Le smart parking, clé de voûte de la mobilité urbaine du futur

Les 60 000 places de stationnement en moins à Paris voulues par Anne Hidalgo soulèvent la question de la place du parking dans un contexte de bouleversement des mobilités classiques

Nous constatons un paradoxe : l'avènement des mobilités émergentes dans leur pluralité se heurte au besoin criant de places de stationnement. Un automobiliste en ville passe en effet près de 24h par an à tenter de trouver une place de parking (1). Les parkings sont au cœur des enjeux des nouvelles mobilités. Quelle est la place du parking dans un contexte de bouleversement des mobilités classiques ? Quel avenir pour cet espace oublié dans la ville de demain ?

Les véhicules motorisés, moyens de transport pensés pour la ville

Le constat est sans appel. Le véhicule personnel est toujours plébiscité. 72% des Français et près de la moitié des Européens préfèrent utiliser leur voiture pour leurs déplacements (2). En ville comme à  la campagne, elle est principalement utilisée pour se rendre sur son lieu de travail. En effet, les transports en commun, lorsqu’ils sont présents, ne correspondent pas toujours aux attentes des usagers. C’est particulièrement vrai pour les Franciliens avec le projet urbain du Grand Paris qui accuse un retard. Trop onéreux, trop fréquentés ou nécessitant plusieurs correspondances, les transports sont écartés au profit de la voiture personnelle, considérée plus avantageuse dans les agglomérations de Province. Le parking quant à lui, répond au besoin de quelques 40 millions d’automobilistes en mal de place de stationnement.

Scooters ou motos légères sont quant à eux appréciés car ils rendent la circulation en ville pratique, notamment en heure de pointe. Les agglomérations connaissent un véritable boom des deux-roues puisque leur format offre de nombreux avantages par rapport à la voiture : ils représentent un gain de temps, permettent de faire des économies et sont moins polluants. La France est d’ailleurs le premier marché européen en 2019 devant l’Allemagne et l’Italie (3).

Un parking devenu "intelligent" à l'heure des smart cities

Aujourd’hui, la tendance est au smart parking : un parking plus intelligent car il repense l’espace existant pour l’optimiser. Ainsi, nul besoin de construire des parkings onéreux et polluants. Les parkings intelligents souterrains donnent une seconde vie aux infrastructures déjà en place. D’un point de vue écologique, l’optimisation d’un espace existant permet de limiter la pollution qui émane des activités de construction.

Exit donc les traditionnels parkings en plein air. Les voiries sont ainsi libérées et l’espace urbain rendu aux habitants des centres villes. Les externalités négatives sont limitées : moins de pollution visuelle ou sonore, et une plus grande fluidité de circulation. Certaines initiatives vont jusqu’à intégrer des aménagements verts : installation des panneaux photovoltaïques et/ou intégration d’éléments végétaux. In fine, ces espaces sont mis en valeur, permettent de réaliser des économies d’énergie et atténuent la pollution.

Espace clé de la mobilité du futur 

Le parking constitue un maillon fort de l’intermodalité et des futurs usages. La combinaison de plusieurs modes de transports, qui nécessite un point de rencontre, peut s’appuyer sur les smart parkings. Un automobiliste pourra y déposer son véhicule partagé pour emprunter un train. A l’avenir, ces nouveaux espaces, pensés par certains constructeurs comme Daimler, pourront accueillir les voitures autonomes ou répondre à la demande d’autopartage qui en découle. A terme, le parking deviendra un espace complet, accueillant une multitude de mobilités douces : un espace de stationnement pour combiner le vélo sur les trajets courts et la voiture sur les distances plus longues, comme le proposent les nouveaux parkings aux abords des gares.

Indispensable au bon fonctionnement des différentes mobilités, le parking dispose d’un potentiel sous-évalué. Le parking intelligent incarne l’avenir du stationnement dans les villes de demain, aussi bien en matière de gestion des flux qu’en matière de services proposés. Sa valeur ajoutée réside dans sa capacité à s’adapter au rythme des évolutions de la mobilité. 

Sources :
(1)Etude Harris Interactive pour Ector, 2017
(2)Troisième Observatoire des mobilités émergentes - cabinet d'étude Chronos et l'Observatoire société et consommation (ObSoCo) - 2018
(3) acem.eu