Datadog rachète la start-up parisienne Madumbo et se renforce dans l'IA

Datadog rachète la start-up parisienne Madumbo et se renforce dans l'IA La plateforme franco-américaine de monitoring d'applications cloud enrichit son portefeuille fonctionnel d'une technologie taillée pour automatiser le test de sites web.

Après le rachat en 2017 de Logmatic.io, start-up parisienne spécialisée dans la gestion des logs applicatifs, Datadog poursuit sa stratégie de croissance externe. L'éditeur franco-américain expert en monitoring et gestion de la performance des applications cloud met la main sur Madumbo. Cette jeune pousse parisienne développe une technologie d'IA pour automatiser le test d'applications web. Les modalités financières de l'opération ne sont pas communiquées. L'équipe de Madumbo, d'une dizaine de personnes, va rejoindre la R&D de Datadog basée à Paris. "Nous avons quadruplé les effectifs de Logmatic.io depuis son rachat (la société comptait à l'origine une vingtaine de salariés, ndlr). Notre objectif est d'en faire de même avec Madumbo", confie Olivier Pomel, CEO de Datadog.

Datadog n'a pas attendu cette annonce pour intégrer la solution à sa plateforme. Madumbo automatise la création des scripts de test tout au long du cycle de vie d'un site, de sa programmation initiale à sa maintenance. Elle fait appel à l'IA pour analyser les développements et évolutions réalisées au sein des interfaces web (changement de couleurs, nouveaux boutons, nouvelles navigations…) et générer les processus de test en conséquence. Plus besoin de les préparer à la main. Comme pour Logmatic.io, les fonctionnalités de Madumbo ont été fondues dans la console de Datadog et sa base de données intégrée à celle de ce dernier.  "Un deuxième produit reposant sur la technologie Madumbo devrait être lancé d'ici la fin du premier trimestre", confie Olivier Pomel.

"Nous étudions plusieurs dossiers d'acquisition potentielle par semaine"

Datadog compte désormais près de 1 000 salariés, contre 500 il y a un an. "Notre R&D se répartit principalement entre Paris avec 150 ingénieurs et New York avec près de 230 ingénieurs", précise Olivier Pomel. Au total, Datadog a levé 148 millions de dollars depuis sa création en 2010. La société ne communique pas ses résultats financiers, mais réalise une croissance annuelle à trois chiffres. Revendiquant quelques 7 000 clients (parmi lesquels Asana, AT&T, eBay, Samsung, T-Mobile ou Zendesk), Datadog se concentre avant tout sur le monitoring de systèmes hébergés sur des clouds publics (principalement AWS, Microsoft Azure et Google Cloud Platform) et privés (vSphere, OpenStack, OpenShift, Mesosphere, CloudFoundry, et Kubernetes - vers lequel Datadog vient d'ailleurs de basculer son infrastructure).

Pour la suite, la société d'Olivier Pomel affiche deux objectifs prioritaires. Le premier : étendre ses forces de vente en Asie, aux Etats-Unis et en Europe. Le second : capitaliser sur ses équipes de R&D en forte croissance pour accélérer le développement de nouveaux produits d'ici deux ans. Datadog entend couvrir à terme l'ensemble des besoins en monitoring et qualité applicative, des entrailles de l'infrastructure jusqu'à la performance perçue par l'utilisateur final et la gouvernance des systèmes cloud.

La société gardera un œil sur de nouvelles pépites à acquérir. "Nous avons une liste de sujets en tête. Nous étudions plusieurs dossiers d'acquisitions potentielles par semaine", confie Olivier Pomel, avant de pondérer : "Une opération pour aboutir implique un bon alignement, en termes technologique, culturel, de feuille de route de R&D. C'est un fin cocktail." Enfin pour le CEO, aucune nouvelle levée de fonds n'est pour l'heure à l'ordre du jour, et la rentabilité n'est pas un objectif immédiat même s'elle pourrait être atteinte très rapidement. "Entrer en bourse demeure un objectif à terme", confie pour finir le CEO.