Migration vers le cloud : quelle stratégie adopter ?

Selon Forrester, le marché du cloud public devrait approcher les 300 milliards de dollars en 2020. Toutefois, la popularité croissante du cloud et les ambitions des équipes de direction des entreprises ne signifient pas forcément que ces dernières opteront pour le 100% cloud.

Le rapport Netwrix 2019 sur la sécurité des données dans le cloud a notamment révélé que 65% des départements IT ne sont pas certains de migrer entièrement vers le cloud ou ne prévoient pas du tout de le faire. Si le cloud offre aux entreprises de nombreux avantages dans le cadre de leur activité, la stratégie qui s’y rapporte doit être étudiée avec soins en fonction des besoins.

Une approche 100% cloud, pas toujours la meilleure stratégie

Bien que le cloud favorise la flexibilité, l’innovation, la mise sur le marché plus rapide, la productivité des employés et la réduction des coûts, il ne s’agit pas d’une solution miracle qui apportera une tranquillité d’esprit absolue aux services IT ou à la direction. Le fait est que le remplacement des systèmes sur site par des technologies cloud est une tâche compliquée, et les avantages qui en découlent ne compensent pas toujours les coûts et les risques associés à la migration. Plus l’organisation est grande et ancienne, plus il sera difficile de transférer l’ensemble des processus opérationnels vers le cloud, et dans la plupart des cas, les entreprises n’ont pas réellement besoin de procéder à des changements aussi radicaux.

En effet, une transformation digitale peu réfléchie peut devenir un cauchemar pour l’organisation dans son ensemble. Par exemple, supposons que la direction souhaite migrer son système ERP sur site vers le cloud afin de réduire les coûts de maintenance et de renouvellement. Cette migration exigera un certain budget pour les consultants et demandera un temps considérable de la part de l’équipe IT. En outre, la transition pourrait occasionner des interruptions du système qui perturberaient les processus critiques dont l’ERP fait partie. Ces coûts et ces risques doivent donc être mesurés minutieusement et mis en balance avec les avantages d’un ERP dans le cloud.

Certains types d’entreprises bénéficieront davantage du 100% cloud

Les points de vue concernant le passage au 100% cloud varient selon la taille de l’entreprise. Les petites structures sont par exemple plus susceptibles d’envisager une migration complète dans les cinq ans. Le cloud permet en effet à ces entreprises de supprimer les dépenses d’investissement consacrées au matériel et aux centres de données sur site, et ainsi de tirer le meilleur parti de leurs ressources limitées, ce qui peut se révéler être un choix judicieux.

Les start-ups représentent quant à elle un cas particulier. Elles reposent souvent entièrement sur le cloud dès le départ, car les dépenses d’investissement sont minimes et les technologies du cloud peuvent facilement s’étendre à mesure que l’entreprise se développe rapidement. En outre, les applications sont accessibles en permanence depuis des appareils mobiles, ce qui facilite la collaboration et accroît la productivité, quel que soit le moment de la journée ou le lieu où se trouve l’employé. Une telle flexibilité est vitale pour une start-up qui lutte pour se faire une place sur le marché. Les entreprises les plus susceptibles de se doter à l’avenir d’une infrastructure intégralement dans le cloud seront donc très probablement les start-up actuelles qui sont nées dans le cloud.

Envisager le cloud-first avant le cloud-only

Si une approche basée intégralement sur le cloud n’est certainement pas adaptée aux besoins de tout le monde, Gartner affirme que plus de 75% des entreprises qui utilisent aujourd’hui des services de cloud ont adopté une stratégie cloud-first. Cette stratégie suppose que pour chaque nouveau projet IT, l’organisation envisage d’abord de le mettre en œuvre dans le cloud plutôt que sur site. Cependant, il faut éviter de transformer une approche cloud-first en une approche cloud-only ; les services IT ne doivent en effet pas faire fi des options sur site.

La promotion intensive des technologies du cloud par ses partisans et par une direction soucieuse de rationaliser les dépenses est une tendance risquée. Tout projet IT, y compris la migration vers le cloud, doit tenir compte des avantages que les entreprises peuvent en tirer, des risques auxquels elles peuvent être confrontées et du prix à payer. L’adoption d’une approche pragmatique au moment de décider de migrer des infrastructures, des données ou des processus opérationnels vers le cloud est capitale. Si le cloud est aujourd’hui l’un des piliers de l’environnement IT, il ne fait pas de miracle sans stratégie bien définie en fonction de la taille et des besoins de l’organisation.