Lutter contre l'usurpation de l'identité numérique grâce à l'authentification forte

La digitalisation croissante des services, depuis plus d'une quinzaine d'années, a placé l'identité numérique au premier plan de la cybersécurité.

Les individus possèdent parfois des dizaines d'identités numériques pour utiliser divers réseaux et services en ligne. Si des identités multiples riment à priori avec une meilleure sécurité et confidentialité, cela implique également que les entreprises développent leurs processus d'authentification et de vérification pour prouver qu'une personne est bien celle qu'elle prétend être.  

La diversité et la présence croissantes des services en ligne ont accentué le besoin pour des identités en ligne sûres et fiables. L’Union Européenne a ainsi mis en place un portefeuille digital, permettant de stocker et d’échanger des informations fournies par les états membres, telles qu’une carte d’identité ou des certificats de santé et de scolarité. D’ici à 2030, la commission Européenne prédit que 80% des résidents de l’UE disposeront d’identités numériques. Toutefois, pour poursuivre ce niveau de développement sans être confrontées à des cyberattaques, les organisations gouvernementales et entreprises doivent examiner les risques potentiels qui pèsent sur ces innovations et les moyens de les atténuer. 

Des cybermenaces constantes 

Le recours accru aux identités numériques s’est accompagné d’une recrudescence des vols d’identifiants. Selon le Data Breach Investigations Report de Verizon, les informations personnelles restent en effet les plus recherchés par les cybercriminels, mais aussi les plus rapides à compromettre. Une fois les données d’authentification d’une personne entre leurs mains, ils disposeront des outils nécessaires pour déverrouiller l’ensemble de ses comptes. Ces attaques peuvent avoir de graves répercussions pour les victimes, entrainant des coûts financiers, émotionnels et sociaux.  

Pour arriver à leur fin, les hackers profitent des mauvaises pratiques des utilisateurs, notamment leur fatigue liée aux mots de passe. En effet, beaucoup se lasse d’en créer de nouveaux pour chaque service, et de les changer régulièrement pour répondre aux exigences des politiques de sécurité. Afin de les mémoriser plus facilement, de nombreux internautes finissent donc par se fier à des mots de passe simples, qui sont malheureusement faciles à deviner, ou à réutiliser les mêmes sur plusieurs sites. Cette habitude confère un avantage certain aux cybercriminels, car l’obtention d’identifiants peut leur ouvrir la porte vers d’autres comptes sensibles.  

L’hameçonnage, ou phishing, reste également un problème de sécurité majeur, car les techniques d’attaques ne cessent d’évoluer. Celles-ci prennent la forme de messages électroniques frauduleux, mais semblant légitimes, qui invitent les utilisateurs à saisir leurs identifiants pour les dérober et prendre de contrôle des comptes. Dans ce cas, même si les internautes définissent des mots de passe complexes, les hackers peuvent les obtenir. Il est ainsi essentiel de mettre en place des étapes de vérification plus strictes, pour assurer la protection optimale de l’identité digitale. 

L’authentification multifacteur (MFA) 

Pour protéger efficacement les identités numériques, les entreprises doivent investir dans des outils adaptés à leurs besoins et aux risques liés à leur environnement. Ainsi, la MFA confirme qu’une personne est bien qui elle prétend être grâce à une authentification multiple, telles qu’une clé de sécurité matérielle qui résiste au phishing. Cette couche supplémentaire de défense permet une protection accrue contre les cybermenaces. En effet, les hackers doivent passer par des étapes de vérification supplémentaires, en plus du mot de passe, qui résistent aux vecteurs d’attaque classiques, tels que le phishing.  

En vue de la présence croissante des services en ligne, protéger les identités digitales est désormais une nécessité. Il convient donc d’informer les utilisateurs sur les cybermenaces qui les visent, mais aussi sur les outils à employer pour une défense optimale. Dans ce sens, l’authentification MFA se place en ligne de mire, car elle permet d’ajouter des étapes de vérifications au processus de connexion et ainsi de protéger efficacement les usagers des cybercriminels. Face à la sophistication des attaques, les institutions politiques, les organisations privées et les experts en cybersécurité, doivent travailler main dans la main pour promouvoir les bonnes habitudes à adopter et rendre accessible les outils de protection adéquats. C’est alors qu’il sera possible de proposer des services d’identification qui répondent aux besoins des internautes.