Google ouvrira son premier cloud en France début 2022

Google ouvrira son premier cloud en France début 2022 Basé en Ile-de-France, il sera réparti sur plusieurs zones de disponibilité pour assurer la résilience des applications. Il devrait donner accès à la grande majorité des services de Google Cloud

Après Amazon Web Services (AWS) et Microsoft, c'est au tour de Google d'annoncer l'ouverture d'un cloud en France. L'information était très attendue. Basé en Ile-de-France, il sera lancé tout début 2022. Le chantier s'inscrit dans un vaste plan d'investissement. De 22 clouds régionaux répartis dans 16 pays aujourd'hui, Mountain View se hisse à 30 en vue de couvrir plus de 20 pays d'ici deux ans. Aux côtés de la France, le groupe compte étendre les installations informatiques de son offre Google Cloud au Qatar, à la Pologne et à l'Indonésie, et renforcer dans le même temps ses capacités en Australie, aux Etats-Unis et en Inde (cf. ce post officiel).

A l'instar des autres clouds régionaux de Google (à l'exception de l'Iowa), la nouvelle infrastructure devrait être composée de trois zones de disponibilité. Google suit ainsi les traces d'AWS dont la région cloud basée en France, lancée fin 2017, est elle-aussi équipée de trois zones de disponibilité.

Un ou plusieurs data centers ? 

A l'image d'Amazon, Google ne communique pas sur l'emplacement précis de ses zones de disponibilité. La France ne fait pas exception à la règle. Reste qu'en région parisienne les fournisseurs de data centers capables d'accueillir un cloud comme celui de Google ne sont pas légion. Parmi eux figurent Scaleway, qui cible ouvertement les hyperscalers, mais aussi Data4, Equinix, ou encore Interxion chez qui Microsoft héberge ses deux régions cloud déployées dans l'Hexagone. Etablie en Île-de-France, la première est dotée de trois zones de disponibilité hébergées chacune dans un centre de données différent. Basée à Marseille. la seconde est mono-zone.

La région française de Google Cloud viendra s’ajouter aux 22 régions déjà déployées (en bleu). Elle complète un programme d’investissement comptant 6 nouvelles régions déjà en cours de déploiement (en blanc). © JDN / Capture

"L'installation de cette nouvelle région implique de passer des accords sur le plan immobilier et réseau. Il ne s'agit pas uniquement de colocation", précise Fabien Vieau, regional director data centers energy & location strategy EMEA chez Google.

"Comme dans toutes nos régions, nous compenserons la consommation électrique via la production de l'équivalent en énergie renouvelable"

Sur combien de data centers sera réparti le nouveau cloud régional ? Difficile à dire. Google est peu prolixe sur le sujet. "Chaque zone est hébergée au sein d'un ou plusieurs clusters", précise le groupe. "Un cluster représente une infrastructure physique distincte située dans un centre de données, composée d'un vaste ensemble de ressources de calcul et de stockage. Chaque cluster possède une infrastructure logicielle indépendante ainsi que des infrastructures d'alimentation électrique, de refroidissement, de réseau et de sécurité."

Partant de là, plusieurs zones de disponibilité peuvent être situées dans un même data center, dans deux salles différentes par exemple, avec chacune leur infrastructure propre et leur domaine de défaillance (single point of failure).  Google indique néanmoins que plusieurs hébergeurs français ont été sélectionnés en vue de son déploiement en France, et que des négociations sont en cours. Du côté d'AWS, les zones de disponibilité sont systématiquement basées dans des centres de données différents distants d'au moins 100 km (60 miles).

L'immense majorité des services Google Cloud

Quant aux solutions cloud proposées sur la future infrastructure, "il s'agira des principaux services de Google Cloud. Puis, nous ferons en fonction de la demande des clients", souligne Fabien Vieau. A la différence d'AWS et Microsoft, Google déploie l'immense majorité de ses services quelle que soit la région. Au sein de sa région française, certains pourraient néanmoins manquer à l'appel. On peut penser à Cloud Functions ou BigQuery qui ne sont proposés pour l'heure que sur trois des six régions européennes de Google. Qu'en sera-t-il de G Suite (ex-Google Apps) ? La suite de productivité ne fera pas partie de l'offre locale. Pour l'heure, Google permet de stocker les données de G Suite sur deux grandes régions, sans plus de granularité : les Etats-Unis et l'Europe.

"Comme pour toutes nos régions cloud à travers le monde, nous compenserons la consommation électrique de notre future région en France via la production de l'équivalent en énergie renouvelable", souligne Fabien Vieau. Pour relever ce défi, Google s'est lancé dans un vaste plan d'acquisitions de parcs éoliens et photovoltaïques. Une stratégie volontariste qui différencie le cloud américain de ses principaux concurrents.