SEO : faut-il investir le nouveau Bing, boosté par GPT ?

SEO : faut-il investir le nouveau Bing, boosté par GPT ? Malgré ses récents apports, les référenceurs interrogés ne se ruent toujours pas sur Bing. Mais une arrivée plus massive d'utilisateurs pourrait bientôt amener les SEO à revoir leur copie.

Bing n'arrive toujours pas à faire son retard sur Google. Malgré la récente annonce de son utilisation de GPT-4. Malgré l'investissement massif de Microsoft dans OpenAi, la start-up qui a créé ChatGPT, et l'intégration de ses innovations dans Bing. Ou malgré l'augmentation des recherches dans Google sur la requête "Bing", ces dernières semaines, selon Google Trends.

D'après StatCounter, Bing ne constitue que 4,25 % de la part de marché des moteurs de recherche en France en mars 2023. Loin derrière Google et ses 91,56 % de parts de marché.

Habitude et buzz manqué

Comment expliquer un tel contraste entre les moyens fournis et les résultats obtenus ? La raison de ce manque d'engouement du public pour le moteur de recherche de Microsoft est double, selon Hugo Domeur, consultant SEO freelance.  "Les habitudes de navigation ont déjà été prises par les utilisateurs sur leur moteur de recherche favori, Google. Il n'est pas surprenant que beaucoup d'entre eux soient réticents à en changer, peu importe les nouvelles fonctionnalités que propose Bing. Mais il y a aussi une part de buzz que Bing a manqué, notamment sur ses fonctionnalités s'aidant de l'IA : que ce soit en France ou à l'international, quand on parle IA, on pense de suite à ChatGPT."

Cette dernière interprétation trouve toute sa résonance dans la récente étude de Similarweb. Selon la plateforme d'analyse de sites web, le trafic web de ChatGPT était en hausse de 83% en février dernier, rivalisant avec celui de Bing. ChatGPT a même réussi à attirer davantage de trafic que Bing à la fin février pour les visites mondiales sur dekstop et mobile.

 Conséquence,  pour Olivier Perbet, responsable du pôle SEO chez Artefact : "Le monopole naturel de Google ne peut pas être affecté, les parts de marché ne vont pas bouger ce semestre."

Un seuil de 10% de parts de marché

Mais, notamment portée par sa position d'outsider qui peut lui permettre d'être audacieux et les investissements de Microsoft, la popularité de Bing pourrait augmenter. Yusuf Mehdi, le vice-président de Microsoft, a d'ailleurs récemment annoncé que le moteur de recherche a récemment dépassé les 100 millions d'utilisateurs.  "Parmi les millions d'utilisateurs actifs du Bing Preview, nous sommes ravis de constater qu'environ un tiers sont nouveaux sur Bing. Nous voyons cet attrait pour le nouveau Bing comme une validation de notre point de vue selon lequel la recherche doit être réinventée, et de la proposition de valeur unique consistant à combiner Recherche + Réponses + Chat + Création en une seule expérience."

Si l'augmentation se confirmait, les référenceurs interrogés s'investiraient-ils davantage ?

"Si Bing et les autres moteurs de recherche utilisant son algorithme possèdent une part de marché supérieure à 10 % en France, il est possible, à titre personnel, que je mette davantage de moyens pour assurer le référencement naturel de mes projets et clients sur Bing", révèle Hugo Dormeur. "10 % de part de marché serait suffisant pour creuser le sujet en interne", enchérit Olivier Perbet. "20 % rendrait Bing assez important pour l'aborder dans nos audits et reportings."

"Se tenir au courant"

Pour l'instant en tout cas,  le manque de parts de marché du moteur de recherche lancé en 2009 amène surtout les référenceurs sondés à s'intéresser d'assez loin à Bing. Hugo Domeur mènera "seulement des recherches pour comprendre la nouvelle mise à jour de l'algorithme, si elle a lieu". De son côté, Olivier Perbet explique : "Je me tiens au courant de ce qui se passe sur Bing par conscience professionnelle vis-à-vis de mes clients. Mais tant qu'une part importante des utilisateurs de Google ne se reporte pas sur Bing, il n'y a pas lieu d'y consacrer plus d'importance qu'aux changements d'algorithme chez Google." Vincent Terrasi, directeur technique et co-fondateur de Draft & Goal, abonde dans le même sens : "Bing mérite un intérêt mais le trafic provient encore majoritairement de Google et les habitudes sont dures à perdre."