Marc Beyer (Kiubi) Les plates-formes du marché ne respectent pas les recommandations en matière de référencement

En termes de référencement, il est essentiel de posséder une base technique saine, pour ne pas noyer son contenu dans du code inutile. Une cohérence est donc absolument nécessaire.

Kuibi propose une plate-forme de publication de site Internet orientée eCommerce, et une prestation d'hébergement, le tout basé sur un forfait mensuel.

Quelle latitude laisse votre plate-forme de publication aux agences Web et à leurs clients en matière d'optimisation du référencement ?

De manière général, le référencement se joue sur trois axes : la qualité de la structure technique, le contenu, et enfin la politique d'échange et de création de liens.

Au niveau de la structure technique, on trouve deux parties. Une partie est générée par la plate-forme Kiubi avec de la réécriture d'URL, la génération de sitemap, ou encore de meta tags, optimisés pour le référencement. Mais ces éléments sont entièrement reconfigurables par l'utilisateur s'il le désire.

L'autre partie se situe au niveau des thèmes graphiques qui structurent le site. Là, les agences ont le choix de partir de leurs templates ou bien des nôtres, qui sont bien entendu valides par défaut, structurés selon les recommandations du W3C, sans tableau, bref, c'est une base saine.

Ca peut paraître simple mais c'est essentiel, et peu fréquent. Les plates-formes leader du marché ne respectent pas les recommandations en matière de référencement à l'exception d'un ou deux points. Pire que ça, elles fournissent souvent une structure qui est figée et que l'agence ne peut pas personnaliser véritablement.

"Quand une plateforme génère trois kilomètres de code Javascript impossible a enlever, on a beau avoir optimisé son contenu, il est noyé dans un océan de code inutile"

Qu'en est-il de la politique de référencement en lien avec le contenu ?

Ici, c'est le rôle de l'agence. Son travail va consister à créer du contenu optimisé, en dialogue avec son client.

Mais beaucoup d'agences que nous avons rencontrés se plaignent du fait que les plateformes techniques n'étaient pas saines, qu'elles ne pouvaient pas y toucher, et que cela nuisait au référencement des sites, même en optimisant le contenu.

Par exemple, quand une plateforme génère trois kilomètres de code Javascript impossible a enlever, génère des tags Font un peu partout, on a beau avoir optimisé son contenu, il est noyé dans un océan de code inutile, ce qui nuit au référencement.

C'est la raison pour laquelle les agences Web ont longtemps privilégié les outils open source, qui évoluaient très rapidement, plutôt que les plates-formes de publications traditionnelles. Mais un modèle de ce type suggère de gros efforts de maintenance et de mise à jour et les clients ne sont plus prêt à payer pour cela aujourd'hui. D'où 25% des agences Web en France aujourd'hui qui sont déficitaire puisqu'elles ne facturent pas ce service.

Pourquoi selon-vous les plates-formes de publication classiques n'ont pas évoluées ?

Parce que ces produits ont été conçus en 2000 par des informaticiens, que le référencement à l'époque n'était pas aussi encadré qu'aujourd'hui. On mettait un keyword et c'était directement pris en compte par les moteurs de recherche. C'était la belle époque !

Et puis ces personnes n'avaient pas de visibilité sur la vitesse d'évolution du Web. Quand on a conçu une plate-forme dans une optique d'informaticien, et que cinq ans plus tard, les usages ont complètement changé, et que l'on a des sites dessus, on a du mal à évoluer.

Enfin, les moteurs se sont mis à prendre en considération les recommandations du W3C, à partir de 2004. Le métier de référenceur se structurait, et on assistait de plus ne plus souvent à un jeu du chat et de la souris entre moteur et référenceurs pour trouver des astuces qui vont artificiellement remonter le site dans les résultats.

Donc les moteurs de recherche au final se sont souvenus que le Web a été défini pour fournir des documents structurés, hiérarchisés, avec un certains niveau sémantique. Maintenant, ils prennent vraiment en compte le contenu, et il y a vraiment une compétition entre moteurs à ce niveau là. Mais c'est encore un travail en cours : la page qui explique les recommandations de Google ne respecte pas elle-même les recommandations du W3C, c'est dire ! Mais Google c'est Google !

Marc Beyer est président et directeur des projets de Kiubi.