Les Européens sont-ils les mieux placés pour déployer le RGPD ?

Le jour tant attendu de l’entrée en vigueur du règlement général pour la protection des données est arrivé ! Ce règlement est pensé pour protéger les données des Européens. Mais qu’en est-il des acteurs qui ne sont pas nativement européens ?

RGPD, une évolution européenne de la loi française ?

Encore inconnu l’année dernière, le sigle RGPD (ou GDPR en anglais) est désormais sur toutes les lèvres. Il désigne le règlement général pour la protection des données, voté au Parlement européen, et entré en vigueur le 25 mai. Mais derrière son apparente nouveauté, ce texte s’inscrit en réalité dans la continuité de la loi informatique et liberté, votée il y a déjà plus de 40 ans (en 1978), et qui faisait déjà de la France un pays pionnier en matière de protection des données personnelles.

Un durcissement de la législation européenne sur les données

Le RGPD s’inscrit dans la continuité de la loi informatique et liberté mais introduit de nouvelles sanctions, pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial, ce qui oblige les entreprises à le prendre au sérieux. Le RGPD devrait d’une part bousculer les organisations, avec la nomination d’un Data Protection Officer (DPO), la création d’un registre des traitements ou la mise en place d’une meilleure sécurité interne. Le RGPD devrait d’autre part avoir un impact commercial, avec une clarification des responsabilités avec les sous-traitants, une mise à jour de nombreux contrats et une nécessaire traçabilité des données entre partenaires. Enfin le RGPD devrait bouleverser la relation entre une entreprise et ses clients, l’obligeant à obtenir un réel consentement «éclairé» avant toute collecte ou traitement des données, et en élargissant même les droits du consommateur, avec une possibilité de porter ces données chez un autre prestataire ou encore d’être «oublié».

RGPD : un texte qui va faire de l’Europe une référence mondiale

Imaginé pour renforcer les libertés individuelles des citoyens européens, ce texte ne se limitera pas aux seuls éditeurs européens mais s’imposera à toutes les entreprises qui traitent des données de résidents européens. Concrètement, tous les grands noms du progiciel ou du cloud nord-américains, qui étaient habitués à négliger les législations locales, devront pour la première fois s’adapter à ce texte, dans un premier temps pour les résidents européens, mais probablement plus tard pour l’ensemble de leurs clients. En effet, à l’instar de la «deutsche qualität», des parfums français, du fromage hollandais, des banques suisses ou du chocolat belge, l’Europe va devenir une référence mondiale en matière de protection des données et il sera bientôt impossible, pour un éditeur informatique, de ne pas se prévaloir de ce label RGPD pour rassurer ses clients… partout dans le monde.

RGPD : Un texte qui va créer un cercle vertueux

Dans l’univers du progiciel CRM, le texte va également contribuer à clarifier les relations entre «data controllers», responsables des données, et les «data processors», à qui l’entreprise sous-traite l’exploitation et l’activation de ces données. Le RGPD va ainsi également créer un cercle vertueux avec les utilisateurs. En exigeant un consentement éclairé avant toute sollicitation, ce texte va améliorer la qualité des bases de données, la délivrabilité des emails et, in-fine, la performance des campagnes d’emailing.

RGPD : un texte qui va favoriser les éditeurs CRM européens ?

La mise en œuvre du règlement européen général pour la protection des données est un immense chantier pour de nombreuses entreprises européennes. Mais c’est également l’occasion de remettre à plat son infrastructure IT ou de faire le point sur ses différents progiciels comptables, RH ou marketing.

Confrontés depuis 40 ans à des textes comme la loi française «Informatique et liberté» et désormais au RGPD, les éditeurs européens sont donc les mieux placés pour mettre en œuvre ce texte et ses contraintes. Bien entendu, les géants américains du cloud et du CRM ont également pris conscience de l’importance de ce texte et ils mettent les bouchées doubles pour être prêts le 25 Mai.

Mais il manquera sans doute à ces derniers l’expérience, ainsi que la proximité d’une entreprise européenne avec ses clients, pour pleinement tirer profit de ce texte structurant pour tout notre secteur.