L'écologie doit être le creuset des initiatives et non des idéologies !

L'écologie ne doit pas être prisonnière des idéologies, elle doit être le creuset des initiatives entrepreneuriales et innovantes pour participer à une économie plus verte.

L’écologie – science qui étudie les interactions des Hommes avec leur environnement- a toujours été un sujet pour la droite et le centre-droit, embarrassant, gênant, l’éternel tabou à éviter, ce serpent de mer revenant sempiternellement comme le sparadrap du capitaine Haddock.  Notre famille politique a toujours eu du mal à l’appréhender, avec la peur de tomber dans un discours gauchisant, hostile au progrès et au développement économique à l’instar de Nicolas Sarkozy et de son fameux "l’environnement, ça commence à bien faire".

Les forêts précédent les peuples, les déserts les suivent"

La gauche accapare cette thématique pendant des décennies imposant ses sujets et une certaine vision. Si l’eurodéputé Europe-Ecologie-Les-Verts, Yannick Jadot, est dans une posture d’ouverture, éloigné de tout sectarisme, expliquant qu’il pourrait travailler avec la droite, certains maires écologistes cultivent l’idéologie. Dernier exemple médiatique en date, un conseiller municipal écologiste de Vincennes a refusé de voter une subvention à une association de bateaux à voile pour lutter contre la pollution. Interdire les sapins de Noël et jouer sur les peurs n’est pas une solution viable pour un projet de rassemblement dans l’optique de sauver la "Maison commune".

Réfléchir ensemble à des solutions positives pour la planète tout en conservant pour nos concitoyens un certain niveau de vie est certainement le défi du XXIème siècle. Certes, il convient d’aborder ces sujets cruciaux sous l’angle de la sobriété : sobriété énergétique, sobriété dans nos modes de vie et paradigmes. Mais le défi est avant tout celui de la conciliation entre la préservation d’un certain art de vivre et de la conservation des intérêts de la planète, les deux pouvant aller de pair. Chateaubriand disait "les forêts précédent les peuples, les déserts les suivent." Ces déserts de l’auteur des Mémoires d’Outre-tombe, ne seraient pas uniquement des déserts de sable provoqués par le réchauffement climatique, ils sont aussi la caractérisation de la sécheresse intellectuelle, du rétrécissement du débat et des propositions innovantes. Dans la continuité de la philosophe Simone Weil, défendant "un enracinement", ce "besoin de l’âme", il convient aujourd’hui d’interroger nos rapports à l’écologie donc nos relations à la société tout entière, avec une question finale : quel monde voulons demain ? Doit-on oublier la valeur de liberté et d’initiative pour choisir un univers sans aspérité dicté par la décroissance ? Voilà le véritable choix qui devra s’opérer.

Il est urgent que l’ensemble des familles politiques puissent s’emparer de l’écologie

La droite républicaine a tenté quelques innovations en la matière. Parfois timides, parfois audacieuses mais toujours sans lendemain. En effet, Georges Pompidou, président moderne, ardent défenseur du progrès créa le premier ministère de l’environnement. Il dénonce alors "la crise de la civilisation occidentale", dans son discours de Chicago : "La nature nous apparaît de moins en moins comme la puissance redoutable que l’homme du début de ce siècle s’acharnait encore à maîtriser mais comme un cadre précieux et fragile qu’il importe de protéger pour que la terre demeure habitable à l’homme." C’est encore Pompidou qui militant pour sauvegarde de "la maison des hommes", fait voter en 1973 une loi sur "les espaces boisés à conserver", clamant son amour à la "beauté" ! A cela, on peut ajouter la Charte de l’environnement, inscrivant dans la Constitution que "'chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé", adoptée en 2004 à l’initiative de Jacques Chirac ou encore du Grenelle de l’environnement, organisé en 2007 par Jean-Louis Borloo, ministre de Nicolas Sarkozy. Si ce projet de civilisation dépasse la droite et la gauche et doit rassembler l’ensemble des Français, il est urgent que l’ensemble des familles politiques puissent dialoguer et s’emparer de ce sujet.

Développer les initiatives et les propositions

De nombreuses idées positives peuvent se mettre en place applicables par des maires, des régions, des entreprises :  des corridors écologiques qui permettent aux espèces animales de passer au-dessus des axes routiers, la pollinisation urbaine, des chartes écologiques municipales, des murs végétaux, des bancs connectés écologiques, des chèques-proximité en transformant une partie des tickets restaurant en des bons d’achat auprès des entreprises en circuit-court. Ces propositions développées par le think-tank "Ecologie responsable" sont modestement quelques cailloux dans le domaine de la prospective environnementale. 

Ainsi, selon une étude de septembre 2020 menée par l’IFOP, 53 pourcents des Français pourraient voter pour un candidat écologiste, cette proportion atteignant même 45 pourcents chez les électeurs de droite. Une véritable révolution. A la veille des élections régionales et départementales, de nombreux électeurs se réfugieront dans l’abstention et dans des votes de défiance, exaspérés par des hommes politiques coupés des réalités du terrain et sans idées neuves. Dans ces conditions, il est urgent de repenser un projet écologique cohérent et à visage humain.