Les réseaux sociaux d'entreprise féminins sortent de l'ornière

Les réseaux sociaux d'entreprise féminins sortent de l'ornière Dans les grandes entreprises, les réseaux sociaux féminins se développent. Fonctions éditoriales, de microblogging ou de mise en relation ne sont pas systématiques.

La montée en puissance du rôle et de la place des femmes dans les organisations a constitué un terreau fertile à l'émergence des réseaux sociaux féminins. Ainsi, dans les entreprises françaises, en particulier les plus grandes, les exemples se sont multipliés. De MixCity chez BNP Paribas à Double You, 50/50 et Innov'Elles du côté d'Orange, en passant par Women@Renault chez le premier constructeur de voitures hexagonal.

"Les réseaux de femmes au sein des entreprises sont portés par des motivations RH fortes, celles de rééquilibrer le potentiel d'évolution des femmes dans l'entreprise", explique Arnaud Rayrole, directeur général du cabinet Lecko. "Au-delà des règles d'égalité que tentent à s'appliquer, il s'agit d'encourager les femmes à s'entraider dans leur vie professionnelle." 

Les réseaux sociaux féminins poussés par l'essor des RSE

Chez Renault, le réseau social féminin est né en 2010 et compte aujourd'hui plus de 3 700 membres. Il aborde des sujets variés comme les rémunérations, l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ou encore les gardes d'enfants. S'adressant principalement aux femmes (mais également ouvert aux hommes), Women@Renault préexistait au RSE du groupe (MyDeclic). Tous deux sont basés sur la même plateforme. A savoir : Sharepoint 2010 couplé à Newsgator. "Notre réseau social féminin orienté communication et partage d'informations embarque des fonctions de blog, forum et microblogging", indique Stéphanie Allou-Borniche, chef de projet réseau social interne. Des évolutions sont par ailleurs prévues pour le rendre plus simple et intuitif.

L'essor des réseaux sociaux féminins peut d'ailleurs aujourd'hui compter sur le développement des réseaux sociaux d'entreprise, de plus en plus présents dans les grands groupes (lire l'article : 75% des groupes du CAC 40 ont un réseau social d'entreprise). Sachant qu'entre un RSE et un réseau social féminin, ce ne sont pas les similitudes qui manquent.

"Nos différents réseaux sociaux féminins sont intégrés au RSE", (Isabelle Schaefer - Orange)

"L'émergence des pratiques sur un RSE ou sur un réseau social féminin relève d'une dynamique identique, même si les conditions sont peut être plus naturellement réunies pour ce dernier au travers d'un sponsorship important, d'un bénéfice collectif clair et d'une motivation des femmes à se serrer les coudes", explique Arnaud Rayrole.

A l'image de ce qui se passe chez Renault, les réseaux sociaux féminins au sein de l'opérateur télécoms Orange reposent également sur une brique technologique identique.

"Les différents réseaux sociaux féminins sont intégrés dans le réseau social d'entreprise groupe Plazza ce qui a permis de ne pas lancer de nouveaux développements et de capitaliser sur la logique intégrée de notre plate-forme technique", explique Isabelle Schaefer, directrice de l'égalité professionnelle au sein de la DRH d'Orange à la direction de la diversité. 

De l'éditorial marqué à un espace centré sur les flux d'activité

Alors que la convergence technique entre RSE et réseaux sociaux féminins apparaît naturel, cela n'empêche cependant pas ces derniers de proposer des fonctionnalités différentes par rapport aux autres communautés existantes au sein du RSE. "Sur le réseau social féminin Innov'Elles, les fonctions éditoriales et vidéos sont très développées mais ce n'est pas le cas par exemple sur la communauté 364, orientée vers la mise en relation et l'interaction entre ses membres", précise Marouf Zireb, responsable RH 2.0 chez Orange.

"Des spécificités peuvent apparaître en fonction de l'angle choisi pour fédérer les femmes comme un éditorial plus marqué, des sous-espaces d'échange thématiques jusqu'à un espace très peu structuré centré sur les flux d'activité de chacune, type microblogging", confirme Arnaud Rayrole. "L'éditorialisation permet de promouvoir la mise en place du réseau social féminin, d'inciter les femmes à s'impliquer, mais aussi donner une tribune a quelques figures de l'entreprise."