Domo compte bousculer le marché français de l'analytics

Domo compte bousculer le marché français de l'analytics Réputée pour sa simplicité d'installation et d'utilisation, la solution de tableaux de bord de la licorne américaine est commercialisée dans l'Hexagone depuis mars. Elle a séduit L'Oréal.

C'est une belle entrée en matière. Pour son arrivée en France en mars, Domo, jeune pousse américaine spécialisée dans le dashboarding, a signé une première référence de poids : L'Oréal. Le groupe de cosmétique va utiliser les solutions de reporting de Domo pour mettre en forme les KPI de toutes ses campagnes réalisées en ligne. Soit 32 marques présentes dans 70 pays. En parallèle, Domo a aussi signé en France une structure plus modeste : Galion. "De la grande multinationale à la PME, l'éventail est large, mais il est très représentatif de la variété des entreprises qui peuvent partager les mêmes besoins", remarque Thomas Becquet, associé chez Censio, le partenaire sur lequel s'appuie Domo en France pour commercialiser ses solutions.

Quelques connecteurs proposés par Domo. © censio

En cours de traduction en français, les outils de Domo servent à mettre en place des indicateurs d'aide à la décision. Domo cible avant tout les directeurs marketing et les DAF. "La traction est très forte en France. L'intérêt suscité par l'outil dépasse nos prévisions", se réjouit Ian Tickle, VP EMEA de Domo basé à Londres. Licorne US partie à la conquête de l'Europe l'année dernière, Domo mise beaucoup sur sa vitesse de déploiement, en promettant d'être plus rapide que beaucoup d'autres solutions d'analytics ou de business intelligence. "Il faut compter à peine 15 jours-hommes pour les projets simples et le double pour les projets les plus complexes", assure Thomas Becquet.

Ce sont les connecteurs qui simplifient grandement cette tâche : ils permettent de faire remonter en quelques clics les données en provenance d'outils tiers, comme Google Analytics, Microsoft Dynamics ou Salesforce, notamment. Domo en propose 450 et la liste continue de s'allonger. Si un connecteur manque, il peut être demandé ou remplacé par des API qui peuvent aussi être une source pour les tableaux de bords de Domo.

Ces derniers peuvent aussi rapidement être mis sur pied. Une version basique de mise en forme est proposée par défaut. Libre ensuite aux utilisateurs de personnaliser les graphiques et les indicateurs. Une app comme Adobe Creator permet même de laisser libre cours à son imagination pour dessiner les tableaux de bord de A à Z. 460 apps de partenaires peuvent aussi enrichir les capacités de la plateforme. Certaines permettent de réaliser des prédictions, de faire remonter des indicateurs concernant les réseaux sociaux etc.

Taillé pour le cloud et le mobile

Tout Domo fonctionne en ligne, car c'est un outil avant tout pensé pour le cloud et pour extraire des données provenant de solutions elles aussi en ligne. Il est possible d'installer Domo en local, et l'utiliser dans une version on-premise. Mais "aucun client n'utilise la version locale en Europe", admet Ian Tickle. Toutes les données de Domo sont hébergées chez Amazon AWS. Soit 24 pétaoctets de données pour l'heure intégralement localisées aux Etats-Unis. Mais cela va changer. A partir de cette semaine, Domo va permettre à ses clients européens de localiser leurs données dans l'UE, au sein d'un datacenter AWS en Irlande.

Pour Ian Tickle, "ce qui fait la force et la singularité de Domo face à ses concurrents, c'est aussi sa dimension collaborative". Les rapports peuvent en effet être commentés et envoyés à des collègues, ou même à des tiers, qui peuvent visualiser les données gratuitement. Chaque utilisateur voulant interroger les données devra en revanche payer 2 à 3 000 dollars. Une nombre minimum d'utilisateurs est requis, entre 10 et 25 selon la formule retenue.

Chaque tableau de bord peut être envoyé, partagé et commenté. © censio

"Parmi les autres atouts de Domo, il y a également sa capacité à émettre des alertes et à très bien s'afficher sur mobile", poursuit Ian Tickle, qui insiste aussi sur la variété des secteurs et des entreprises qui peuvent avoir besoin d'un tel outil. "Josh James, le fondateur de Domo, a créé la start-up car il était frustré par les limites de sa précédente entreprise, Omniture, qui était uniquement concentrée sur le web analytics", raconte le VP, lui-même ancien salarié d'Omniture. Une entreprise rachetée 1,8 milliard de dollars par Adobe. Un chiffre impressionnant qui est pourtant en dessous de la valeur actuelle de Domo, estimée à 2 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds de 130 millions en mars 2016.