René Bonvanie (Serena) "Nous proposons un clone parfait de Microsoft Project"

Avec un modèle de distribution évoluant vers le SaaS et l'Open Source, l'éditeur a pris des risques. Serena fonde également beaucoup d'espoir dans sa nouvelle ligne de mashups.

Pourquoi miser aujourd'hui sur le SaaS et l'Open Source pour vous différencier ?

Serena fournit historiquement des applicatifs destinés à être internalisés mais s'est effectivement positionné de façon plus récente sur la fourniture d'applications SaaS dans le domaine de la gestion de portefeuilles de projets. C'est ce qui nous a amené à procéder au rachat de Pacific Edge Mariner. Mais nous avons également effectué un virage récent vers l'Open Source, en octobre dernier en mettant la main sur Projity.

Les deux offres ont vocation à se compléter : alors que Mariner a servi de base de départ à notre offre SaaS, Projity de son côté nous a ouvert les portes du marché très prometteur de la gestion de projet Open Source. Ces deux offres répondent à une demande client forte dans la mesure où notre offre SaaS représente aujourd'hui 50% de notre activité de gestion de projet avec plusieurs centaines de clients actifs dans le monde, tandis que nous avons déjà enregistré 1 million de téléchargements de notre offre Open Source Projity.

Nous avons eu la volonté stratégique de nous positionner sur ces deux modèles économiques. Car d'un côté, nous proposons un clone parfait de Microsoft Project et de l'autre un produit Open Source accessible et paramétrable à volonté, et proposé en téléchargement gratuit.

Quels sont les atouts des outils de gestion de projet Open Source ?

Ce que l'on a pu constater sur le terrain c'est que de plus en plus d'entreprises basculent vers l'Open Source, surtout dans la période actuelle car elles sont motivées par la recherche de tous les moyens possibles pour faire baisser leurs coûts. On le voit également, l'Open Source se démocratise et devient une tendance forte du marché, pas seulement de la gestion de projet d'ailleurs. Il apporte aux entreprises une économie de coûts de licence et une facilité de gestion en termes d'infrastructures.

"Nos mashups constituent un signe fort de notre engagement dans l'Open Source"

Par ailleurs, beaucoup d'entreprises emploient des technologies Open Source comme PostegreSQL pour leur système de gestion de base de données, une distribution Linux pour leur système d'exploitation ou encore un serveur d'application JBoss. C'est pourquoi nous avons souhaité proposer une compatibilité complète de Projity avec ces briques technologiques qui bénéficient qui plus est d'une stabilité aujourd'hui éprouvée.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les entreprises qui utilisaient massivement des technologies Oracle et Microsoft il y a 5 ans évaluent actuellement l'opportunité de migrer vers ce type d'environnement libre, ce qui ouvrira les vannes, entre autres, au marché de la gestion de projet Open Source. Ce ne sont pas que les petites entreprises qui sont concernées par cette évolution. Les moyennes et les grandes le sont aussi et certains de nos clients comme Citibank ou General Electric le montrent parfaitement.

Quel bilan dressez-vous de votre offre de mashups 6 mois après son lancement?

Notre activité demeure centrée sur la gestion applicative, la gestion des configurations, de la demande et des exigences dans lesquelles la gestion de projet tient une place stratégique. Mais cela ne nous a pas empêché il est vrai de nous lancer dans la fourniture d'applications de mashup, dans la lignée de notre axe de développement autour des technologies Web 2.0 et du SOA.

Les 13 offres de mashups sous licence Creative Commons que nous avons lancées il y a 6 mois ont constitué une étape très importante de notre développement, et sont un signe de l'engagement que nous avons pris dans le domaine de l'Open Source. D'ailleurs, les entreprises qui souhaitent recourir à nos mashups peuvent utiliser le schéma de la structure du code de l'application et l'employer ensuite librement. La seule contrainte étant de faire référence à cette licence pour exploiter le produit.

Nos partenaires ont lancé à cette occasion une cinquantaine d'applications dérivées de nos mashups et certains de nos clients ont commencé à les implémenter également. Aussi bien dans le domaine de la gestion applicative que des processus que pour répondre à des besoins fonctionnels métiers liés à la DRH, aux ventes et au marketing... Les mashups rencontrent un succès notable car ce sont des applications à part entière qui peuvent s'intégrer très rapidement et sans contrainte aux systèmes de gestion de l'entreprise comme celui du personnel ou encore du help-desk.

René Bonvanie est vice-président marketing de Serena.