Les entreprises succombent aux sirènes de Google Docs

Le traitement de texte en ligne est largement utilisé dans une entreprise sur cinq, selon IDC. En France, le nombre de références autour de Google Docs ne cesse de croître.

Google pourrait-il inquiéter Microsoft sur le terrain des outils bureautiques ? Pourrait-il parvenir à grignoter des parts de marché à la suite Office ? Les résultats d'une étude d'IDC le laissent à penser. Selon le cabinet, le traitement de texte en mode hébergé du moteur de recherche est largement utilisé dans 19,5% des entreprises. Précisons que l'enquête a été réalisée auprès de 262 entreprises, dont 80% sont basées aux Etats-Unis.

Lors d'une étude équivalente publiée par IDC fin 2007, seuls 5% des répondants affirmaient alors que leur société avait recours à Google Documents. Le recours à la solution est donc en pleine expansion. Une montée en puissance rapide qui, pour IDC, devrait être analysée comme une menace par Microsoft.

Du côté des applications Office, IDC montre qu'elles demeurent implantées dans 97% des entreprises. Un chiffre qui prouve qu'un grand nombre de sociétés exploitent à la fois la solution de Microsoft et à celle de Google. Pour les analystes d'IDC, ce dernier ne concurrence pas directement la suite historique de l'éditeur de Redmond, mais plutôt sa déclinaison en mode hébergé, Office Live. Google ne cesserait ainsi de lui subtiliser des opportunités commerciales.

Google lance un front de libération des données

En France de plus en plus de moyennes et grandes entreprises se tournent vers les outils de travail en ligne du moteur de recherche. C'est notamment le cas d'Essilor, SMABTP, L'Oréal ou encore de Médiamétrie. Pour justifier leur orientation, les DSI mettent en avant les économies réalisées, sur le front de l'exploitation du SI, et l'intérêt du modèle financier proposé par Google. Un logique de paiement par abonnement (et non de licence définitive) permettant d'adapter le budget en fonction de l'évolution des effectifs et des besoins.

"Pour 40 euros par an et par utilisateur, l'offre Google Apps Premier Edition inclut l'ensemble de la suite : la messagerie Gmail, le calendrier Google Calendar, ainsi que le traitement de texte Google Docs et le tableur, et d'autres outils collaboratifs comme Google Video for Business ou Google Sites", nous expliquait avant l'été Eran Feigenbaum, directeur de la sécurité de la plate-forme de cloud computing de Google.

Google prend le contre-pied de la démarche de son principal concurrent

En termes de stratégie de conquête, Google prend le contre-pied de la démarche historiquement appliquée par son principal concurrent. A la différence de Microsoft, le moteur de recherche mise en effet sur l'ouverture. Avec en premier lieu le choix de l'Open Source et d'un environnement de développement ouvert, en vue d'attirer les éditeurs en les incitant à enrichir sa plate-forme d'applications.

Selon la même logique, le groupe vient d'annoncer une campagne de communication visant à prouver qu'il est possible, une fois les Google Apps déployées dans une entreprise, de revenir rapidement en arrière si besoin. Baptisé "Front de libération des données", cette initiative fournit un argument de poids aux entreprises n'ayant pas encore passé le pas : "les données métiers ne sont pas prisonnières de l'environnement Google".

La campagne de Google montre en outre que le groupe n'est pas insensible aux projets de standardisation (notamment l'Open Cloud Manifesto) qui ont pour objectif de faciliter les échanges entre plates-formes de cloud comuting.