5 bonnes raisons de vendre en ligne en anglais

La croissance du commerce en ligne en France se maintient d'année en année. Cependant, s'orienter sur le web anglophone permet d'atteindre un marché bien plus grand offrant de nouvelles opportunités.

Si vendre en anglais peut représenter un défi et certains investissements en temps et en argent, l'intérêt financier est évident et je vais le détailler par la suite, sur la base de ma propre expérience de vente en ligne.

Je suis entrepreneur depuis 2012 et je gère une entreprise de vente de bijoux en ligne francophone via ce site.

Depuis 2018, j'ai lancé la version anglophone de ma boutique afin vendre sur le marché américain, je rends ici compte de mon expérience et des différences entre ces deux marchés.

1. Taille du marché anglophone

Pour bien comprendre l'intérêt d'une telle démarche, il faut comprendre les enjeux en terme démographique.

Les populations francophones ayant un impact économique sur le commerce en ligne sont (de ma propre expérience): la France, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et le Québec, totalisant une population francophone de 87.8 millions d'habitants. Pour arriver à ce chiffre j'ai pris la part de population francophone de chacun des pays cités.

En faisant la même étude sur les principaux pays anglophones ayant un impact sur le commerce en ligne, à savoir les États-Unis, le Canada, le Royaume-Unis, l'Irlande et l'Australie on arrive au chiffre de 456 millions d'habitants anglophones ayant un impact économique sur les ventes en ligne.

(Notez que je mets volontairement de côté les francophones en anglophones d'Afrique et les expatriés afin de simplifier les choses).

Les langues du web (source)

En supposant un pouvoir d'achat équivalent, le marché anglophone représente un marché cinq fois plus grand que le marché francophone.

Une entreprise française se lançant sur le marché anglophone pourrait donc espérer voir son chiffre d'affaire être multiplié par 6.

Il s'agit d'une estimation grossière bien entendu puisque le marché anglophone peut être différent du marché francophone. Dans le cas du secteur de la joaillerie qui est le mien, le marché américain, à lui tout seul, est dix fois plus grand en valeur que le seul marché français.

Par conséquent, se lancer dans la vente sur le marché anglophone permet raisonnablement d'accroître très fortement ses ventes.

De plus, le pouvoir d'achat peut également être différent selon les régions comme nous allons le voir maintenant.

2.Valeur moyenne du visiteur anglophone plus élevée

Comme tous les commerçants en ligne, je suis intéressé par la rentabilité de mon activité et l'analyse des KPI me donne une idée de la santé et de l'efficience de mes boutiques en ligne.

En comparant les revenus par visiteurs de mes deux boutiques, j'en arrive au constat suivant. J'ai obtenu ces résultats comparatifs avec les données de Google Analytics prises entre janvier 2018 et décembre 2022 (soit sur 60 mois):

En considérant toutes les visites sur le site (boutique, blog, pages de service):

  • La valeur moyenne d'un visiteur sur le site français est de 0,18 euros.
  • La valeur moyenne d'un visiteur sur le site anglais est de 0,25 euros

En ne considérant que les visites sur les pages produits de la boutique:

  • La valeur moyenne d'un visiteur sur la boutique française est de 0,89 euros
  • La valeur moyenne d'un visiteur sur la boutique anglaise est de 1,41 euros

Je précise que les valeurs sont en euros, car les ventes en dollars ont été converties en euros.

On constate ainsi qu'un visiteur anglophone sur la boutique anglaise est 58 % plus rentable qu'un visiteur francophone sur le site français. Je précise que je propose les mêmes produits et service d'un site à l'autre, si bien que c'est la clientèle qui génère ces différences dans les résultats des ventes.

Encore une fois, ces chiffres s'appliquent à mon secteur d'activité qui est la joaillerie et pourraient différer sur un autre secteur d'activité. À mon niveau, le développement de mon activité sur le marché anglophone apparaît comme étant très prometteur.

3. Evolution du taux Euro/dollars

Si aux alentours des années 2010, l'Euro était environ 25 % plus cher que le Dollar, ce n'est plus le cas actuellement et les perspectives de récessions en Europe et aux États-Unis laissent penser que le Dollars s'en sortira mieux que l'Euro.

Évolution du cours Euro Dollar

Par conséquent, s'assurer des revenus en dollars sur le marché anglophone peut servir d'assurance risque en cas de crise économique, du moins c'est ainsi que je le vois, étant exposé en majorité sur mes vente en Europe, une crise de l'Euro m'impacterait fortement et assurer une plus large part de mes revenus en dollars m'exposerait moins à une chute de valeur éventuelle de l'Euro.

4. Référencement du site plus facile

Qui dit vente en ligne, dit référencement de la boutique en ligne et génération de trafic qualifié pour un site anglophone. Cela passe forcément par une optimisation pour les moteurs de recherche qui est faite en anglais sur le web anglophone.

Ce référencement anglophone est plus facile à faire que le référencement d'un site français sur le web francophone. C'est mon avis suite à mon expérience de référencement avec ces deux langues, expérience que je détaille ici.

Ma boutique française ayant un Domain Authority de 39 (MOZ) et un TrustFlow de 45 (MagisticSEO) et plus de 40 000  visites mensuelles, j'ai beaucoup travaillé pour créer une réputation en ligne me permettant de développer mon activité, chose qui est dure à faire sans budget marketing pour les petits entrepreneurs. 

En résumé, sur le web français, il est difficile de pouvoir publier sur des sites importants si l'on est pas du milieu du web, journaliste ou bien connecté aux bonnes personnes. Qui plus est, peu de sites francophones ont des autorités de domaines vraiment élevées, je veux dire supérieurs à 70 et certains de ces éditeurs en ligne se montrent dédaigneux à publier des liens DoFollow vers les sites de leurs auteurs invités, qu'ils sont pourtant bien content de trouver afin de proposer du contenu original. J'avais notamment publié cet article au sujet des liens NoFollow dans les colonnes du JDN.

Sur le web anglophone et notamment aux États-Unis, c'est exactement le contraire. Les magazines en ligne se battent littéralement pour trouver des rédacteurs et les mettent en avant et publiant un ou plusieurs liens DoFollow vers les sites des rédacteurs et peuvent même les rémunérer dans certains cas.

Le nombre de magazines en ligne important avec des autorités de domaine supérieures à 70 est très important et la plupart sont ouverts aux rédacteurs externes qui souhaitent partager leur expérience ou leur témoignage. Sur le web anglophone, ne pas être du métier de la publication n'est pas un obstacle pour être publié, si tant est que la personne ait une information ou expérience intéressante à partager avec les lecteurs.

Si au cours de mes 10 années de référencement j'ai eu l'occasion de publier sur des magazines francophones importants, j'ai réussi à faire bien mieux, plus vite et avec moins d'efforts sur le web anglophone comme le montrent ces quelques exemples:

  • En février 2018, alors que j'avais publié un commentaire sur le blog Indiehackers, ce dernier interpella le fondateur Channing Allen qui me contacta afin de me demander de m'interviewer, comme le montre son message. Je précise que cela ne m'est jamais arrivé en dix ans (maintenant) de référencement sur le web francophone. Cette interview est visible ici.

From: Channing Allen
Sent: Tuesday, February 6, 2018 12:29 AM
To: nicolas_tranchant@hotmail.com
Subject: Indie Hackers Interview with Vivalatina (revenue: $7200/mo)

Hi Nicolas,

Just checked out your submission for Vivalatina, and we'd love to have you on Indie Hackers!

I've got our standard set of questions below — feel free to skip some, edit/combine some, or even add your own questions!

Channing from Indie Hackers

  • Qui plus est, cette interview une fois publiée intéressa un autre blogueur qui désira encore une fois partager mon expérience avec ses lecteurs et me publia sur son blog: Failory, visible ici, le mois suivant.
  • En février 2020, le site Cgtrader.com avec une autorité de domaine de 85 me publia trouvant ma proposition d'article invité intéressante pour leurs lecteurs. Les éditeurs furent ouverts, disponibles et leur accord fut rapide.
  • En 2021, j'obtiens sans rien demander un lien du très respectable Financial Times avec un DA de 94 depuis cette page, chose impensable pour moi sur le web francophone.
  • Enfin, en septembre 2021, le site Hackaday avec lui aussi une autorité de domaine de 85 me publia en toute simplicité suite à ma soumission d'un tutoriel en ligne. Cette simple publication fut reprise sur d'autres sites générant des liens de 15 autres sites web.
  • En mars 2023, j'ai répété cela sur le site Hackaday avec ce partage d'un autre tutoriel, lequel est repris par une douzaine de sites web, encore une fois.

J'ai ainsi pu publier sur des magazines anglophones importants en terme de renommé, trafic et autorité de domaine avec très peu d'efforts pour le démarchage en raison de l'offre de publication existante sur le web qui est bien plus importante que sur le web francophone.

5. Marché compétitif qui offre des opportunités de niche

Le marché anglophone étant plus grand, il est aussi plus compétitif que le marché du web francophone, avec des compétiteurs commerciaux qui peuvent être parmis les poids lourds du web au niveau mondial.

exemple de référencement anglophone de niche

Cependant, la taille du marché anglophone permet de trouver de nombreuses niches (dont voici un exemple) pour des produits ou services qui sont délaissés par ces géants du web.

Pour trouver de telles opportunités, il faut impérativement utiliser des outils de recherche de mots clés tels que Secockpit, Ahrefs ou bien Keysearch

Autre exemple de référencement de niche sur le web anglophone

Ces deux exemples montrent que sur des termes très spécifiques, il est possible d'être visible sur la première page des SERP avec uneaAutorité de domaine modeste face à des poids lourds du web.