François Fleutiaux (Unisys) "La pression sur les coûts freine les projets et l'innovation"

Le positionnement du spécialiste des services IT et des grands systèmes évolue avec le contexte économique actuel. L'un des principaux objectifs du groupe en France est aujourd'hui de concurrencer IBM et HP.

Vous avez été nommé responsable du Cluster sud d'Unisys en avril dernier. De quoi s'agit-il ?

J'étais basé depuis 3 ans à Madrid, en tant que responsable pour l'Espagne et le Portugal. L'idée était de redémarrer le pays, en améliorant les bénéfices. Ces deux pays font partie avec l'Italie et la France du Cluster sud, dont je suis devenu responsable depuis avril dernier.

Question marché et activité, aujourd'hui, Unisys se positionne entre 70% et 80% sur le marché des services. Le reste de son activité repose sur le marché des serveurs et des serveurs dédiés à l'environnement Microsoft.

Quelles sont les activités d'Unisys présentes en France ?

L'externalisation est une de nos plus grosses activités en France, avec les centres d'appels par exemple. De plus, sur le marché français, nous ciblons les clients internationaux, qui travaillent sur des problématiques comme celles de passer d'un support informatique local pour chacun de ses sites, à un support globalisé, et plus efficace.

Par ailleurs, nous travaillons avec des clients présents dans les secteurs de la finance, des télécommunications, du transport. Le but aujourd'hui, c'est d'aller prendre des clients internationaux à des concurrents comme HP et IBM.

"La plus importante de nos activités en France est la maintenance de PC"

Mais la plus importante de nos activités en France, c'est la maintenance de PC pour des clients grands comptes, ou directement des constructeurs.

Aux côtés de la maintenance des PC, sur quel autre segment vous positionnez-vous ?

Le field [ndlr. des activités de maintenance matérielle à faible valeur ajouté] est de moins en moins intéressant pour nous, et nous nous orientons en ce qui concerne ces activités vers des partenariats avec des entreprises qui travaillent avec des SLA [ndlr contrat de niveau de service] que nous mettons en place.

La virtualisation par exemple permet de penser de nouveaux projets. Dans le domaine des télécommunications, nous travaillons avec des opérateurs qui souhaitent proposer aux PME avec des offres triple play un équipement informatique et des prestations d'hébergement. Pour ce faire, il faut faire des choix d'infrastructure, et la virtualisation est une technique phare.

Mais il faut dire qu'en ce moment, les clients souffrent de pressions très fortes sur les coûts. Cela nous demande de redoubler d'effort en termes d'évangélisation sur les nouvelles technologies par exemple. Les clients pour tout dire ont un peu de mal à avoir cette ouverture d'esprit pour imaginer de nouveaux projets, dans ce contexte de crise.