Patrick Bertrand (Cegid) "On observe une grande souffrance des projets IT de la part des PME"

JDN Solutions. Comment se porte Cegid dans la tourmente économique ?

Patrick Bertrand. Ce que l'on constate tout d'abord, c'est que le secteur logiciel a mieux résisté que d'autres à la crise, par rapport à celui des services par exemple. Si nous avons souffert comme d'autres de la baisse des investissements, nous démontrons aujourd'hui notre capacité de résistance, en grande partie liée à notre modèle économique.

Cela s'explique par un chiffre d'affaires important tiré de nos activités récurrentes tout d'abord. Mais également par notre capacité à répondre aux attentes d'entreprises sur des demandes métiers spécifiques comme la gestion RH et la paye, la fidélisation client dans la distribution ou encore le reporting et contrôle d'activité.

D'un point de vue sectoriel, quels types d'entreprises tirent l'activité ?

Les entreprises du secteur bancaire et de la fiscalité restent très actives. C'est beaucoup moins le cas pour celles appartenant à l'industrie, qui éprouvent en ce moment les plus grandes difficultés. Les sous-traitants automobiles en particulier.

"Les projets IT ciblés dont le retour sur investissement est rapide qui séduisent aujourd'hui les entreprises"

Dans l'hôtellerie-restauration, les projets métiers sont également en berne alors que ceux liés à la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences se maintiennent bien. Le secteur public au travers des collectivités locales est quant à lui attentiste en raison du flou relatif à la taxe professionnelle.

Nous sommes cependant parvenus à enregistrer de beaux succès dans le secteur public, en particulier grâce à des solutions en mode SaaS, sur la partie RH et paye notamment.

De quelle manière évoluent leurs projets IT ?

Ce sont les projets IT ciblés dont le retour sur investissement est rapide qui séduisent aujourd'hui les entreprises. Alors que les professions comptables sont également porteuses de projets, on observe en revanche une grande souffrance des projets IT de la part des entreprises de plus petite taille, situées en bas de fourchette du middle market. C'est un segment de marché qui a véritablement décroché.