L'informatique au service de la Supply Chain verte

La mise au vert des systèmes logistiques demande aux entreprises d'élaborer de nouveaux indicateurs. Cela arrive à point, les éditeurs sont sur la brèche pour répondre à ce nouvel enjeu environnemental.

De la distribution, en passant par la fabrication et la gestion du cycle de vie des produits, la chaîne logistique verte commence à bousculer les habitudes des entreprises qui s'attèlent à prendre en main leur éco-responsabilité.

Aujourd'hui, les entreprises peuvent l'aborder par le biais de plusieurs leviers, et notamment celui de la refonte de leurs schémas logistiques traditionnels par l'optimisation de leurs politiques de transports et la mise en œuvre de démarches d'éco-conception et d'éco-sourcing. Démarches pour lesquelles les systèmes d'information ont un rôle de premier plan à jouer.

"Les systèmes d'information vont devenir la tour de contrôle des évolutions organisationnelles liées à la chaîne logistique verte en permettant de gérer un ensemble d'indicateurs de performance écologique à une échelle globale et plus seulement locale", pointe Sonia Daviaud, Partner Supply Chain au sein du cabinet Accenture.

Pour accompagner la démarche de chaîne logistique verte, les initiatives proposées par certains éditeurs du monde de l'ERP, de la gestion des processus métiers ou encore de l'infrastructure et des réseaux, ne se sont d'ailleurs pas (trop) faites attendre.

Ainsi, alors que Microsoft propose son tableur décisionnel Dynamics AX Environmental Sustainability Dashboard permettant de collecter - entre autres - des données environnementales issues de la gestion d' inventaires, la division Research et Global Business Services d'IBM a mis au point l'outil Carbon Tradeoff Modeler pour simuler le volume de gaz carbonique émis lors du transport ou de la fabrication de produits.

Aujourd'hui, les entreprises sont attentives à leur supply chain verte, demain elles le seront pour celles de leurs fournisseurs

Ilog, de son côté, n'a pas été en reste, avec la sortie de l'extension LogicNet Plus 6.0 XE, annoncée en mars dernier, pour accompagner les entreprises dans l'évaluation des conséquences sur leur empreinte carbone des différentes configurations de leur réseau logistique et des stratégies transport adoptées.

"L'adaptation des systèmes d'information des entreprises pour échanger plus efficacement avec leurs partenaires et fournisseurs des informations de certification écologique relatives à leurs produits et composants commence à faire son chemin ", se réjouit Serge Weibel, managing director supply chain de BearingPoint.

Alors qu'aujourd'hui elles s'intéressent d'abord à leur stratégie carbone et de logistique verte, demain, elles feront aussi attention à celles de leurs partenaires et fournisseurs. A condition toutefois de parvenir à partager leurs données d'éco-conception et d'éco-sourcing, ce qui est loin d'être gagné d'avance. Et ce, même si les comportements au sein de l'entreprise, en particulier ceux des responsables IT, évoluent petit à petit.

"Les responsables de production informatique participent de plus en plus au cycle de vie des produits avec pour objectif de disposer d'outils de pilotage de la gestion des flux métiers qui va bien plus loin que la supervision et la gestion de leur infrastructure matérielle", signale Jean-Luc Couasnon, responsable de l'offre Green IT chez Accenture.

Cette tendance vers le provisionning informatique doit permettre à terme d'accroître les capacités de contrôle sur les fournisseurs pour s'assurer de leur respect aux standards RoHS, EnergyStar ou encore Spread", signale Jean-Luc Couasnon, responsable de l'offre Green IT chez Accenture.

Parmi les standards et autres directives vertes de plus en plus souvent prises en compte par les solutions, on trouve notamment la directive RoHS (Restriction of Hazardous Substances), pour limiter l'utilisation de produits chimiques identifiés comme étant néfastes pour l'environnement.

Mais également la réglementation REACH (Registration Evaluation Authorization and Restriction of Chemicals), imposant des conditions de sécurité drastiques aux fournisseurs qui font appel à des importateurs de produits chimiques toxiques, et aussi la WEEE (Waste Electrical and Electronic Equipment), qui vise de son côté à faire émerger les responsabilités de fabricants de matériel électronique face à la mise au rebut de leur matériels.