Sophie Cassam Chenaï (Le Parisien) "L'audience des newsletters du Parisien a augmenté de 30% avec Reader Revenue Manager de Google"

Sophie Cassam Chenaï, directrice du numérique du Parisien, livre les premiers impacts observés avec Reader Revenue Manager (RRM), plateforme qui vient remplacer "S'abonner avec Google", dont le Parisien est alpha testeur.

JDN. Reader Revenue Manager est fonctionnel chez Le Parisien depuis février. Quel impact observez-vous ?

Sophie Cassam Chenaï est directrice du numérique du Parisien. © Le Parisien

Sophie Cassam Chenaï. Le volume d'audiences généré par nos newsletters a augmenté de 30% depuis que nous avons implémenté Reader Revenue Manager en février. Le nombre d'inscrits mensuel à nos différentes newsletters a été multiplié par dix et le nombre de créations de compte mensuelles (qui donne accès aux choix entre de multiples newsletters, ndlr), par cinq. C'est considérable en seulement trois mois et demi. De plus, nous observons que le niveau d'engagement des nouveaux inscrits ne diminue pas.

Comme pour "S'abonner avec Google", la force de RRM, c'est de simplifier toutes les étapes de création de compte, vu que l'internaute est déjà connecté à travers son compte Gmail : il lui suffit de cliquer une fois pour s'inscrire. Cela vaut pour la souscription à un abonnement mais également pour l'inscription aux newsletters ou la création de comptes : il suffit d'un clic.

RRM vient donc nous aider à susciter de l'engagement auprès des internautes pour nous permettre de progressivement les transformer en abonnés. Il est en revanche encore tôt pour mesurer le taux de transformation de ces nouveaux inscrits en abonnés.

Quelles sont les autres fonctionnalités qui vous paraissent intéressantes ?

Reader Revenue Manager a l'intérêt de réunir des fonctionnalités qui favorisent la rétention des utilisateurs, ce qui manquait à "S'abonner avec Google", ce dernier étant concentré sur l'acquisition. L'exemple de la newsletter sur le sport que nous avions lancée à l'occasion de Jeux Olympique est assez révélateur de son intérêt : les deux tiers des 25 000 inscrits recrutés sont toujours actifs. Mais il y a aussi la possibilité pour nous de modifier le montant du prix payé par nos abonnés, ce que Google appelle le Five step pricing. C'est très important pour la rétention. Contrairement à "S'abonner avec Google", où la valeur de l'abonnement n'est pas modifiable, avec RRM nous pouvons la modifier jusqu'à cinq fois pour un même abonné.

Toujours pour la rétention, la plateforme nous fournit une étude sur les raisons du churn, grâce à une enquête faite auprès d'utilisateurs qui se désabonnent. Cette étude nous a permis de comprendre de manière chiffrée que les deux principales raisons de désabonnement chez nous sont le churn passif, c'est-à-dire involontaire pour des raisons techniques (comme l'expiration de la carte bleue), et la sous-utilisation de l'abonnement. De quoi nous permettre de réfléchir à de nouvelles stratégies de points de contact avec nos lecteurs afin de les inciter à consommer Le Parisien.

Quelles autres fonctionnalités comptez-vous tester dans les prochains mois ?

Avec la version RRME (la version de RRM dédiée aux grands médias, ndlr), rien n'est sur étagère : c'est à nous de construire ce que nous souhaitons faire avec la plateforme. Nous envisageons de mettre en place un parcours de création de compte pour augmenter le nombre de logués chez nous (chez Le Parisien, 60% des articles produits restent accessibles aux lecteurs non abonnés et non logués, ndlr). L'intérêt pour nous, c'est d'enrichir notre data à des fins publicitaires et de connaissance client. L'intérêt pour le lecteur de créer un  compte, c'est d'accéder à un certain nombre de services comme le commentaire d'articles, l'enregistrement pour lire plus tard ou l'accès à des jeux de réflexion sans limite.