Les grands chantiers de la transformation numérique des PME

Les grands chantiers de la transformation numérique des PME La transformation numérique n'est plus l'apanage des grandes entreprises. Les outils qui ont permis aux grands groupes de réussir cette transition sont de plus en plus abordables pour les PME.

Après une phase de numérisation des processus dans les grandes entreprises, c'est au tour des PME de s'y mettre, alors que les outils qui permettent cette transformation leur sont de plus en plus accessibles, aussi bien en termes de prix que de facilité de déploiement. Voici les chantiers prioritaires à mettre en place.

Dépoussiérer la compta

Qu'il s'agisse d'applications dont elles sont clientes, ou de fournisseurs, les PME sont de plus en plus confrontées aux factures électroniques. Sans un outil pour les centraliser, le travail peut devenir chronophage pour le comptable de l'entreprise. Des plateformes permettent d'enregistrer toutes les factures et d'en extraire des données sur la situation de l'entreprise. "Lorsqu'une entreprise regarde ce que lui envoie son expert-comptable, elle a seulement la vision de sa situation financière actuelle, mais pas forcément la vision future compte tenu des factures à payer et des rentrées d'argent prévues," explique André Brunetière, directeur R&D et produit chez Cegid. "Avec ces outils, l'entreprise sait mieux où elle en est et comment agir : par exemple en relançant les clients qui n'ont pas payé leurs factures ou en retardant certaines dépenses", poursuit-il.

Automatiser les finances et les RH

La prochaine étape pour les entreprises ayant déjà mis en place les processus évoqués précédemment sera d'automatiser une grande partie du travail de vérification des services paie et RH. "On utilise de plus en plus des algorithmes classiques ou de machine learning (intelligence artificielle, ndlr) pour supprimer quasi totalement le travail de saisie et de contrôle de base," précise André Brunetière. "Le travail des services finance et RH ne sera plus de contrôler les résultats, mais de s'en servir pour analyser plus finement l'activité. Auparavant, l'utilisateur était client du système d'information, aujourd'hui il devient analyste des résultats du système d'information."

Se doter d'outils de gestion de carrière

Dans les secteurs où le nombre de professionnels disponibles est inférieur au nombre d'offres d'emplois, les salaires tendent à augmenter et la fidélisation des salariés devient un enjeu majeur pour les entreprises. D'autant que cette situation de tension entre offre et demande peut être récente. Résultat : un salarié entré il y a dix ans dans l'entreprise à l'époque où le job était moins prisé peut se retrouver moins bien payé qu'un nouveau recruté en période de pénurie. C'est le genre d'inégalités entre salariés que les outils de gestion de carrière peuvent aider à corriger, tout en permettant de garder un œil sur les formations, que les employeurs doivent financer mais qui ne sont pas toujours effectuées par les salariés. Le prix et le temps de déploiement de ces solutions ont énormément baissé, les rendant à présent accessibles aux PME après leur généralisation dans les grandes entreprises. 

Numériser les processus pour doper la productivité

Le numérique permet aussi des gains de productivité en automatisant ou standardisant certaines tâches rébarbatives. Par exemple l'élaboration des devis dans les activités de services, ou la gestion de la production manufacturière. "On passe moins de temps sur l'écran à entrer les informations pertinentes et plus sur l'objet réel de son travail", résume André Brunetière. "Ces gains de temps vont encore progresser dans les années à venir grâce à la synthèse vocale", ajoute-t-il. Par ailleurs, l'ensemble des processus décisionnels d'une entreprise peuvent être rassemblés au sein d'une même interface numérique, qui intégrera les différentes applications, documents et utilisateurs impliqués dans ces processus. Dans certains cas peu complexes, les prises de décision peuvent même être automatisées lorsque des conditions prédéfinies sont remplies, par exemple pour déclencher le paiement d'un prestataire après réception de la commande.  

Renforcer sa présence en ligne

L'importance d'exister en ligne est devenue manifeste pour nombre de petits commerçants avec le covid. La création de sites e-commerce ou de marketplaces est devenue de plus en plus simple et abordable grâce à l'arrivée de nombreux prestataires spécialisés en marque blanche. Mais l'e-commerce n'est pas le seul chantier à mettre en place pour augmenter sa présence en ligne. Pour les entreprises de services, un travail de fond sur l'optimisation du référencement (SEO) peut également apporter une exposition à de nouveaux clients. "Avant même de mieux comprendre les prospects, il faut mieux comprendre les clients qu'on a déjà et pourquoi ils ne reviennent pas. Le numérique rend ce travail beaucoup simple grâce à de nouvelles données disponibles sur le sujet," complète André Brunetière.

Migrer ses données dans le cloud

L'abandon de l'hébergement local pour des solutions cloud est déjà largement entamé dans les grandes entreprises. "Chez les PME qui peuvent télétravailler, nous avons vu une très forte accélération du passage dans le cloud depuis le covid, car l'accessibilité des données à distance permet de travailler plus facilement depuis n'importe où", raconte André Brunetière. L'autre grand intérêt de passer au cloud est l'accès aux outils d'analyse de données à base d'intelligence artificielle qui viennent avec des solutions d'hébergement. Et c'est là que réside tout l'intérêt de cette mutualisation du stockage de données pour une PME, estime André Brunetière. "Il faut énormément de données pour entraîner ces algorithmes, celles d'une seule PME ne sont pas suffisantes. Grâce au cloud, nous pouvons créer des entrepôts regroupant les données anonymisées de nombreuses entreprises, afin d'entraîner les algorithmes sur une plus grande masse données."