Windows 8 ou l'art de revisiter l'obsolescence programmée selon Microsoft

Les industriels programment la défaillance de nos appareils pour nous obliger à s'en procurer un nouveau. Loin d'être anodine, cette méthode a été revisitée par Microsoft et pourrait devenir un nouveau mix standard entre production et marketing. Je l'appelle l'obsolescence en cascade....

En 1932 quand se murmure l'idée de l'obsolescence programmée, l'imagination des ingénieurs et des industriels se met à parcourir les schémas de montages pour glisser Les pièces stratégiques qui mettront fin à une échéance déterminée à des années de bons et loyaux services de matériels tant appréciés.  
Dans ces temps reculés, un réfrigérateur durait 20 ans comme un lave linge, une télévision, une voiture enfin tous les biens de consommation du XXème siècle qui ont révolutionné le mode de vie. 20 ans pour souhaiter revoir un client, le fidéliser à sa marque presque de génération en génération, lui faire apprécier l'image renvoyée, l'entendre louer l'intelligence du nouveau modèle, c'était acceptable bien qu'il s'avérait risqué d'expliquer qu'une réparation sur le malheureux appareil relevait de l'impossible voire du gâchis tant les techniques, les possibilités et les produits ont évolué.

Au XXIe siècle, l'obsolescence programmée, organisée, pensée et généralisée n'épargnent aucun secteur

Informatique, téléphonie, électron-ménager, automobile, aucun pan industriel moderne n'échappe à l'obsolescence programmée. Pis ! elle est avouée, consacrée, officialisée au travers de l'amortissement comptable ou l'argus. Un scandale quand aux 20 ans d'usage offert à nos aînés, le consommateur d'aujourd'hui se voit proposer trois, cinq ans d'usage au plus avant la mise au rebut.
En fait, tant que cette obsolescence permettait aux industries locales de remplir leurs carnets de commandes pour l'avenir, de générer de l'emploi et de financer les recherches et développements du pays, on pouvait considérer le mal pour le bien, la douleur était supportable. Juste qu'avec le temps, cette arme de persuasion technico-économique occidentale s'est retournée pour devenir une arme de destruction massive.

L'obsolescence programmée sauce taïwanaise, coréenne ou chinoise taille en pièce notre budget, nos emplois et nos industries

Cependant, cette vision fait désormais partie du passé. Pourquoi attendre la défaillance d'un produit pour en changer. Il faut la provoquer en créant un produit. Il faut la généraliser. Que de temps perdu sinon ! Désormais, il ne faut plus parler de 'programmée' mais de 'cascade'. La méthode est simple et vient comme la précédente des États-Unis. Microsoft en est devenu fan.
La méthode est simple : 
  • En premier lieu, il s'agit de fidéliser l'utilisateur et lui garantir quelques règles de bon sens déclarées intangibles... Ce sera, par exemple, le cas pour Microsoft et sa reconnaissance des versions Windows, une version postérieure sait gérer une version antérieure depuis la nuit des temps.
  • En deuxième lieu, il s'agit de diffuser et valoriser ces règles pour qu'elles rassurent l'utilisateur sur son choix et son achat.
  • Enfin, au moment opportun, pour relancer la 'cash machine', il s'agit de faire disparaître la règle sans en faire trop de publicité et sans en expliquer l'impact. Les utilisateurs s'équipent et ne découvriront que bien plus tard la subtilité.
Ainsi, la fin de la compatibilité entre versions Windows de Windows 8. Le problème touche alors l'ensemble du patrimoine informatique, tout éditeur confondu et les budgets se mettent à exploser telle une cascade emportant dans sa course toutes les certitudes et les règles des utilisateurs...
Bien joué Mister Gates ! L'obsolescence en cascade est une trouvaille digne de vous !