Le Cloud, créateur de richesse et de profits. Y aviez-vous pensé ?

Le Cloud modifie non seulement l'approche des particuliers mais aussi la façon dont les entreprises consomment l'informatique. Il leur permet de développer de nouvelles sources de revenu. Quelles sont-elles et comment les développer ?

La consommation à l’usage transforme radicalement l’approche des entreprises après avoir transformé celle des particuliers. Le fait de louer plutôt que d’acquérir – qui a révolutionné le secteur de l’automobile, par exemple – est un concept qui occupe désormais une place prépondérante vis-à-vis de l’informatique d’entreprise grâce au cloud computing. Source d’économies, gains en termes de flexibilité et d’agilité, légèreté et simplicité de mise en œuvre… les avantages immenses du cloud sont nombreux et aujourd’hui bien compris par les entreprises. Des avantages qui ne doivent toutefois pas occulter les réflexions et les réponses précises qu’il est essentiel d’apporter à des questions telles que la sécurité des données et la confidentialité, la réversibilité (possibilité de changer de fournisseur) ou la propriété intellectuelle.
Le cloud est une autre façon de consommer l’informatique, qui se démocratise à la faveur d’avancées technologiques déterminantes réalisées ces dernières années. Les effets positifs de cette transformation de fond ne sont plus à démontrer. Mais ces effets positifs ne s’arrêtent pas aux réductions de coûts ou la souplesse d’utilisation. Au-delà, il y a la possibilité de créer de la valeur et de faire des bénéfices. Avec l’élargissement des fonctionnalités et des prestations offertes sur le cloud, les perspectives se multiplient, et l’on entrevoit déjà l’impact que le cloud peut avoir sur les stratégies des entreprises et sur la façon dont celles-ci dégagent des bénéfices. En d’autres termes, comment le cloud permet de faire du business et de développer de nouvelles sources de revenu ?

Nous pouvons distinguer trois grands leviers de croissance possibles, directement liés au cloud : la monétisation des assets, la connaissance et la fidélité client, et enfin l’accélération du « time-to-market ». 

* La monétisation des assets – ou actifs de l’entreprise – est un axe de développement qui est déjà une réalité dans certaines entreprises. On peut en résumer le principe de la manière suivante : monétiser ses assets consiste à mettre tout ou partie de ses infrastructures et ressources SI (puissance de calcul, données, services, processus/BPO, …) à la disposition des autres entreprises, qui pourront les louer via le cloud en fonction de leurs besoins. Les actifs utilisés hier par une entreprise pour son usage interne peuvent aujourd’hui être partagés grâce au cloud, et constituer de nouvelles sources de revenus. Pour ces entreprises, cela constitue aussi une source de fierté : c’est une partie de leur patrimoine qui est reconnu et plébiscité, et ce patrimoine permet à d’autres sociétés d’être plus performantes et de se développer. 
Les exemples existants sont nombreux. Les géants de l’internet tels qu’Amazon.com ou Google ont compris très tôt le potentiel immense du cloud en termes d’externalisation des capacités IT, et tirent aujourd’hui des revenus très importants de la location de leur puissance de feu aux entreprises. Les chiffres précis sont encore rares, mais on estime que, pour certaines de ces entreprises, la part des revenus dépasse déjà  20% de leur chiffre d’affaire global.   
Dans un domaine différent, certains pionniers du e-commerce et des ventes en ligne ont mis leurs infrastructures à disposition de géants de la grande distribution traditionnelle, afin de permettre à ces derniers de développer leurs propres activités de e-commerce grâce au cloud, en louant des infrastructures et des processus éprouvées. C’est tout le savoir-faire métier et technologique de ces entreprises qui est récompensé. L’exemple de l’un des pionniers français les plus emblématiques du concept de vente privée en ligne en est l’une des meilleures illustrations.  
Cette monétisation des assets peut aussi être un facteur de développement interne très efficace. Ainsi, certains groupes internationaux – notamment dans le domaine de la grande distribution ou de la banque – ont compris que le cloud leur permet de bâtir un SI « best-of-breed » rassemblant le meilleur de chaque filiale, de chaque région ou de chaque activité. Par exemple, le système de gestion de la relation client de la filiale espagnole d’une enseigne de la grande distribution affichant la meilleure efficacité, sera dupliqué et déployé partout dans le monde. La filiale chinoise ayant mis en place un système de gestion des caisses particulièrement performant, celui-ci sera également adopté comme standard pour l’ensemble du groupe. Et ainsi de suite, jusqu’à constituer un SI optimum, où chaque « fierté » est partagée avec l’ensemble du groupe.

* Deuxième axe de croissance favorisé par le cloud : la connaissance et la fidélisation client. Entre autres bouleversements majeurs, l’internet a permis au consommateur de devenir plus averti, plus avisé. Grâce à la richesse de l’information disponible d’une part, et au développement des communautés d’intérêt et réseaux sociaux d’autre part, chacun est aujourd’hui en mesure d’identifier les produits, de les comparer, d’échanger avec d’autres consommateurs et de recueillir leur avis, de savoir où trouver les meilleurs prix, etc. Le consommateur est devenu un consommateur social. Or, un consommateur plus averti est un consommateur plus exigeant, et donc plus difficile à satisfaire. En d’autres termes : face à un utilisateur final plus volatil, la connaissance des clients doit être encore plus précise. 
Le cloud représente à ce titre un puissant vecteur de connaissance et de fidélisation des clients. Et dans un monde où les entreprises n’imposent plus l’utilisation qui doit être faite d’un produit, mais doivent être au contraire à l’entière écoute de leurs clients, la connaissance de ces derniers est encore plus primordiale. Grâce à l’approche collaborative sur laquelle il repose, le cloud permet d’enrichir la connaissance des utilisateurs finaux comme jamais auparavant. Parallèlement, il permet aussi de mieux mesurer l’impact des campagnes et actions marketing grâce à une utilisation de plus en plus importante d’outils marketing basés sur le cloud. Ainsi, les campagnes marketing peuvent aujourd’hui prendre appui sur des informations plus nombreuses, plus précises, plus individualisées. Aussi bien en matière de connaissance des clients et que de mesure de leurs résultats, leur permettant d’agir d’autant plus efficacement sur l’attraction et la rétention client. 

* Enfin, le « time-to-market ». Dans un environnement où la concurrence n’en finit pas d’être de plus en plus intense, le délai de mise sur le marché d’un produit ou d’un service est l’un des nerfs de la guerre. La capacité à lancer un produit ou un service dans les délais prévus et, plus encore, à accélérer ce délai, est aujourd’hui un axe stratégique qui peut permettre à une entreprise d’augmenter sa rentabilité et de prendre un avantage concurrentiel décisif sur son marché. 
Grâce à sa dimension collaborative et communautaire, mais aussi au fait qu’il s’affranchit des contraintes de distance et de temps, le cloud permet de réduire drastiquement les délais de conception, de développement et de fabrication. Clouds publics, clouds privés, clouds hybrides, clouds communautaires… l’avenir est probablement dans la combinaison de ces différents types de clouds en fonction de la stratégie, de la culture et des besoins de chaque entreprise. Et c’est la pertinence et l’efficacité de cette combinaison de clouds qui lui permettra de maitriser les délais de mise sur le marché de ses produits ou de ses services de manière plus globale.