5 façons de réduire à la fois l'impact carbone et les coûts

Les exigences environnementales des consommateurs et le souci de garantir leur croissance obligent les retailers à réduire leurs coûts et leur impact carbone. Un équilibre difficile à atteindre ?

Dans le contexte économique actuel, comment une entreprise peut-elle trouver l’équilibre entre la nécessité d’agir de manière plus durable et la croissance ? La question préoccupe de nombreux retailers, contraints par un marché difficile d’un côté, et pressés par les consommateurs qui réclament toujours plus d’options d’achat durables d’un autre.

L’étude "Who Cares? Who Does ?" réalisée par Kantar montre que le segment des « éco-actifs » (les consommateurs les plus éco-responsables) atteint 22% en 2023 (contre 18 % en 2022). La dimension durable influence directement la manière dont ils dépensent leur argent et l'endroit où ils effectuent leurs achats.

L’entrée en vigueur cette année de nouvelles règles et directives sur les facteurs ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance) et le climat va également inciter les entreprises à devoir trouver des moyens de réduire les émissions et d'atteindre les objectifs climatiques. 
Pour le secteur du commerce de détail, qui représente environ 25 % des émissions mondiales, l'enjeu est crucial : il s’agit de trouver des solutions afin de réduire les coûts liés à la durabilité tout en maintenant la rentabilité. Si elle semble contraignante, cette réduction de l’impact environnemental peut pourtant permettre de réaliser des économies significatives et ainsi représenter une solution avantageuse pour les entreprises.  

Atteindre ses objectifs de développement durable

Face aux exigences environnementales des consommateurs, les marques ne peuvent plus se contenter de beaux discours et doivent désormais prendre des mesures écologiques concrètes.

Ainsi, prenons le cas du dernier kilomètre. Élément clé de la chaîne de transport et de logistique, il désigne la livraison d’une marchandise à la destination finale indiquée par le client. Les retailers peuvent considérer un certain nombre d’initiatives pour améliorer cette étape et la rendre plus écologique. Cela peut aller des livraisons plus neutres en carbone aux options d'exécution plus sophistiquées et optimisées, en passant par les emballages réduits.

Voici cinq propositions que les marques et enseignes peuvent mettre en place au niveau de leur stratégie d’approvisionnement afin de réduire à la fois leurs coûts et leur impact carbone :

1. Améliorer la visibilité sur les stocks

C’est l’étape numéro 1. Disposer de données précises en temps réel sur les stocks aide les marques et les distributeurs à mieux comprendre les tendances d'achat et à gérer la demande. Grâce à ces données, ils peuvent ajuster les stocks pour y répondre et réduire les expéditions fractionnées. Ils peuvent également les utiliser pour réduire le trajet moyen à effectuer pour une livraison, en expédiant la commande à partir du stock le plus proche.

La visibilité ainsi offerte sur les emplacements des stocks permet également aux entreprises d’utiliser le merchandising pour recommander des produits qui peuvent être livrés à partir du même emplacement. Les entreprises peuvent également utiliser ces informations pour laisser aux clients le choix de regrouper plusieurs commandes, et éviter la multiplication des livraisons. Le géant de la distribution, Amazon, offre par exemple aux acheteurs la possibilité de recevoir plusieurs commandes le même jour. Grâce à l’optimisation des processus de traitement des commandes, il devient possible de réduire le nombre de livraisons à effectuer.

2. Consolider les commandes via les routes principales existantes

Pour la plupart des distributeurs, les stocks sont répartis sur plusieurs sites. Imaginons qu'un client commande deux articles et que l'un d’eux se trouve dans un centre de distribution et l'autre dans un magasin, voire dans deux magasins différents. Que peuvent-ils faire ?

Une solution consiste à utiliser les itinéraires de réapprovisionnement existants pour consolider les commandes. Cela évite d'avoir recours à un transporteur de colis pour expédier les marchandises d'un centre de distribution à un magasin, ou de les transférer d'un magasin à l'autre. Le distributeur élimine ainsi les coûts de transfert et de livraison, ainsi que les émissions qui en découlent. Cette alternative requiert une vision précise et exhaustive des stocks. C’est précisément le rôle d’une solution de gestion des commandes : elle est capable de gérer à la fois la mise à disposition, le transfert des articles et la consolidation des commandes.

3. Promettre une livraison en fonction des stocks futurs

Aujourd’hui, des solutions technologiques innovantes permettent aux marques et aux distributeurs de quantifier avec précision les niveaux de stock dont ils disposent au moment de proposer les produits à la vente ou, à défaut, d’annoncer la date à laquelle ils seront à nouveaux disponibles. Ils peuvent ainsi contrôler les stocks de manière plus efficace sur l’ensemble des points de vente, et s’en servir pour anticiper la future disponibilité des produits ou des services.

Prenons un exemple : un client commande un produit, mais n’en a pas besoin dans l'urgence. Si le retailer est capable de voir qu'une commande de réapprovisionnement est en cours d'acheminement vers un site proche du client, il peut s’engager sur une livraison en fonction du stock futur. Au final, l'article sera expédié à partir d'un lieu plus proche, ce qui réduira les émissions carbones et les coûts de livraison. Enfin, l’expérience d’achat du client sera réussie grâce à une promesse tenue.

4. Proposer des options de livraison écologiques

Les méthodes de livraison durables telles que les véhicules électriques, les vélos et les drones sont de plus en plus courantes. Les distributeurs peuvent négocier des contrats avec leurs livreurs actuels – et à défaut en changer - afin d’être en mesure de proposer des options de livraison plus écologiques.

C’est un moyen efficace de réduire leur empreinte carbone tout en attirant les consommateurs soucieux de l'environnement. Et grâce à une logique d'orchestration flexible, les retailers pourront créer ou mettre à jour les workflows propres à leur organisation, afin de gérer les différences éventuelles dans la façon dont ces commandes doivent être traitées.

5. Promouvoir le retrait en magasin

Lorsqu’une marque ou un distributeur parvient à inciter un client à retirer sa commande en magasin, c'est une victoire pour l'environnement. Surtout si on garde à l’esprit que les clients prévoient souvent de se déplacer à proximité du magasin, ou qu’ils s’y rendront en transport en commun.

Pour encourager le retrait en magasin, les retailers doivent offrir une expérience de retrait efficace et positive. Là encore, la connaissance précise des stocks permet de communiquer une date de retrait fiable, pour les commandes "click & collect". Et grâce à des applications faciles à utiliser, le retrait en magasin est simple et l’expérience client procurée est sans encombre.

Enfin, les marques et les distributeurs qui afficheront des mesures incitatives telles que des livraisons moins chères ou gratuites pour encourager le retrait en magasin marqueront des points dans l’esprit des clients. Idem pour ceux qui ont mis en place un programme de fidélisation et l’utilisent comme levier afin de récompenser les initiatives écologiques par des points de fidélité ou une réduction sur le prochain achat.

Bien sûr, l'objectif final reste la neutralité carbone. Mais la moindre initiative pour réduire l’impact environnemental peut se traduire par des gains substantiels. Pour réaliser ces économies, les retailers doivent d’abord disposer d’une excellente visibilité sur leurs stocks. Puis, il leur faut également affiner leur stratégie d'approvisionnement et optimiser l'exécution des commandes.

C’est en combinant ces trois efforts stratégiques à une exploitation minutieuse des données consolidées dans leur backend, qu’ils peuvent se montrer plus efficaces, tout en réduisant à la fois leurs coûts et émissions carbones.