EMC sonne le glas de son service de stockage en mode cloud

Faute d'avoir séduit suffisamment de clients, le géant du stockage a donné un coup d'arrêt à Atmos. Cette déconvenue cristalliserait-elle les ambitions démesurées des acteurs IT envers le cloud, et les premières désillusions ? Lancé il y a à peine plus d'un an par EMC et positionné comme l'un des piliers de sa stratégie en matière de cloud computing (lire notre article), le service de stockage en ligne Atmos - dérivé d'une offre logicielle lancée fin 2008 - est mis au placard.  

La nouvelle est tombée par le biais d'un mail posté sur le site Web de l'éditeur, qui invite les quelques utilisateurs de la solution à se tourner vers ses partenaires (SSII, hébergeurs…) pour assurer une continuité de service. Car EMC a tout bonnement décidé de jeter l'éponge : exit les engagements de qualité de service, les SLA (Service Level Agreement) et autres prestations de support.

Magnanime, le fournisseur fait cependant grâce aux entreprises de régler la moindre facture. Cette décision de mettre un terme à son service de stockage en cloud a été prise dans un contexte de concurrence exacerbée entre les différents fournisseurs de stockage et leurs solutions taillées pour le cloud. Avec, au premier rang desquels Netapp (OnTap), IBM (Sonas) ou HP (Blade Matrix System). 

Dans cette bataille, il faut dire qu'EMC partait avec de légers désavantages, en particulier vis-à-vis de Netapp. Ce dernier, en rachetant Bycast, développeur de la solution  StorageGrid (par ailleurs revendue par IBM et HP dans leurs solutions d'archivage respectives), avait en effet pris une longueur d'avance sur Atmos en assurant notamment le support de serveurs virtualisés tout comme la mise en grappe de serveurs NAS. 

Ce revers subit par EMC ne devrait cependant pas aller jusqu'à déstabiliser le fournisseur qui dispose d'une assise financière particulièrement solide. Au premier trimestre 2010, son chiffre d'affaires est ressorti en hausse de 23% comparé à l'année précédente, à 3,9 milliards de dollars, pour un résultat net de 373 millions de dollars (+92%).  

Cependant, l'échec rencontré aujourd'hui par EMC constitue bel et bien la première déconvenue majeure rencontrée par un géant informatique en matière de cloud et tout particulièrement d'IaaS (Infrastructure as a Service). Un domaine du cloud, dont les perspectives de vitalité dans les années à venir sont pourtant loin d'être remises en cause par les principaux cabinets d'études (Gartner, IDC, Markess, PAC…).