Les DSI du CAC40 dressent leur classement des solutions Open Source

Dans son dernier rapport, le Cigref dresse une matrice des solutions libres les plus utilisées dans les grandes entreprises françaises. Parmi les solutions les mieux notées : Tomcat et OpenTrust.

Dans son dernier rapport intitulé "Maturité et gouvernance de l'Open Source", le Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises), qui regroupe les principaux groupes du 40CAC, s'interroge l'évolution de la place des technologies Open Source dans la stratégie d'entreprise et ses implications pour la DSI.

Parmi les principales problématiques abordées, on recense notamment celles de la gouvernance de l'Open Source, de la migration des entreprises vers Open Source ou encore de la perception de la maturité de l'Open Source dans les grandes entreprises.

"Depuis 2007, la maturité des entreprises vis-à-vis de l'Open Source s'est encore élevée. L'Open Source est très présent dans les infrastructures où il a fait ses preuves et les motivations sont en train de se déplacer vers les couches applicatives et fonctionnelles", peut-on lire dans le rapport.

Pour étayer son affirmation, le Cigref a notamment été amené à réaliser une enquête menée auprès de 19 grandes entreprises de différents secteurs d'activité, et dont les équipes s'intéressent de près à l'Open Source, et/ou ont déjà mis en œuvre de telles solutions. Au total, 13 catégories d'outils ont pu être déterminées (pour un total de 270 outils cités) parmi lesquelles : le collaboratif, la mobilité, le développement, la sécurité, la bureautique, les outils métiers, l'administration, OS... Pour chacune, les entreprises ont indiqué les solutions qu'elles ont explorées ou mises en oeuvre en précisant pour chacune le niveau de maturité estimé (sommeil, éveil, croissance ou maturité).
 

Parmi les solutions - pas ou plus Open Source mais perçus comme tel par les DSI - ayant obtenu les niveaux de maturité les plus élevés, sur un total de 50, on trouve notamment Tomcat, OpenTrust PKI, Bind, Apache, Mantis, SuSE, Subversion, Eclipse ou encore Postfix et JBoss. A l'inverse, certaines solutions Open Source sont ressorties à la traîne. Cela a été le cas par exemple pour Jasper, Pentaho, Jahia, OpenWorkbench, Ubuntu, Chrome, Android, Gantt Project, ou encore Zimbra et OpenOffice.org.

 
Le tableau de maturité des 50 outils Open Source les plus souvent cités par les grandes entreprises
Position - Noms Moyenne Position - Noms Moyenne
Source : CIGREF
1 / Tomcat 4.00 26 / Trac 3.00
2 / Open Trust PKI 4.00 27 / Liferay 2.40
3 / Bind 4.00 28 / Maven 2.80
4 / SuSE 3.60 29 / MediaWiki 2.67
5 / PostFix 3.50 30 / Selenium 2.50
6 / Eclipse 3.53 31 / Drupal 2.00
7 / Mantis 3.67 32 / OpenProject 2.33
8 / Cacti 3.33 33 / VNC 2.50
9 / RedHat 3.36 34 / Linux 2.36
10 / Apache 3.75 35 / Talend 2.67
11 / Subversion 3.56 36 / Xen 2.40
12 / OCS GLPI 3.25 37 / Thunderbird 2.33
13 / Nagios 3.07 38 / Google Apps 2.00
14 / JBoss 3.50 39 / Jabber 2.00
15 / Open LDAP 3.13 40 / Chrome 1.50
16 / PostgreSQL 3.00 41 / Alfresco 2.25
17 / CVS 3.25 42 / OpenOffice.org 1.98
18 / Joomla 3.00 43 / Android 1.67
19 / eZ Publish 2.75 44 / Gantt Project 1.67
20 / Filezilla 2.67 45 / OpenWorkbench 1.50
21 / Firefox 2.71 46 / Ubuntu 1.50
22 / Birt 3.00 47 / Zimbra 1.75
23 / Hudson 3.25 48 / Jahia 1.50
24 / MySQL 2.73 49 / Pentaho 1.33
25 / WordPress 2.67 50 / Jasper 1.25

Autre élément abordé par le Cigref : les projets de déploiement d'OpenOffice.org. Parmi les motivations mises en avant par les différentes organisations publiques et privées interrogées par le Club, certaines sont liées à un changement de stratégie, d'évolution des usages ou encore (et toujours) à une volonté de réduire les coûts. Des raisons qui restent en tout cas éloignées d'une volonté d'émancipation par adhésion à la philosophie du libre, bien au contraire.

"Les entreprises ont la volonté de s'inscrire dans une stratégie de prise en compte des logiciels libres comme alternative aux solutions propriétaires à chaque fois que cela est pertinent. Il n'y a pas d'idéologie mais seulement du pragmatisme vis-à-vis des solutions disponibles, ouvertes ou propriétaires", précise le rapport.

Note à l'attention de nos lecteurs : contactée par Olivier Guilbert, P-DG d'Open Trust, ce dernier a informé la rédaction "qu'Open Trust n'est plus en Open Source depuis 2005, nous avons investit plus de 150 années hommes de R&D pour développer la première infrastructure de confiance du marché sur un modèle d'éditeur propriétaire".