2,65 % des paiements Web par carte bancaire sont frauduleux
Les tentatives de fraude à la carte bancaire sur Internet progressent : d'après Fia-Net, 36 millions d'euros auraient ainsi été détournés par les fraudeurs en 2009. Ceux-ci se constituent en réseau et s'attaquent à de nouveaux secteurs d'activité.
Sur les 17 millions de transactions analysées par Fia-Net en 2009 pour son livre blanc sur la fraude à la carte bancaire sur Internet (équivalant à 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires), 450 800 tentatives de fraude ont été comptabilisées, pour un montant total de 86 millions d'euros. Le taux de tentatives de fraude progresse donc significativement pour atteindre 2,82 % en montant et 2,65 % en nombre de transactions. Les sites marchands y résistent toutefois assez bien à ces tentatives, puisque le taux d'impayé reste stable à 0,15 % en montant. Le panier moyen des impayés chute de 18 % et s'établit à 357 euros, contre 435 euros en 2008 (à rapprocher d'un panier moyen de l'e-commerce de 90 euros en 2009).
En extrapolant ces résultats sur l'ensemble du marché français de la vente en ligne, estimé par la Fevad à 25 milliards d'euros en 2009, Fia-Net met en évidence un montant total des tentatives de fraudes de 705 millions d'euros l'an dernier, pour un montant effectivement détourné de 36 millions d'euros. Toutefois, tous les sites marchands n'utilisant pas d'outils de lutte contre la fraude, la réalité est sans doute encore plus noire.
Fia-Net remarque par ailleurs une transformation importante des stratégies des fraudeurs, observant en particulier le développement des réseaux. Leur nombre a triplé en un an, passant de 2 394 réseaux en 2008 à 7 009 en 2009, tandis que leur taille était en moyenne divisée par deux, passant de 9,4 à 4,5 personnes par réseau. Afin de ne pas se faire repérer, ils modifient beaucoup plus régulièrement leurs identités, coordonnées bancaires et adresses de livraison qui pourraient les identifier (lire à ce sujet l'interview de Christophe Nepveux, directeur de Fia-Net).
Enfin, la fraude ne reste plus localisée aux seuls produits à forte valeur et s'étend à de nouveaux secteurs d'activité. Ainsi, la part du secteur "mode et textile" dans le total des impayés double quasiment entre 2008 et 2009. Ce secteur est d'ailleurs celui qui a subi le plus grand nombre de fraudes l'an dernier, dans le panel Fia-Net. La société explique : "Ce déplacement des impayés dans un secteur en croissance prouve que les fraudeurs ont compris l'importance d'adopter un comportement qui n'attire pas l'attention. Ils privilégient des secteurs à forte croissance, proposant des produits au recel facile."