3 millions de parents d'élèves vont perdre 150 euros : une réforme qui fait mal

3 millions de parents d'élèves vont perdre 150 euros : une réforme qui fait mal Des millions de parents vont perdre un avantage fiscal auxquels ils étaient habitués depuis des années.

Tous les matins, plus de 5,6 millions d'élèves du secondaire prennent le chemin de l'école. Dans le détail, la France compte 3,3 millions de collégiens et 2,3 millions de lycéens. Autant de jeunes qui dépendent encore de leur famille. A cela s'ajoutent les 1,4 million d'étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur, encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents.

Derrière ces statistiques de scolarisation se cache aussi un avantage fiscal pour les parents. En effet, avoir des enfants scolarisés au collège, au lycée ou en étude supérieure permet aux parents de profiter d'une réduction d'impôt. En 2025, cette réduction s'élève à 61 euros par an pour un enfant scolarisé au collège, à 153 euros pour un lycéen et à 183 euros pour un étudiant inscrit dans l'enseignement supérieur. Pour un enfant scolarisé de la 6e jusqu'à sa dernière année de licence (Bac+3), ses parents peuvent économiser 1 252 euros d'impôt en 7 ans.

L'administration fiscale prévoit que ces montants peuvent se cumuler lorsque plusieurs enfants d'une même famille poursuivent leur scolarité simultanément. A l'inverse, dans les situations de garde alternée, le montant de la réduction d'impôt est divisé par deux, soit 30,50 euros pour un collégien, 76,50 euros pour un lycéen et 91,50 euros pour un étudiant.

Actuellement, plus de 2,5 millions de foyers fiscaux, représentant plus de 3 millions de parents, bénéficient de cette réduction d'impôt grâce à leurs enfants scolarisés. Selon l'administration fiscale, ces parents profitent d'une réduction d'impôt de 150 euros par an en moyenne.

Cependant, le gouvernement souhaite mettre fin à cet avantage fiscal. L'article 5 du projet de loi de finances pour 2026 prévoit explicitement la suppression de la réduction d'impôt pour frais de scolarité, tant dans le secondaire que dans le supérieur. Cette mesure, si elle est adoptée, entraînerait mécaniquement une hausse des impôts pour les familles concernées. Une hausse d'environ 150 euros donc.

En cause, le gouvernement estime que cette réduction d'impôt a une "efficacité contestable". Un avis partagé par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), un organisme rattaché à la Cour des comptes. Dans un rapport publié le 14 octobre 2024, le CPO indique que "cette réduction d'impôt profite principalement aux 30% de contribuables les plus riches". Puisqu'il s'agit d'une réduction et non d'un crédit d'impôt, seuls les foyers imposables peuvent en profiter. Les ménages aux revenus les plus modestes sont donc exclus, de fait, du dispositif puisqu'ils ne gagnent pas assez pour payer des impôts.

Au-delà de cette question d'équité, le dispositif souffre également d'un défaut d'utilisation important. En 2022, une étude de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) révélait que 4,35 millions d'enfants scolarisés au collège, au lycée ou en étude supérieure n'avaient pas été déclarés par leurs parents, privant ces derniers de la réduction d'impôt.