Optimiser la rentabilité de chaque siège grâce à l'analyse des données
Connue pour ses faibles marges, l'industrie du voyage et du tourisme figure parmi les secteurs les plus touchés par la pandémie. L'incertitude reste l'obstacle majeur ; les recommandations des autorités gouvernementales freinent la reprise d'activité des entreprises du secteur. Cette situation devrait perdurer encore un certain temps.
La transformation pilotée par les données à travers l’analyse prédictive et prescriptive
Pour les compagnies aériennes comme pour les croisiéristes, les chaînes d’hôtels ou encore les tour-opérateurs, rentabiliser au maximum chaque réservation sera plus décisif que jamais au cours des mois et années à venir. La science et l’analyse des données seront la clé de la reprise dans ce secteur en aidant ces entreprises à comprendre comment réduire les coûts et générer un maximum de revenus, tout en respectant les règles strictes de distanciation physique.
L’industrie du voyage et du tourisme repose en réalité sur une véritable mine de données. Malheureusement, seule une fraction de ces données est aujourd’hui exploitée et, la plupart du temps, à des fins purement descriptives. Cela facilite la compréhension des résultats de l’entreprise pour les décideurs, mais les informations sont souvent disponibles trop tard, et n’offrent pas la pertinence suffisante pour contribuer efficacement au processus décisionnel.
Le secteur doit sortir de cette ornière et, pour ce faire, évoluer d’un modèle d’analyse des données descriptif à prédictif. Seules la science des données et la modélisation prédictive permettent d’établir des scénarios et des prévisions pour mettre en place des plans de relance économique en temps réel en minimisant l’impact sur les opérations. Cette transformation exige cependant de la part des entreprises d’établir une véritable culture de l’analyse pour permettre aux employés en charge des données d’extraire des informations décisionnelles d’un bout à l’autre du processus analytique.
Dans le contexte actuel, les entreprises du voyage et du tourisme ne peuvent pas attendre. L’instauration d’une culture de l’analyse des données n’est plus une orientation pour guider sa réussite future, mais une question de survie. Les entreprises du voyage doivent chercher comment tirer profit rapidement et facilement de la science et de l’analyse des données à l’échelle de leur organisation en plaçant des informations entre les mains de tous ses employés pour en faire des « data workers » et exploiter tout le potentiel de ces données.
Aider les compagnies aériennes à prendre leur envol
Les données et l’analytique peuvent aider les entreprises du voyage à optimiser leurs résultats de nombreuses façons : de l’automatisation des tarifs à l’optimisation de la consommation de carburant, en passant par les plannings du personnel. L’expérience le montre.
Cette méthode a ainsi permis à une grande compagnie aérienne nord-américaine d’économiser près de 100 millions de dollars en carburant, par exemple. Elle y est parvenue en augmentant considérablement l’efficacité de ses prévisions en matière de carburant. Elle a également amélioré la précision des plannings prévisionnels de ses effectifs, qui s’élèvent à plus de 24 000 pilotes, hôtesses et stewards. Un manque d’anticipation des changements quotidiens générait des coûts additionnels de plusieurs centaines de milliers de dollars qui ont pu être éliminés.
Il ne s’agit ici que d’un exemple parmi d’autres de l’aide qu’une plate-forme analytique en self-service peut apporter à des compagnies aériennes. D’autres utilisations en situation réelle incluent la prévision des recettes, l’amélioration des prises de décision concernant la surréservation ciblée, le roulement des agents de nettoyage et la planification ; cette dernière étant particulièrement importante actuellement.
Les compagnies aériennes ne sont pas les seules à pouvoir tirer profit de cette approche. Un voyagiste français a adopté ce système pour optimiser ses opérations. Elle propose la réservation de billets d’avion ou de train et de chambres d’hôtel sur une plate-forme unique. Elle doit donc intégrer des données provenant de diverses sources et créer des factures dans différents formats selon les besoins des clients. Auparavant, deux employés travaillaient à temps plein pour fusionner ces factures complexes. Maintenant, une seule personne est nécessaire, un jour par semaine, pour effectuer cette tâche, ce qui libère du temps pour générer davantage de revenus.
Les aéroports, les hôtels et les restaurants peuvent eux aussi tirer profit d’une culture axée sur l’analyse des données. Elle peut leur permettre d’automatiser le placement ou le prix des chambres, d’optimiser la gestion du personnel et les approvisionnements pour programmer des rotations de nettoyage supplémentaires, de quoi relancer leur activité et mieux résister à l’avenir. Tout cela exige toutefois un savant mélange entre démocratisation des données, automatisation des processus d’entreprise et amélioration des compétences humaines pour transformer chaque data worker en un débusqueur d’opportunités d’amélioration des marges.
Automatiser les processus d’entreprise pour fournir aux salariés même inexpérimentés un accès rapide et direct aux données critiques permettra aux entreprises du voyage de tirer un meilleur profit de leurs ressources clés que sont les données et le personnel. Le pouvoir de l’analyse va bien au-delà de la capacité du secteur du voyage et du tourisme à affronter la tempête, il peut également être un moteur important pour identifier les futures faiblesses et s’y préparer.