Le Syntec prévoit un ralentissement de l'IT en 2009

Syntec Informatique anticipe un ralentissement de la croissance en 2009 à 2 à 4%, contre 6% en 2008. La crise pourrait cependant bénéficier aux projets de rationalisation informatique et à l'offshore, moins à l'emploi.

Au premier semestre 2009, la croissance du secteur logiciels et services informatiques en France devrait être de 2 à 4% selon le Syntec Informatique, le syndicat national des patrons du secteur. Annonce faite par Jean Mounet, le président à l'occasion d'une présentation du bilan et des perspectives de ce secteur économique qui reste en forme en dépit de la crise qui s'annonce. Le Syntec refuse de prononcer sur les prévisions du second semestre 2009, mettant en avant le manque de visibilité et les incertitudes créés par la situation actuelle.

Quant au bilan de l'année écoulée, il s'avère positif. Le taux de croissance 2008 devrait être de 6%, avec un chiffre d'affaires de 42 milliards d'euros toujours selon les chiffres du Syntec. Certes, le Syntec attend au quatrième trimestre un "léger fléchissement", mais les résultats du premier semestre 2008 ont été "en haut de la fourchette" et le secteur est resté "très actif " au second semestre.

En prenant du recul, on s'aperçoit qu'il s'agit de la quatrième année consécutive de croissance pour ce secteur et que son volume d'activité a doublé en 10 ans. Pour 2009, le Syntec se montre plus dubitatif tout en affirmant que quatre "sources d'énergie" devraient permettre d'assurer une croissance plus contenue.

Une croissance en 2008 de 6%, avec un chiffre d'affaires de 42 milliards d'euros

D'une part, la croissance des projetsrèglementaires, dont le nouveau système d'immatriculation des véhicules, la mise en place des règlementations Bâle 2 et Sarbanes-Oxley dans le monde de la finance, les projets paye ; autant de "moteurs linéaires indépendants des crises" selon Jean Mounet, le président du Syntec Informatique, qui devraient soutenir la croissance du secteur.

D'autre part, le processus de rationalisation du SI devrait être catalysé par la crise, et profiter au secteur. Le Syntec cite en exemple les rapprochements et fusions de la Caisse d'Epargne et de la Banque Populaire, des Gaz de France et de Suez, ou encore de l'ANPE et de L'Unédic. Ces projets impliquent des refontes de systèmes d'informations qui fourniront de l'activité.

Troisième source d'énergie, l'infogérance, qui se développe plus que de coutume en temps de crise. Que se soit dans l'infogérance d'infrastructure (Total, Alcatel-Lucent, Alstom) ou bien dans l'infogérance applicative (Michelin, EADS, EDF), Jean Mounet affirme que les appels d'offre se multiplient.

Enfin, les projets métiers restent "moteurs de la compétitivité et de l'innovation" selon le président du Syntec. Qu'il s'agisse de grands projets d'Etat comme la carte d'identité nationale sécurisée ou des projets de pilotage et de Business Intelligence, le Syntec considère qu'ils devraient permettre au secteur de continuer sa croissance.

La question de l'offshore a également été commentée par le Syntec, avec des perspectives de forte croissance, de l'ordre de 30 à 50% par an, pour un chiffre d'affaires estimé de 1,2 milliard en France en 2009. Une tendance qui bénéficie principalement à l'Inde, pour 40% du chiffre d'affaires de l'outsourcing.

La croissance de l'offshore est à mettre en relation avec la situation de l'emploi du secteur. Selon le Syntec, le taux de chômage est de 1,7%, en diminution régulière depuis trois ans. Toujours selon le syndicat, 15 à 20 000 créations nettes d'emplois ont eu lieu en 2008. Le Syntec précise cependant que les créations d'emplois devraient être moins nombreuses en 2009.