IBM-Apple : un partenariat ambitieux, avec encore peu de résultats en France

IBM-Apple : un partenariat ambitieux, avec encore peu de résultats en France L'offre issue de l'alliance IBM-Apple compte, pour l'heure, une référence en France. IBM explique que les projets sont rares, et pourquoi le partenariat a mis du temps à se concrétiser.

En juillet 2014, les patrons d'Apple et d'IBM, Tim Cook et Virginia Rometty, annonçaient avoir noué un partenariat qui devait "transformer la mobilité en entreprise". iDevice et apps pensées pour certains professionnels devaient, en conséquence, être poussés par les deux géants IT sur le marché B2B. Big Blue devait plus précisément apporter à Cupertino sa bonne connaissance de l'entreprise et de ses besoins, mais aussi sa force de frappe commerciale et son savoir-faire en matière d'analytics et de développement. Objectifs pour Apple : mieux pénétrer les entreprises, et si possible améliorer les ventes, fléchissantes, d'iPad au passage.

Exemple  d'app développée pour une compagnie aérienne.© Apple

Le résultat s'est un peu fait attendre, mais quelques mois après l'annonce, 10 applications voyaient le jour, spécialement conçues pour séduire les pros de certains secteurs professionnels bien particuliers (retail, aérien, banque…). Les premiers noms de clients sont ensuite tombés : en mars, IBM expliquait que 50 clients s'étaient déjà portés volontaires, et citait plusieurs belles références comme Air Canada, American Eagle Outfitters ou Citi. Aujourd'hui, la liste s'est élargie : Coca-Cola Amatil, Japan Post, Rimac, Vodafone NetherlandsAbu Dhabi Islamic Bank, Bosch BSH et SAS font partie des références que Big Blue met aussi volontiers en avant.

Une app en cours de développement chez AXA

Et en France ? Un an et demi après le lancement du partenariat, IBM France peut faire valoir actuellement une unique référence sur le sol hexagonal : AXA. Lancé au dernier trimestre 2015, le projet porte sur un développement d'application qui doit être terminé au premier trimestre 2016. AXA était, de plus, déjà équipé d'une flotte d'iPad, et même d'outils pour gérer cette flotte - qu'IBM n'a donc pas eu besoin de lui apporter.

"L'idée est d'accompagner les grandes entreprises dans leur transformation" (Xavier Berberian, IBM France)

IBM France souhaite évidemment faire mieux, mais n'est pas surpris de ce premier résultat. A en croire Big Blue, les entreprises ciblées ne sont pas si nombreuses. "Nous n'adressons pas les PME avec une offre d'app sur étagère. L'idée est d'accompagner une grande entreprise dans la transformation que peut apporter la mobilité. Il s'agit de projets complexes de transformation, des projets uniques, et personnalisés. Les applications mobiles impulsées par ce partenariat ne doivent pas être des dérivées de ce qui existe sur desktop, mais bien partir d'une feuille blanche", explique au JDN Xavier Berberian, directeur commercial MobileFirst d'IBM France. Les projets éligibles sont donc limités, et "prennent du temps, c'est normal", explique le responsable d'IBM. Il admet toutefois que c'est peut-être "un peu plus lent ici", en France, notamment à cause d'un manque d'agilité.

Une offre qui peut être "as a service"

Restent une belle ambition, intacte, et une offre très complète. IBM compte en effet sur ce partenariat pour pousser de nombreux produits et services de son portefeuille : conseils et assistance à la conception de projet, intégration au SI, services analytics, mais aussi outils de gestion de flotte, couche de sécurité... En plus, donc, du développement d'applications sur différents form factors (iPad, iPhone mais aussi iPad Pro, iPhone +, et même Apple Watch). L'offre peut être commercialisée sous une forme "as a service", par utilisateur et par mois - application, iDevice et maintenance inclus. Un service de support "Apple Care" spécial a aussi été mis au point pour les entreprises  dans le cadre du partenariat.

Le CAC 40 visé

De nombreux grands comptes ont évidemment été approchés en France. Des discussions sont encore en cours. Parfois, il s'agit de déterminer ce qu'IBM peut apporter quand le prospect s'est déjà lancé dans le développement d'applications mobiles, mais en interne. Ou quand l'entreprise a plutôt préféré miser sur Android ou Windows - des cas réellement rencontrés chez des entreprises du Cac 40

"Désormais plus de références en Europe qu'aux Etat-Unis"

De plus, tient-on aussi à faire valoir chez IBM, le partenariat suit une progression exponentielle. "Les premiers démonstrateurs ne sont arrivés qu'en décembre 2014, lorsque les premières apps ont été révélées. Il n'y avait pas vraiment d'asset avant. Le nombre d'app est ensuite passé à plusieurs dizaines. Il a atteint les 100 en décembre dernier. Cela a peut-être pris un peu de temps, mais l'asset est désormais prêt, et il s'est beaucoup construit sur ces six derniers mois", tient à souligner le directeur commercial MobileFirst d'IBM France.

Enfin, IBM France parle d'un partenariat qui mobilise des équipes mixtes, réparties dans le monde entier : en Inde, à Toronto… et même à Cupertino (qui peut intervenir pour le "design thinking", assure Big Blue). Le partenariat est donc mondial, et dépasse les frontières de Hexagone. Il y a même une "forte implication des équipes européennes" d'après Xavier Berberian, qui affirme d'ailleurs que le partenariat compte "plus de références en Europe qu'aux Etat-Unis".