ERP no code : le français Bonx lève 7,5 millions d'euros
Créé en 2022 par OSS Ventures, start-up studio spécialisé dans la digitalisation du manufacturing, l'éditeur d'ERP toulousain Bonx boucle un tour de table d'amorçage. A hauteur de 7,5 millions d'euros, il est mené par 9900 Capital avec la participation de Kima Ventures et Purple. Les investisseurs historiques de la jeune pousse que sont OSS Ventures et Dynamo Ventures remettent au pot. Cette opération fait suite à deux levées de pré-seed menées en septembre 2024 et janvier 2025, respectivement de 1,1 million d'euros et 500 000 euros.
L'offre de Bonx s'articule autour d'un progiciel de gestion intégrée doté de capacité de développement sans code. L'enjeu ? S'adapter rapidement aux particularités de chaque acteur du secteur industriel. "Dans ce domaine, on compte des spécificités dans tous les segments. L'agroalimentaire sera par exemple très différent de la joaillerie. Et au sein d'un même créneau, les process pourront être très divers, notamment en fonction du mode de production, sur stock ou à la commande, en large série ou pas...", détaille Alexandre Barroux, CEO et fondateur de Bonx.
Toute la difficulté réside dans l'art de s'adapter. "Avec les ERP traditionnels, il sera nécessaire de mettre en œuvre des phases de développement de plusieurs mois en faisant appel à des consultants en vue d'ajuster la solution. Avec notre produit, le mode no code permet un déploiement en quelques semaines", promet Alexandre Barroux. Concrètement, Bonx met en œuvre des champs de données personnalisés et configure un processus en quelques minutes. La plateforme génère des workflows directement calqués sur l'organisation de l'entreprise puis les modifie au fil de l'eau.
En parallèle, Bonx a déployé des fonctions d'IA. Elles permettent notamment d'automatiser la prise de commande en décryptant les messages communiqués par les clients. Dans cette optique, la solution analyse les e-mails, les fichiers PDF, les captures d'écran... Des contenus non-structurés que Bonx convertit en contenus structurés avant de lancer les ordres d'achats puis de fabrication. Autre application de l'IA, Bonx ingère les règles de gestion de la chaine logistique et réalise une planification de la production sous contraintes à l'aide du machine learning. Objectif : orchestrer la production en optimisant l'utilisation des machines et chaînes de fabrication.
Fort de sa nouvelle levée de fonds, Bonx entend désormais capitaliser sur des agents d'IA pour automatiser la prise de commandes. L'enjeu ? Permettre à l'acheteur de se concentrer sur la relation avec les fournisseurs et la négociation tarifaire. Autre projet dans l'IA, Bonx compte recourir à cette technologie pour faciliter l'intégration de nouveaux logiciels en réalisant leur analyse et leur interfaçage en quelques clics.
Côté commercial, l'entreprise est déjà présente en Italie en plus de la France. "Nous envisageons de déployer également une équipe en Espagne. Pour la suite, nous étudions la possibilité de nous implanter en Allemagne, au Royaume-Uni et dans les pays Nordiques", confie Alexandre Barroux. En ligne de mire pour Bonx : être présent à terme dans cinq pays européens.
Parmi ses références clients, la société compte La Maillecotech, Nervures et Recyc-Matelas Europe ou encore Decathlon pour l'implémentation de Bonx chez ses sous-traitants. D'une trentaine de clients aujourd'hui, Bonx compte passer la barre des 60 d'ici la fin de l'année et celle des 150 fin 2026. Pour soutenir sa croissance, l'entreprise entend passer de 15 collaborateurs aujourd'hui à 35 d'ici la fin de l'année, puis à 70 sur 2026. Avec un mode tarifaire reposant sur un abonnement annuel versé en début de période, Bonx anticipe être à l'équilibre entre fin 2025 et début 2026. Quant à la prochaine levée de fonds, elle pourrait intervenir fin 2026, avec l'objectif d'une enveloppe à deux chiffres.