L'Acsel va oeuvrer à développer l'e-commerce transfrontière

L'Acsel va oeuvrer à développer l'e-commerce transfrontière Constatant combien l'e-commerce européen gagnerait à développer les ventes "cross-border", l'Acsel renforce son action en la matière en lançant une commission dédiée.

L'e-commerce européen pesait 201 milliards d'euros en 2011, soit environ 30% de plus que l'e-commerce américain, à 153 milliards d'euros. La croissance du secteur est aussi plus rapide sur le vieux continent : 18% en 2011 contre 13% outre-Atlantique. En 2012, il devrait atteindre 233 milliards d'euros (+16%) contre 173 milliards aux Etats-Unis. Cette étude, réalisée pour Kelkoo par le Center for Retail Research (CRR) et présentée lors des vœux 2012 de l'Acsel le 25 janvier, masque pourtant une autre réalité. Si le marché européen de la vente en ligne dépasse depuis 2008 le marché américain, il demeure un empilement des marchés domestiques peu interconnectés.


Constatant combien les ventes transfrontalières peinent à se développer, l'Acsel vient de consacrer un ouvrage au sujet. Parmi les obstacles répertoriés dans "L'e-commerce transfrontière", préfacé par le commissaire européen au marché intérieur Michel Barnier, figurent la diversité des moyens de paiement, la défiance des consommateurs pour les achats transfrontaliers, les multiples réglementations (CGV, TVA, domiciliation légale...), ainsi que les transports et la logistique à mettre en place. "Les obstacles d'ordre linguistiques et marketing ne sont pas les plus insurmontables, nous disent les e-commerçants qui se sont lancés à l'étranger", précise Jean-Rémi Gratadour, vice-président de l'Acsel et auteur de l'ouvrage.


L'Acsel émet plusieurs propositions pour s'affranchir de ces difficultés, favoriser l'émergence de leaders européens et ouvrir le continent aux PME. D'abord, fédérer les efforts et dialoguer avec les instances, "pour éviter de se retrouver comme en 2011 face à une directive européenne prévoyant le remboursement des retours", souligne Jean-Rémi Gratadour. Mais aussi écouter les sites pionniers et accompagner les marchands dans leur développement européen. Dans cette optique, l'association annonce le lancement d'une commission dédiée au développement de l'e-commerce en Europe, présidée par son administrateur Thierry Petit, PDG de Showroomprivé. Sera notamment organisé un cycle d'ateliers au cours duquel seront partagés retours d'expérience et meilleures pratiques.


D'après l'étude du CRR pour Kelkoo, la France est l'une des locomotives de l'e-commerce européen. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France représentent à eux seuls 71% du marché (respectivement 30%, 22% et 19%). En outre, la forte croissance française tend à réduire rapidement l'écart qui nous sépare encore de l'Allemagne. En effet, la France enregistre la troisième plus forte croissance e-commerce du continent (24%), derrière la Pologne (34%) et l'Italie (25%). Le CRR ajoute que le commerce de détail, qui se replie dans le monde physique, maintient globalement une croissance positive uniquement grâce à la vente en ligne. Quant à la part du mobile et des tablettes dans ce canal de vente, elle est passée de 1,4% en 2010 à 4,3% en 2011 et devrait atteindre 6,1% en 2012, en moyenne en Europe.