Six conseils pour déployer une stratégie no code

Six conseils pour déployer une stratégie no code Du choix des applications à l'accompagnement des utilisateurs en passant par la sécurité, le point sur quelques bonnes pratiques en vue de mettre en œuvre le développement sans code.

Le no code ne cesse de faire parler de lui. Il faut dire que le développement d'application sans code promet des ROI potentiellement pharaoniques (lire l'article No code : la promesse d'un retour sur investissement de 1000%). Pour mettre toutes les chances de réussite de son côté, la mise en œuvre d'une telle approche implique néanmoins de la méthode. Le no code nécessite évidemment de choisir des outils adéquats, mais aussi de se doter de dispositifs de support et de formation adaptés, sans oublier un focus sur les enjeux de déploiement et de sécurité.

1. Choisir le bon outillage

Un outil de développement sans code répond à un certain nombre de prérequis. Il doit d'abord être capable de gérer les interactions utilisateur, de l'affichage à la création de contenu et de blocs graphiques réutilisables. Le tout offrant idéalement une interface aussi bien web responsive que native. Ensuite, on attend de lui la capacité à gérer (voire à enchainer) plusieurs types de traitement : gestion de dates, de listes, de variables, de conditions ("if, then, else"), de boucles... In fine, l'objectif est d'avoir les moyens de créer et d'exécuter des workflows. Enfin, le stockage des données est le troisième critère exigé. Il pourra par exemple prendre la forme d'un tableur supportant les relations entre entités.

Orientée vers les cas d'usage collaboratifs, une solution comme Airtable recouvre l'ensemble de ce panel fonctionnel. C'est aussi le cas de la plateforme web Bubble qui fournit un designer très complet pour concevoir des site d'e-commerce et des tunnels de vente sur-mesure.

2. Cadrer les développements possibles

Avant de donner le coup d'envoi du développement sans code, il faut bien avoir en tête que la vaste majorité des outils no code modernes sont commercialisés en SaaS et conçues pour dessiner des applications web. Résultat : les projets réalisés seront de facto adossés et liés à la plateforme du fournisseur. Généré par un moteur propriétaire, le code de la logique applicative ne sera pas accessible. Bubble, par exemple, interdit tout export de code. Idem pour les plateformes no code comme Mendix ou OutSystems. Partant de là, il est évidemment déconseillé d'opter pour cette approche dans le cas de traitements critiques devant répondre à des exigences de résilience et d'audit, ou impliquant une optimisation fine du code pour répondre à des besoins de haute performance.

Le no code pourra malgré tout répondre à de nombreux scénarios, du travail collaboratif à l'e-business. Le modèle tarifaire des outils retenus devra d'ailleurs être adapté au cas d'usage. On privilégiera par exemple une tarification à l'utilisateur pour les applications internes, en fonction de la consommation de ressources machine pour les applications BtoC... Mieux vaut également un pricing progressif qui permette de commencer gratuitement puis de monter en puissance en termes de trafic, jusqu'à bénéficier de garanties de qualité de service.

3. Privilégier une approche standard

Pour bénéficier au maximum d'un outillage no code, il est recommandé de se limiter aux possibilités fournies de manière standard par la solution retenue. Vouloir compléter les développements en multipliant les composants codés en dur gommera de facto la simplicité de la démarche. Pour accompagner cette logique de standardisation, on gagnera à faciliter le partage de composants applicatifs génériques, via par exemple le recours à une place de marché privé ou publique. Un dispositif que beaucoup de solution no code proposent.

Le développement de certaines fonctionnalités pourra cependant se révéler complément impossible via l'approche standard. "Pour éviter un blocage, la plateforme no code doit offrir des mécanismes pour intégrer du code de manière contrôlée", expliquent de concert Alain Faure et Sylvain Fagnent au sein du cabinet de conseil Octo Technology. "Il pourra s'agir de composants génériques que l'utilisateur scripte dans la plateforme ou de nouveaux composants développés en utilisant des langages classiques comme JavaScript, Java, .net… et intégrés ensuite de manière à être utilisés de la même façon que les composants natifs."

4. Mettre en place une politique de formation

Les outils no code ont pour ambition de mettre le développement d'application à la portée des professionnels non-informaticiens. Mais créer une application sans code nécessite tout de même de maitriser plusieurs compétences : la logique des interfaces graphiques, les grands types de traitement (évoqués plus haut), le fonctionnement d'une base de données, le principe de gestion de versions, la notion d'API pour gérer les échanges avec d'autres applications... Mettre en place une telle stratégie implique par conséquent une politique de formation adaptée.

Parmi les acteurs de la formation positionnés sur le no code figurent notamment Ottho. Référencées par le portail "Mon compte formation", ses sessions y affichent d'excellentes notes (4,8 et 5/5).

5. Offrir un support utilisateur

En complément d'un programme de formations, il faudra bien veiller à choisir des applications bénéficiant d'un support technique solide. Avec à la clé un forum utilisateur, un support en français à la fois par e-mail et par téléphone, une console de statut pour suivre la résolution d'éventuels incidents...

"On peut par ailleurs attendre d'une plateforme de développement no code une documentation technique sur les outils (compilateurs, scripts) permettant de développer et de packager de nouveaux composants", ajoutent Alain Faure et Sylvain Fagnent.

6. Maitriser la mise en production et l'hébergement

L'approche no code est adaptée au prototypage logiciel. Elle permet aux équipes métier de développer directement une première maquette de l'application souhaitée, avant de laisser la main à des développeurs pour compléter l'édifice et le mettre en ligne avec les objectifs de trafic et de sécurité. On peut tout à fait imaginer que les outils no code soient limités au prototypage, et que l'application soit ensuite entièrement redéveloppée pour répondre aux contraintes business du projet.

Dans le cas d'un projet mis en œuvre de A à Z sur une plateforme no code, il est crucial de s'interroger sur l'hébergement proposé par le fournisseur. "Cette question recouvre des enjeux techniques, de performance et de sécurité, des enjeux réglementaires, ainsi que des enjeux stratégiques, notamment liés à la sensibilité des données", soulignent Alain Faure et Sylvain Fagnent. Face à ces problématiques, il est conseillé de s'orienter vers un hébergement le plus souple possible, proposant des zones de disponibilité en Europe (comme c'est le cas de Bubble), voire laissant le choix entre plusieurs fournisseurs de cloud. Une voie que prennent les plateformes Mendix et OutSystems.