Piratage logiciel : 2,7 milliards de dollars de manque à gagner en France en 2008

A l'occasion de la journée de la contrefaçon, la Business Software Alliance publie une étude sur l'évolution de la contrefaçon logicielle. En baisse de 1 point comparé à 2007, le taux de logiciels piratés s'élève à 41% dans l'Hexagone en 2008.
Selon une étude publiée par IDC, et commanditée par la Business Software Alliance (BSA) à l'occasion de la journée nationale de la contrefaçon (le 11 juin 2009), "le piratage de logiciels sur micro-ordinateurs (PC) est passé de 42% à 41% en France entre 2007 et 2008".

"Nous constatons une tendance baissière dans notre pays, mais la France reste largement au dessus de la moyenne européenne de la contrefaçon logicielle qui se situe à 35%", analyse Natacha Jollet-David, porte-parole du BSA en France. Selon l'étude, les pays qui connaissent les plus forts taux de piratage en Europe sont la Grèce (57 %), Chypre (50 %) et l'Italie (48 %). "Parmi les pays où le piratage est le plus bas, on retrouve le Luxembourg (21 %) et l'Autriche (24 %), suivis de la Belgique, du Danemark, de la Suède et de la Suisse (25 %)."

L'origine de cette spécificité Hexagonale ? "A la différence du Nord de l'Europe, les pays du sud sont plus enclins à ce type de comportement, ce qui pourrait s'expliquer par un facteur culturel", commente Natacha Jollet-David. Autres explications de la porte-parole du BSA : la présence en France d'un tissu de PME et TPE particulièrement important, comparé à beaucoup d'autres pays. Des acteurs qui, à la différence des grandes entreprises et des grands groupes, ne sont pas forcément bien sensibilisés à l'importance de mettre en place une gestion des licences logicielles.

"A partir du moment où un logiciel est installé dans un entreprise sans que celle-ci n'en possède la licence, il s'agit d'une contrefaçon, c'est-à-dire une copie non-autorisée d'une œuvre",  rappelle Natacha Jollet-David. C'est au chef d'entreprise de s'assurer de la conformité légale de son système d'information en matière de licence d'utilisation.

Regroupant des éditeurs de logiciels de toutes tailles, le BSA ne cesse de sensibiliser les entreprises à cette problématique, qui représente un enjeu central pour ses membres. Le piratage de logiciels engendre en effet un manque à gagner important pour l'industrie du logiciel, selon le BSA. D'après l'étude d'IDC, il est passé en France de 2 601 millions de dollars en 2007 à  2 760 millions de dollars en 2008.

Pour se faire accompagner dans leur démarche de mise en conformité, les PME et TPE peuvent se tourner vers leurs propres prestataires informatiques, voire les chambres de commerces qui développent souvent un accompagnement autour de cette question. "Les experts comptables peuvent également intervenir sur cet aspect, et prodiguer des coneils en matière de gestion logicielle", complète Natacha Jollet-David.