Au SMX Paris, (encore) un format de Google promu pour le mobile

Au SMX Paris, (encore) un format de Google promu pour le mobile Face aux limites des apps et des pages web sur mobile, et après l'AMP, les progressive web apps commencent à susciter l'intérêt..

Et si les réponses actuelles face aux défis du mobile étaient insuffisantes ? Après tout, les apps et les sites web  ont montré leurs limites. Les premières bugguent souvent, sont enfouies dans des stores bien remplis et, quand elles sont téléchargées, sont de toute manière peu utilisées. Quant aux sites web, sur mobile, c'est leur performance qui gêne. Des images trop lourdes et une liste de plus en plus longue de tags rendent la navigation pénible. Ce double constat a été dressé par la consultante en stratégie digitale Virginie Clève et Philippe Colombet, Head of EMEA Strategic Relationship for News & Publishers chez Google, lors de leur conférence sur les nouveaux paradigmes du search donnée lors du SMX Paris le 1er juin.

L'AMP, puis les PWA

Virginie Clève, consultante en stratégie digitale. © JDN

Face à ces problèmes, Google a d'abord lancé AMP : un format ultra-léger qui s'affiche rapidement sur smartphones grâce au cache du moteur. Un nombre croissant de médias a adopté ce format, qui peut leur donner une très belle visibilité dans des carrousels souvent placés tout en haut des résultats de Google. Le format peine toutefois à s'imposer chez les e-commerçants. Il n'arrive d'ailleurs pas à gérer le paiement. "AMP ne fonctionne que pour les pages de contenu", confirme Virginie Clève.

Un autre format, également poussé par Google, peut apporter des nouvelles solutions : il s'agit des progressive web apps ou PWA. En gros, il veut reprendre les avantages des apps et des sites web. Il permet de naviguer sans connexion Internet ou d'envoyer des push notifications. Il rend aussi possible, par exemple, de constituer un panier hors-ligne. Accessible via navigateur, une PWA s'affiche en plein écran, comme une app, et peut également avoir son icône sur l'écran d'accueil d'un smartphone. "Il y a tout ce que l'on peut aimer des apps dans les PWA, mais avec des coûts de développement et de marketing plus bas", ajoute Virginie Clève. En outre, côté SEO, les PWA sont indexées comme des sites web. "Pour améliorer le web sur mobile, AMP fait une partie du chemin, et PWA en fait une autre", complète Philippe Colombet.

Vers le PWAMP ?

Il est même possible de combiner les deux formats avec le PWAMP, car l'AMP peut être inclus dans une PWA. Pour Virginie Clève, cette combinaison se révèle excellente, notamment pour les e-commerçants : "AMP et PWA sont faits pour travailler ensemble : AMP passe la main à PWA pour tout ce qu'il ne sait pas gérer". Pour la consultante, posséder une version desktop et une version PWAMP peut même être une meilleure solution que le responsive design qui souffre souvent de mauvaise performance sur mobile.

Philippe Colombet, Head of EMEA Strategic Relationship for News & Publishers chez Google. © JDN

Attention tout de même, comme une app, une progressive web app doit être téléchargée avant d'être opérationnelle. En outre, les progressive web apps doivent être servies via HTTPS, et ne fonctionnent pas de manière optimale avec Safari, du moins pour le moment.

"C'est encore naissant", résume Philippe Colombet. Une entreprise comme Search Foresight, une des plus grosses agences SEO en France, admet que des clients ont commencé à s'intéresser aux PWA, mais ils n'en sont pas encore aux déploiements. La technologie vantée par Google ne suscite pas que de la curiosité : à l'issue de la conférence, certains SEO ne cachaient pas leur lassitude devant cette succession de formats poussés par le groupe chaque année : responsive design, AMP et donc désormais PWA et PWAMP. Mais Google dispose d'une force de frappe qui pourrait les convaincre, une nouvelle fois.