L'inactivité explose les coûts d'exploitation des datacenters

Dépenses inutiles et temps perdus gangrènent l'exploitation des centres de données. Pour les entreprises qui s'en moquent, la facture est salée et avoisine les 3 millions de dollars par an.

Menée auprès de 125 organisations publiques et privées dans le monde, l'étude Datacenter Downtime : How Much Does It Really Cost ? d'Aberdeen lève le voile sur ce qui a pendant longtemps été un tabou des DSI : les coûts d'exploitation des centres de données (datacenters).

Premier enseignement, et non des moindres : seulement 3% des répondants rapportent des taux de fonctionnement de leurs datacenters de 100%, sachant qu'ils sont à peine plus nombreux (4%) à afficher un taux de type "five nine" (99,999%).

D'autres indicateurs, plus granulaires, ont également été mis en évidence grâce à la classification originale en trois catégories des entreprises réalisée par Aberdeen, en fonction de leur niveau de maturité face aux enjeux de performance de la gestion de leurs datacenters.

Les entreprises qui n'ont pas mis en place un suivi de leur SLA risquent de le regretter

Tout d'abord "les bons élèves", affichant moins d'une interruption de fonctionnement par an, un temps moyen de recouvrement inférieur à 1 heure et 95% de disponibilité des SLA, les entreprises dites "dans la moyenne du marché" avec 2 interruptions de fonctionnement en moyenne par an, un temps de recouvrement de 4 heures et 90% de disponibilité des SLA.

Et enfin, la catégorie des "à la traîne" pour laquelle on recense plus de 2 interruptions de fonctionnement dans l'année, des temps de recouvrement proche des 5 heures, couplés à une absence (ou méconnaissance) de mesure des taux de disponibilité des SLA.

La première catégorie de répondants affiche ainsi des temps de reprise d'activité 6,5 fois supérieurs à ceux enregistrés par la dernière catégorie d'entreprises. Alors que le temps moyen pour retrouver un fonctionnement opérationnel du datacenter de 100% est d'1,3 heure pour les "bons élèves", elle grimpe à 8,4 heures pour les entreprises "à la traîne", sachant qu'elle se situe à 4,7 heures pour celles "dans la moyenne du marché".

Des coûts d'interruption de fonctionnement qui peuvent être multipliés par 40

Outre les temps de reprise d'activité, les durées maximales d'interruption par évènement varient très fortement en fonction de la maturité des entreprises face aux enjeux de gestion de leurs datacenters : de 2,4 heures pour les premières, à 7,3 pour celles se situant dans la moyenne du marché, elle atteint 14,5 heures pour les entreprises "à la traîne".

En ce qui concerne les coûts totaux des interruptions annuelles, ils peuvent atteindre des sommets pour les entreprises "à la traîne" : 2,88 millions de dollars par an. Soit un coût quasiment deux fois plus important que pour les entreprises "dans la moyenne du marché" qui est d'1,55 million de dollars et... 40 fois plus que les 72 000 dollars dépensés par les entreprises les plus en avance.

Afin d'appréhender dans les meilleures conditions possibles la gestion de son centre de données et de ne pas être pris au dépourvu, Aberdeen n'est pas avare de recommandations. Le cabinet pointe en effet la nécessité d'un suivi à la loupe des coûts des durées d'inactivité tout comme celui d'être au clair sur ses plans de route de reprise d'activité, au plus haut niveau de l'organisation, sans négliger les immanquables et précieuses phases de test.