. Le chef du département de la conjoncture estime d'ailleurs qu'elle devrait encore baisser jusqu'à la fin de l'année pour atteindre 1,6% sur un an. Un changement radical par rapport aux estimations du début de l'année. Si rien ne change, le montant du salaire minimum ne devrait pas augmenter avant début janvier 2025.
Bonne nouvelle en revanche, pour treize millions de Français et particulièrement pour les bas salaires, les aides au logement vont augmenter cette année. En moyenne, les aides personnalisées au logement (APL) augmenteront de sept euros par mois (soit 88 euros par an) et l'allocation de logement sociale (ALS) de six euros par mois (75 euros par an). Enfin, l'allocation de logement familiale (ALF) sera revalorisée d'environ dix euros par mois, soit environ 120 euros sur l'année.