Olivier Ravizza (DT, Acheter-louer.fr) "Notre outil de gestion de contenu Web a été entièrement développé en interne"

Le site d'annonces immobilières a mis en place une architecture adaptée à une montée en charge rapide. Compte tenu de ses spécificités, Acheter-louer privilégie le développement interne.

Pouvez-vous nous présenter en quelques chiffres le site Acheter-louer.fr ?

Nous comptons aujourd'hui à peu près 5 000 à 6 000 agences clientes. Acheter-louer.fr  accueille chaque mois trois millions de visiteurs, avec en moyenne 15 pages vues par visiteur. La version 2 du site a été mise en ligne en 2006. Nous sommes depuis passés de quelques milliers de visiteurs seulement à plusieurs millions. En termes d'annonces, quasiment 400 000 sont déposées sur le site. Ce chiffre devrait être largement dépassé à la fin de l'année.

Comment avez-vous géré cette montée en charge ?

Bien qu'assez rapide, la montée en charge s'est faite progressivement. Déjà dans la première version du site, nous avions pris en compte la notion de charge serveur. Cette réflexion en amont nous a permis d'être préparé et de mettre en place une architecture adaptée, à la fois modulaire et légère.

"La plate-forme dans son ensemble est redondée"

Quelle est-elle précisément cette architecture technique ?

Il s'agit finalement d'une architecture relativement classique avec des serveurs sous Linux, et plus précisément Debian qui présente l'avantage de la stabilité. Linux apporte une facilité d'administration et la modularité dont nous avions besoin.

En tête de pont, nous nous appuyons sur des répartiteurs de charge et deux serveurs Web frontaux Apache. Acheter-louer.fr fonctionne en outre grâce à deux serveurs de données MySQL, un serveur maître et un serveur esclave, en redondance afin de pouvoir basculer de l'un à l'autre.

La plate-forme dans son ensemble est redondée avec une architecture hébergée à Courbevoie auprès de Telecity, et sauvegardée dans un autre centre de données à Saint-Ouen. Pour garantir la continuité et pallier une défaillance de l'un et l'autre des centres de données, nous disposons également dans nos locaux de cette même architecture.

Et qu'en est-il du langage de développement ?

Perl est un choix historique depuis le développement de la version 1. Largement intégré dans les systèmes Debian, Perl est un langage fiable, puissant et modulaire. Il apporte de bonnes performances notamment pour les chaînes de caractères et la recherche d'expressions régulières.

Avez-vous retenu une solution du marché pour la gestion des contenus ?

Nous nous sommes longtemps posés la question du CMS sans jamais trouver l'outil qui corresponde vraiment à nos besoins. Jusqu'à présent nous avons donc préféré n'utiliser aucun CMS et faire confiance aux compétences de nos infographistes. Un choix dont nous ne semblons pas souffrir pour le moment.

A chaque test, nous avons constaté que l'outil de CMS générait plus de contraintes, notamment en termes d'administration, qu'il n'apportait de réels bénéfices. Typo3 par exemple nous posait des problèmes d'intégration et ne s'avérait pas assez efficace par rapport à nos besoins spécifiques. En outre, notre politique est de favoriser les développements internes plutôt que de recourir aux offres du marché.

"Nous faisons appel à l'Extrem programming, sans pour autant suivre la méthode à la lettre"

Vous n'utilisez donc pas non plus de logiciels Open Source, notamment pour le développement ?

Nous n'imposons aucun outil spécifique. K-Dev et Eclipse sont généralement utilisés. Nous préférons avant tout être exigeants sur la validation des développements pour garantir la qualité des modules mis en place sur les serveurs de production.

Les développements suivent-ils alors une méthodologie précise ?

Nous faisons appel à l'Extrem programming, sans pour autant suivre la méthode à la lettre. Il s'agit bien plus d'en respecter les grands principes avec des clients partie prenante, un développement modulaire, une programmation à deux développeurs, les itérations, etc. N'étant pas une grosse structure, le développement à deux sur le même code est loin d'être systématisé.

Combien de personnes sont dédiées à l'informatique au sein d'Acheter-louer.fr ?

A temps complet, l'équipe compte une dizaine de développeurs, soit à la fois ceux travaillant sur la partie visible du site et cliente du site, et ceux s'occupant de l'intégration des annonces provenant des logiciels transférant les flux de données. Il faut encore ajouter les développeurs dédiés à notre CRM et aux sites que nous développons pour nos clients agences.

L'équipe informatique comprend donc des développeurs de code, des webdesigners et moi, qui avec un collègue, nous occupons de la production, de la mise en place de l'architecture et de l'administration.

Pourquoi un CRM maison et pas un progiciel du marché ?

Aucun CRM ne répondait à nos besoins en matière de prospection en ligne. Aussi il y a un an, nous nous sommes lancés dans un développement, autour de Debian, MySQL et Perl, d'une brique CRM. Ce choix nous permet beaucoup de réactivité. Des modifications sont ainsi apportées quotidiennement, ce que n'aurait pas permis un progiciel du marché.

Le CRM est Interfacé à la partie back office pour la prospection, le suivi clientèle et le service qualité. A n'importe quel niveau, il permet de suivre le client dans les différentes phases du partenariat, les annonce en ligne, les abonnements, etc.

"Notre moteur de recherche interne repose sur de l'Ajax et intègre un service de géolocalisation"

Quelles sont les spécificités de votre moteur de recherche interne ?

Dans un même outil, développé en interne, vous retrouvez la recherche qui maîtrise de l'Ajax et la géolocalisation. Nous n'avons en effet pas souhaité faire une page à part dans les trois différents moteurs.

Notre technologie de recherche est elle aussi développée en Perl. Un interfaçage entre le fois. Cela soulage grandement la base sans pénaliser la vitesse d'affichage et la pertinence des résultats.

En termes de fonctionnalités, Acheter-louer Ancien comprend un moteur principal regroupant la recherche par ville et la géolocalisation. Sur la partie Acheter-louer Neuf, l'internaute peut effectuer notamment une recherche par promoteur, constructeur ou via aussi la géolocalisation. Deux petits moteur permettent des requêtes par terrain à bâtir et par maison individuelle, avec à chaque fois la possibilité de chercher par ville ou géolocalisation.

Des nouveautés dans l'affichage des résultats ?

Nous avons récemment terminé une nouvelle version de la partie Neuf pour y intégrer l'ancien. De même un internaute effectuant une recherche sur l'ancien voit remonter des résultats sur des programmes immobiliers de neuf. Nous considérons en effet qu'il peut être intéressé par des biens neufs.

Nous allons prochainement proposer aussi une recherche étendue à l'international avec des offres de biens en Espagne, Italie, Luxembourg et Belgique. Les annonces seront par la suite ouvertes à d'autres pays.

A quelle technologie avez-vous fait appel pour la géolocalisation ?

Notre projet initial était de mettre en ligne aussi bien Virtual Earth de Microsoft que Google Maps. Nous y avons finalement renoncé pour ne retenir que Google. Néanmoins, l'autre technologie de géolocalisation reste disponible, au cas notamment où Google Maps ne serait plus accessible. Les résultats de l'un et l'autre sont de toute façon globalement identiques.

"Pour le référencement, une société nous livre du contenu rédactionnel que nous publions sur le site"

La géolocalisation permet-elle de descendre jusqu'au quartier ?

Nous n'avons pas fait l'intégration au quartier. Nous ne disposons pas d'informations suffisamment pertinentes à notre goût pour la proposer. Nous y songeons néanmoins. Si ce projet se réalise, il concernera vraisemblablement d'abord Paris. Sur des villes comme Bordeaux et Lyon, nous n'avons pas de contenus significatifs qui nous incitent à ce développement. La géolocalisation viendra certainement comme une amélioration naturelle début 2009.

Quels efforts consacrez-vous au référencement ?

Nous privilégions le travail en interne à 80%, recourant à des prestataires pour l'achat de mots-clés et de bannières. Nous travaillons aussi parfois avec un référenceur et n'excluons pas de faire appel à des spécialistes pour du conseil.

Le gros travail en référencement se situe au niveau du moteur pour remonter le maximum de pages pertinentes. Nous avons aussi consacré beaucoup d'efforts, et cela commence à porter ses fruits, à la construction de contenus. Pour cela, une société nous livre du contenu rédactionnel que nous publions sur le site.

Pour favoriser le référencement, nous avons aussi mis en place des partenariats site à site pour de l'échange d'URL, mais toujours dans le souci que l'internaute s'y retrouve. Nous ne sommes pas intéressés par des échanges d'URL de bas de page, mais des pages pertinentes. Enfin, comme tout le monde, nous sommes attentifs à l'algorithme de Google.