Approche pragmatique pour industrialiser le développement d’applications

Échecs projets : encore et toujours la même histoire ! Il serait temps de prendre en compte la dimension humaine dans les projets informatiques. Non ?

Aujourd’hui, alors que le marché ne parle plus que d’industrialisation, la réalité des équipes de développement ne s’est pas éloignée de l’artisanat. Pendant des années, de nombreux  éditeurs de logiciel se sont escrimés sur le sujet, proposant des méthodes très riches, systémiques, souvent inutilisables sans mettre en œuvre des outils si complexes qu’un individu normalement constitué ne pouvait les appréhender. Si complexes qu’après être utilisés en début de projet, au prix d’efforts extrêmes, ils étaient rapidement mis au placard.
Nous avons tous en tête quelques projets qui ont pris un mauvais tournant. Ces projets sont riches d’enseignement, mais souvent délaissés : on préfère enterrer les problèmes plutôt que de les disséquer.
Si
une méthode garantissait le succès d’un projet, cela se saurait. Les intégristes de la méthode, s’ils existent encore, sont en voie de disparition. Lorsque toute l’énergie de l’équipe se focalise sur le respect aveugle d’une méthode, le risque que la cible initiale (réussir le projet) se déplace loin des exigences du terrain est très fort. La méthode doit rester un support au projet, un accélérateur structurant, un guide de formateur, un outil pour capitaliser les bonnes pratiques, la bonne méthode est celle qui est tellement en osmose avec le quotidien des équipes, croire qu’une équipe peur réussir à mettre en pratique une méthode sans le support d’outils relève de l’utopie.
Mais croire qu’une méthode va réussir parce qu’on a mise en place des outils dont l’objectif principal est de mettre en œuvre une méthode l’est tout autant.
Pour conclure la réflexion, la confusion la plus importante serait de croire qu’un bon mixte Outils-Méthodes suffit pour s’affranchir de tout problème. Le premier facteur clé de succès d’un projet, ce sont les hommes. Penser que les référentiels d’amélioration des processus, les méthodes et les outils favorisent une industrialisation capable de réduire les individus à des simples pions facilement remplaçables  et externalisables serait une grave erreur.
Au contraire. Méthodes et outils doivent permettre aux individus d’exprimer pleinement leur potentiel en réduisant et en automatisant les tâches à faible valeur ajoutée, en fournissant un support transverse de collaboration et de workflow et des gains de productivité. C’est la somme des potentiels individuels, bien coordonnés, qui garantit le succès final du projet.