L'omni-logistique ou comment adapter sa supply chain à la vente omnicanale

Si l'omnicanalité est maintenant intégrée dans les stratégies et visions des retailers, reste encore à adapter leur supply chain en conséquence. C'est ce que l'on appelle l'omni-logistique.

Pour réagir à cette tribune et échanger en direct avec les équipes de Shippingbo sur les enjeux de l'omni-logistique, venez les rencontrer sur le salon Tech for Retail les 28 et 29 novembre prochains Porte de Versailles.

Apparu récemment, le concept de vente omnicanale fait suite au développement fulgurant des canaux de vente online que sont les marketplaces, les ventes privées, ou encore, les sites e-commerce. Les retailers disposent aujourd’hui d’un large choix de canaux de vente en ligne à investir pour diffuser le plus largement possible leurs produits et ouvrir leur catalogue à une multitude de références, au-delà de leur boutique physique (canaux de vente offline). 

Le développement de ces canaux de vente online sont à corréler avec le nombre de consommateurs qui ne cesse de croître au fil des années (41,8 millions de Français selon la FEVAD, soit +153 000 par rapport à 2020). 

Mais si l’omnicanalité est maintenant intégrée dans les stratégies et visions des retailers, reste encore à adapter leur supply chain en conséquence : c’est ce que l’on appelle l’omni-logistique. Décryptons ensemble ce terme et attardons-nous sur ses implications. 

Une supply chain complexifiée 

Nous sommes bel et bien entrés dans l’ère du commerce 3.0, celui de l’omni-commerce et de l’omni-logistique : une ère où canaux de vente physiques et digitaux sont confondus, où les modalités données aux consommateurs pour concrétiser leurs achats sont démultipliées (je commande mon produit en ligne et le fait livrer en magasin, je sélectionne mon produit en magasin pour une livraison ultérieure à domicile, je modifie ou annule ma commande à tout moment, j’effectue en magasin un retour sur un produit acheté en ligne…) 

Nous assistons à une réelle intensification et complexification des flux logistiques (commandes, stocks…) vers le client final indéniablement et, plus généralement, le maillage logistique est beaucoup plus complexe. Les flux ne partent plus exclusivement de l’entrepôt pour aller vers la boutique ou le particulier : ils sont multiples et à double sens. Ils peuvent aller d’un entrepôt à un autre, d’une boutique vers un entrepôt, d’un entrepôt vers une boutique, d’une boutique vers un particulier, etc... 

Les marchands doivent être en capacité d’orchestrer ces flux (peu importe leur sens), d’assurer en continu un stock disponible à la vente, tout en assurant au consommateur une expérience post-achat fluide et facile. Bref, les marchands doivent être omniscients et gérer d’une main de maître l’ensemble de cette chaîne logistique complexifiée. 

Dès lors, il est primordial pour eux de disposer de technologies agiles pour les accompagner dans cette tâche. 

De la e-logistique à l’omni-logistique : quels enjeux ? 

Le fil conducteur de tout cela reste bien entendu l’expérience client, dont les standards sont repoussés toujours plus haut par les géants du secteur comme Amazon. 

La e-logistique comme nous la connaissons va devoir se réinventer pour répondre à de nouveaux standards de satisfaction client et de rapidité/fluidité d'exécution. Nous pourrions résumer les enjeux de l’omni-logistique en cinq points.

#1 - Des stocks éclatés et au plus proche des consommateurs

Dans les années à venir, le choix entre entrepôt interne ou entrepôt externe, avec un stock central, éloigné des villes, n’aura plus lieu d’être : la nécessité sera plutôt de basculer vers des stocks éclatés, au plus proche du consommateur pour raccourcir les délais de livraison (et de répondre également à des enjeux écologiques). Pour cela, il est tout à fait possible d’avoir recours à la fois à des entrepôts externes (3PL, plateformes fulfillment) et internes et de recourir à une technologie adaptée pour orchestrer et aiguiller les commandes vers l'entrepôt et/ou le magasin le plus proche du consommateur. 

#2 - Préparer et expédier en moins de 24 heures

Pour expliciter ce second point, il est important de revenir sur la notion de time-to-possession.  Le time-to-possession (délai entre lequel un consommateur passe commande et la reçoit) englobe 3 grandes phases liées au cycle de vie d’un colis : 

  • la phase de récupération : cette phase, capitale, correspond au moment où la commande est transmise au marchand. Afin de la raccourcir, il est essentiel que les marchands possèdent un entrepôt directement connecté à leurs canaux de vente. La récupération se fera ainsi en temps réel, sans intermédiaires, et une commande passée à 8 heures, pourra commencer à être préparée à 8h02. Cette première phase dépend bien entendu du marchand ;
  • la phase de préparation et d’expédition : phase qui se déroule en entrepôt et qui dépend donc également du marchand et de sa rapidité d'exécution ;
  • enfin, la phase de livraison : elle dépend du transporteur et de la promesse de livraison choisie par le client. 

Sur ces trois phases, les marchands ne maîtrisent que les deux premières, qui ont lieu en entrepôt. Ainsi, pour eux, le challenge réside dans leur capacité à les exécuter le plus rapidement possible ; c’est à dire en moins de 24 heures ! En effet, aujourd’hui, pour les marchands, la question n’est plus de préparer et d’expédier à "J+..." mais bien à "H+...".

Bref, ceux qui sortiront leur épingle du jeu sont ceux qui réussiront à s’appuyer sur les bonnes technologies pour expédier une commande plus rapidement encore que les géants du secteur. 

Quant aux transporteurs, ils devront avoir une offre en J+1 pour rester compétitifs. 

#3 - Consolider les stocks

Il est impératif d’en finir avec cette vision très silotée de la logistique avec par exemple d’un côté des stocks BtoB pour les magasins, d’un autre des stocks dédiés à l'e-commerce et tout cela sans aucune visibilité sur le stock des fournisseurs. Les stocks BtoB, BtoC, des fournisseurs et de l’ensemble des entrepôts doivent être réconciliés et accessibles pour une gestion des stocks efficace et temps réel. 

De la même manière, le stock, s’il est réparti sur plusieurs zones de stockage (plateformes fulfillment, entrepôts, magasins...) doit être mutualisé pour l'ensemble de vos canaux de vente afin de favoriser et booster les ventes. 

#4 - Interopérabilité et interconnexion temps réel 

Favoriser l'interopérabilité et l’interconnexion temps réel entre les différents outils utilisés pour orchestrer ces flux (CMS, marketplaces, magasins, CRM, ERP, OMS, WMS, TMS…). 

#5 - Intégrer une approche logicielle best-of-breed

Cette approche consiste à choisir les technologies les mieux adaptées à ses besoins et les plus performantes dans leurs domaines, plutôt que d’adopter une suite logicielle tout-en-un ou d’avoir une utilisation inadaptée et détournée de cette suite logicielle en la transformant en outil à tout faire. 

Après le multi-canal et le cross canal, voilà maintenant l’omnicanal et l’omni-logistique. Les marchands ne sont pas au bout de leurs surprises, mais ils pourront s’adapter en s’appuyant sur les bonnes technologies, toujours dans cette optique, comme le dit si bien Ebay, de "relier les gens aux produits qu’ils affectionnent, partout, à tout moment, et sans limite".