Octobre 2020, Slack devient une plateforme de collaboration à 360°
A l'occasion de Frontiers, son événement clients qui se tient en ligne du 7 au 9 octobre, Slack lève le voile sur sa nouvelle stratégie produit. Après s'être mue en plateforme (d'applications) en 2019, la messagerie d'équipe renforce son positionnement sur ce terrain. Objectif affiché : s'imposer comme un environnement à 360° intégrant à la fois les applications tierces, mais aussi les collaborateurs dans toutes leurs dimensions ainsi que les partenaires des organisations. "L'enjeu est de parvenir à se connecter via Slack comme dans le monde réel", compare Ilan Frank, vice-président du produit de l'entreprise de San Francisco.
Première brique de l'édifice : Workflow Builder. Lancée en 2019, elle s'articule autour d'une console de modélisation graphique conçue pour créer des workflows sans avoir à manipuler de code. Des processus qui permettent de recueillir des informations par le biais d'un formulaire, invoquer une application RH via un trigger, diffuser des documents, etc. "Il peut s'agir par exemple de gérer l'accueil d'un nouveau salarié qui pourra ainsi partager ses souhaits en matière d'équipements informatiques et accéder aux procédures d'intégration", explique Ilan Frank. Slack revendique à ce jour 515 000 workflows créés via Workflow Builder par un total de 175 000 utilisateurs, donc 77 % sont de profils non-techniques.
Des workflows multi-applications
Lors de l'événement Frontiers, Slack introduit la possibilité d'intégrer plusieurs applications au sein d'un même workflow. La nouveauté est disponible dès aujourd'hui. Concrètement, Workflow Builder peut désormais orchestrer un flux avec des étapes intégrant chacune une brique tierce. "Si vous créez un processus de help desk, une première étape collectera les demandes faites via un canal Slack et les transmettra à Jira ou Zendesk. Puis, une notification sera envoyée dans Slack depuis ces applications à l'équipe de support pour la prise en charge. Il ne s'agit pas de simples triggers d'invocation mais bien de véritables connexions avec des échanges de data", détaille Ilan Frank.

En parallèle, Slack propose quatre applications pré-intégrées à Workflow Builder : Datadog, PagerDuty, Polly et Zapier. En coulisse, une API est ouverte pour permettre aux éditeurs et clients de lancer des passerelles vers d'autres logiciels. Egalement sorti pour l'occasion, un mode websocket est dessiné pour sécuriser les intégrations développées dans ce cadre avec des systèmes IT internes, transitant par des points de terminaisons HTTP. D'ici la fin de l'année, Slack entend lancer un programme de certification couvrant la conformité des applications en question avec les normes de sécurité et de gouvernance des données, telles ISO / IEC 27001. Il s'accompagnera d'un service de certification payant au sein de l'App Directory de Slack, qui, rappelons-le, compte à ce jour plus de 2 000 outils.
Des messages directs avec les partenaires
Lancé en version finale en juin dernier, Slack Connect ouvrait déjà la messagerie collaborative et ses canaux aux échanges inter-entreprises, avec la possibilité de prendre en charge jusqu'à 20 organisations externes. De 42 000 entreprises utilisatrices, il vient de passer le cap de 56 000. Pièce maîtresse de la plateforme pour gérer les liens avec les partenaires, Slack Connect fait partie des développements prioritaires de Slack. Le Californien compte ouvrir l'environnement à l'échange de messages directs début 2021. "De quoi commencer à communiquer avec un interlocuteur extérieur également équipé de Slack sans avoir à configurer un canal Slack. Il peut s'agir de signer un accord, conclure une vente, gérer le support client, etc.", indique Ilan Frank.

En vue de sécuriser les échanges externes, Slack prévoit aussi d'introduire début 2021 un label pour identifier les structures dont le compte a été vérifié. "Ce dispositif est similaire au badge Twitter pour les pages de célébrités. Il permet de s'assurer que les organisations partenaires sont bien réelles et qu'elles ne renvoient pas à des comptes frauduleux, que ce soit au sein des canaux ou dans le cas des messages directs. L'objectif est notamment d'éviter le phishing", souligne Ilan Frank. A cela s'ajoutera la possibilité pour l'administrateur de définir des politiques de droits d'utilisateurs pour préautoriser la création de canaux de communication avec des organisations de confiance.
Visio asynchrone et audio collaboratif
Sur le plan de la collaboration à distance, Slack a évidemment beaucoup appris de la crise du Covid-19. "Des vidéoconférences qui se suivent toute la journée sur un rythme quotidien sont particulièrement épuisantes", estime Ilan Frank. "D'un autre côté, on manque d'interactions non-planifiées, spontanées, qui aident à prendre des décisions rapides et à susciter de nouvelles idées."
Pour comprendre les enjeux du télétravail, Slack a lancé un baromètre trimestriel. Baptisé Remote Employee Experience Index, il se base sur une enquête auprès de 9 000 professionnels basés aux Etats-Unis, en Europe et en Australie. Sa première édition est publiée à l'occasion de l'événement Frontiers. Résultat : les répondants sont globalement plus satisfaits de travailler à distance plutôt que sur site. L'équilibre entre travail et vie privée arrive en tête des avantages les plus souvent cités dans ce contexte. En revanche, l'élément qui fournit le moins de satisfaction en télétravail est le sentiment d'appartenance à l'entreprise.

Face à ces constats, Slack planche sur une fonctionnalité de vidéo asynchrone. "Nous sommes en train de la tester. Elle permettra d'enregistrer une story vidéo à l'aide d'un ordinateur de bureau ou d'un smartphone pour faire passer un message rapide. Elle pourra être consultée par l'équipe en fonction des disponibilités de chacun sans avoir à passer par une visioconférence. Elle pourra également montrer ce que vous avez relevé le matin sur les réseaux sociaux", pointe Ilan Frank.
Dans la même logique, l'éditeur californien envisage la possibilité de lancer spontanément des échanges audio dans un canal Slack. "L'objectif serait par exemple d'organiser un standup meeting ou encore d'échanger vocalement en vue de répondre rapidement à un incident", complète Ilan Frank. Autre cas d'usage envisagé : lancer une conversation sur de nouvelles idées qui pourrait se transformer en brainstorming. Pour Slack, cette option peut contribuer à générer "un flux créatif", y compris dans le cas où l'équipe est déportée à domicile. Une idée qui retient l'attention quand on sait que le travail à distance peut nuire à la créativité. Pour l'heure, vidéo asynchrone et communication audio sont encore au stade de prototypes précise Slack.