Patrick Svensk (Readly) "L'offre financière pour le rachat de Readly est équitable dans le contexte actuel"

Le président du conseil d'administration de Readly explique pourquoi ce dernier a conseillé aux actionnaires d'accepter l'OPA de Bonnier News. Une opération qui déboucherait sur la cession des activités du groupe en dehors des pays nordiques à Cafeyn.

JDN. Vous avez recommandé à vos actionnaires d'accepter l'offre publique d'achat de Readly par Bonnier News. Pourquoi ?

Patrick Svensk, président du conseil d’administration de Readly. © Readly

Patrick Svensk. Nous pensons que l'offre financière faite par Bonnier est équitable dans le contexte actuel. Ce n'est rien d'extraordinaire, certes, mais il nous faut tenir compte des circonstances très difficiles que nous traversons dans un contexte de guerre en Europe, de crise énergétique et d'entrée en récession en Suède, Allemagne, France, etc. Aux actionnaires désormais de décider ce qu'ils feront en fonction de ce qu'ils estiment être acceptable pour eux.

Si cette OPA se concrétise, Bonnier cèdera pour un montant non dévoilé les activités de Readly hors des pays nordiques au groupe français Cafeyn. Qu'en pensez-vous ?

Nous n'avons pas tout à fait commenté les projets de Bonnier avec Cafeyn mais nous avons déduit de leur présentation que nous n'avons pas de raisons de nous opposer à leur projet. D'ailleurs notre rôle en tant que board n'est pas d'évaluer le projet de Bonnier avec Cafeyn. Il est de recommander aux actionnaires s'ils doivent accepter cette offre ou non. Nous leur avons indiqué que cette offre est équitable et que dans ces conditions nous la leur recommandons.

Si vos actionnaires acceptent cette offre, qu'arrivera-t-il à Readly ?

Si 90% des actionnaires acceptent de leur vendre leurs actions, l'entreprise sortira de la bourse suédoise et un nouveau conseil d'administration sera nommé. Et si on se base sur ce qu'ils ont écrit, les deux groupes diviseront leurs clients entre eux, Bonnier se concentrant sur les pays nordiques et Cafeyn sur le reste. Bonnier gardera probablement la marque et la plateforme technique que l'entreprise va fusionner avec ses autres plateformes digitales. Bonnier se montre vraiment très intéressé à donner suite à notre activité dans les pays nordiques et fera le nécessaire pour préserver les équipes dans les cas de double emploi. Quant à Cafeyn, si le problème du double emploi se pose moins pour eux notamment en Allemagne, où le groupe n'a pas d'activité, ce ne sera pas tout à fait le cas au Royaume-Uni ou en France, ou les overlaps risquent d'être plus importants. Dans tous les cas, je ne connais pas leur projet dans les détails.

Quant à Cafeyn, le problème du double emploi se pose moins pour eux en Allemagne [qu'au] Royaume-Uni ou en France"

Les avez-vous vu venir ? Pensiez-vous que cela était possible ?

Cela n'était ni dans nos projets ni dans nos souhaits. Mais le conseil d'administration doit penser à ce qui est mieux pour ses actionnaires et non pour le conseil ou le management de l'entreprise ni pour ses équipes. Nous représentons les actionnaires. Donc quand la proposition s'est présentée nous avons méticuleusement étudié ses aspects financiers.

Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?

Pour nous rien ne change jusqu'à mi-janvier quand tout cela sera conclu et que l'on connaîtra la décision des actionnaires. Nous demandons à toutes nos équipes et éditeurs de rester calmes et de continuer leur activité normalement.